Société — Région occitanie

Occitanie : après la rupture, les femmes paient le prix fort selon l’Insee

Séparation rime-t-elle avec précarité ? D’après la dernière publication de l’Insee, pour de nombreuses femmes en Occitanie, la réponse est "oui".

Le 23 janvier dernier, l’Insee a publié une étude sur l’impact financier des séparations en Occitanie, réalisée en collaboration avec la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets), l’Agence régionale de santé (ARS), la Direction régionale de France Travail et les Caisses d’allocations familiales (CAF). 

Intitulée “Après une séparation, les femmes font face à davantage de difficultés que les hommes”, cette étude met en évidence des inégalités économiques structurelles : les femmes sont disproportionnellement affectées par les conséquences financières des ruptures.

Une fracture marquée dès la séparation

L’Insee a observé qu’en Occitanie, 3 % des couples se séparent chaque année, avec une fréquence bien plus élevée dans les unions libres (12 %) que dans les couples mariés (1 %) ou pacsés (3 %). Si, en moyenne, la séparation entraîne une baisse du niveau de vie médian de 13 % (soit 220 € par mois), cette chute est nettement plus prononcée pour les femmes : leur niveau de vie baisse de 17 % (soit 300 € mensuels), contre 7 % pour les hommes (120 €). Une inégalité que l’institut explique par deux facteurs : des revenus professionnels généralement plus faibles pour les femmes et un partage inégal des responsabilités parentales, les femmes assumant souvent la garde des enfants.

L’un des résultats les plus frappants de l’étude réside dans la question de la pauvreté. L’année suivant une séparation, 26 % des femmes sont considérées comme pauvres, contre 18 % des hommes. Cette disparité s’aggrave à mesure que l’on analyse les conditions de réinsertion professionnelle des femmes. Souvent confrontées à des emplois précaires, à temps partiel, et à des obstacles liés à la garde des enfants, ces dernières ont d’après l’Insee plus de mal à améliorer leur situation financière après la rupture. Deux ans après la séparation, leur niveau de vie reste inférieur de 9 % à celui qu’elles avaient avant, tandis que les hommes retrouvent quasiment leur niveau de vie initial.

Plus étonnant, les écarts sont notables selon le type d’union : les femmes divorcées, par exemple, connaissent une perte de niveau de vie particulièrement importante de 24 %, bien plus élevée que celles issues d’une union libre, où la perte est limitée à 11 %. Comment expliquer cette différence ? Pour l’Insee, elle résiderait dans des facteurs comme la durée du mariage, les conséquences des procédures judiciaires et le partage inégal des biens.

Le logement, témoin de l’aggravation

Le logement constitue un élément clé dans les conséquences économiques des séparations, en particulier pour les femmes. Selon l’étude de l’Insee, après une rupture, 54 % des femmes déménagent, contre 48 % des hommes. Cette différence significative reflète non seulement des choix géographiques, mais aussi la perte fréquente du logement familial, un phénomène qui touche de manière disproportionnée les femmes d’après les données. 

Avant la séparation, 51 % des femmes étaient propriétaires de leur bien immobilier. Toutefois, ce chiffre chute à 39 % après la rupture. En revanche, les hommes, eux, sont moins touchés par cette perte de propriété, avec 51 % restant propriétaires après la séparation.

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