Occitanie : les infirmiers libéraux dénoncent les tentatives d’abus de procuration auprès des plus fragiles
Jean-François Bouscarain, infirmier libéral et président de l’union régionale des professionnels de santé infirmiers d’Occitanie, met en garde contre ces abus de faiblesse ciblant les patients âgés et fragiles.
A l’approche des élections législatives qui auront lieu le 30 juin et 7 juillet, les tentatives de fraudes aux procurations sont de plus en plus nombreuses. Jean-François Bouscarain, infirmier libéral et président de l’union régionale des professionnels de santé infirmiers d’Occitanie, met en garde contre ces abus de faiblesse ciblant les patients âgés et fragiles. Face à cette situation préoccupante et inédite, Jean-François Bouscarain appelle les 14 000 infirmiers libéraux de la région à signaler ces agissements aux autorités compétentes.
« Des discours trompeurs pour obtenir des procurations de vote »
Jean-François Bouscarain explique avoir pris conscience de ces tentatives d’abus par les témoignages
de ses collègues infirmiers. Les méthodes employées par les fraudeurs incluent la présentation trompeuse lors des soins prodigués aux patients : « Depuis quelques jours, des infirmières libérales me rapportent des cas où des individus, souvent militants politiques, parviennent à entrer dans les domiciles de patients âgés ou fragiles en utilisant des discours trompeurs pour obtenir des procurations de vote. Les patients âgés ou fragiles sont vus comme un bulletin de vote complémentaire. »
Ces incidents seraient particulièrement fréquents dans les grandes villes comme Toulouse, Montpellier et Nîmes. Dans les zones rurales, aucun cas n’a été signalé parmi ses patients.
« L’échange entre les infirmiers et les personnes fragiles est primordial »
Ces derniers discutent souvent de ces tentatives d’abus avec leurs soignants, ce qui souligne l’importance de l’échange humain entre infirmiers et patients pour éviter que ces derniers ne deviennent victimes. L’impact psychologique et émotionnel peut être significatif, et le rôle des infirmiers est primordial pour protéger leur intégrité : « Le plus important, c’est que la personne ne devienne pas victime de ces abus. L’échange entre les infirmiers et les personnes fragiles est primordial. On a un rôle humain. Les infirmiers sont un rempart essentiel contre cette exploitation et la déshumanisation des plus vulnérables », souligne le président de l’union régionale des professionnels de santé infirmiers d’Occitanie.
Jean-François Bouscarain recommande aux infirmiers de rester vigilants et de signaler toute tentative suspecte aux autorités. Il cite notamment l’exemple d’un infirmier à Toulouse qui a expulsé une personne essayant d’obtenir une procuration de manière frauduleuse.
Une amplification de ce phénomène ?
Jean-François Bouscarain craint que ce nouveau phénomène d’abus de procuration puisse s’amplifier avec les futures élections : « Plus de 20 millions de personnes en France seront âgées de 60 ans et plus dans les années 2030 (chiffres de l’institut national de la statistique et des études économiques). La France, comme d’autres pays en Europe, sera confronté à ce phénomène de vieillissement de la population. Le vote aujourd’hui, comme il est réalisé, amène à penser que les personnes âgées seront exclues du vote sauf si on vient le nous piquer. »
Il appelle ainsi à une réflexion sur des moyens sécurisés permettant aux personnes âgées et incapables de se déplacer de voter sans risque de fraude, tout en soulignant les défis posés par les divergences politiques familiales.
Pour rappel, les demandes de procuration sont vérifiées au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie. Les agents peuvent également se rendre au domicile de la personne souhaitant confier son vote pour vérifier son identité et son consentement, si celle-ci ne peut pas se déplacer.
Pour faire une procuration, il est également possible de se rendre sur le site MaProcuration.