Occitanie : moins de raisins cette année, prévisions pessimistes pour les vendanges 2024
La vendange 2024 en France, affectée par des maladies favorisées par l'humidité ainsi que par des épisodes de gel ou de grêle, "est attendue en baisse dans presque tous les bassins viticoles", selon une première estimation publiée vendredi par le ministère de l'Agriculture.
Réduction des volumes de production
La production viticole se situerait entre 40 et 43 millions d’hectolitres cette année, un niveau inférieur de 10% à 16% par rapport à 2023, et de 3% à 10% par rapport à la moyenne 2019-2023, précise le service de statistiques du ministère, Agreste. De nombreux vignobles “ont été marqués par des phénomènes de coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois de millerandage (taille variable des baies), conséquence de conditions humides et fraîches lors de la floraison”, explique le ministère.
Le mildiou, un champignon dont la propagation dans les vignes a été favorisée par les pluies fréquentes tombées depuis le printemps, “touche la plupart des bassins viticoles et pourrait causer des pertes importantes”, ajoute le ministère. “Des épisodes de gel ou de grêle ont également localement réduit les volumes de production”, indique-t-il.
“Les ventes en volume de vin rouge ont baissé de 15%“
Toutes ces estimations sont provisoires, prévient l’Etat. Les vendanges viennent à peine de commencer et vont s’étaler jusqu’au début de l’automne, la production reste donc sensible à la météo. “Les sols bien rechargés en eau pourraient limiter cette baisse de production”, remarque d’ailleurs le ministère. La France avait produit 48 millions d’hectolitres de vin en 2023, soit 4% de plus que l’année précédente, ce qui lui avait permis de prendre la place de premier producteur mondial devant l’Italie et l’Espagne.
Certains bassins viticoles peinent toutefois à écouler leurs bouteilles, la demande pour le vin tendant à baisser. “Sur les trois dernières années, les ventes en volume de vin rouge ont baissé de 15% en grande distribution, de 3% à 5% pour le blanc et le rosé”, a rappelé à l’AFP Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin à l’établissement public FranceAgriMer. Il s’inquiète particulièrement des difficultés économiques rencontrées par les producteurs de rouge dans le sud-ouest, l’Occitanie et la vallée du Rhône.
Pour tenter de rééquilibrer l’offre et la demande, le Bordelais s’est résigné à lancer un programme d’arrachage de vignes, avec des compensations financières. Des demandes ont été faites pour un programme au niveau national mais “nous n’avons toujours pas de réponse de la Commission européenne” qui doit donner son accord, indique Jérôme Despey.