Occitanie : Pascal Otheguy prend les rênes de la CCI, “il faut faire vivre cette maison"
Le 2 septembre, Pascal Otheguy a officiellement pris ses fonctions de directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) d'Occitanie. Un retour aux sources pour ce Haut-Pyrénéens et le début d'un nouveau chapitre pour la CCI.
Retour aux sources et nouveaux défis
Avec une longue expérience dans les services ministériels et préfectoraux, Pascal Otheguy affiche une ambition claire : transformer l’institution et relever ses défis. Successeur de Dominique Mariani, il se retrouve à la tête d’une organisation en pleine mutation. Il hérite d’une série de défis de taille pour l’avenir des entreprises de la région, notamment dans les domaines de la transition écologique, de la numérisation et de la présence sur le marché international. S’il se dit “heureux de revenir sur ces terres”, où il a travaillé entre 2016 et 2020 comme secrétaire général de la préfecture de l’Hérault à Montpellier, il est conscient que les exigences sont également élevées.
L’envie de surmonter les obstacles pour les entreprises n’a rien de nouveau pour celui qui a longtemps œuvré dans la simplification administrative et la réindustrialisation, participant au “Choc de la simplification” ainsi qu’à l’initiative “Impôt papier” de la gouvernance Fillon pour “limiter la charge pour les entreprises”. Désormais, l’heure est à la copie, et à l’application.
À la direction générale de la CCI Occitanie, la transition sera l’une de ses grandes priorités : “C’est ce que nous avons devant nous, nous devons accompagner la transition à la fois dans ses effets de contrainte, mais surtout dans ses effets d’opportunité.” C’est ici que le casting du président Jean-François Rezeau prend tout son sens, car l’ancien homme d’Etat a travaillé au plus près de la mise en œuvre du plan France 2030 et des programmes comme France Relance en Pays de la Loire. Une autre région, certes, mais une expérience qui devrait fournir certaines clés et peut-être débloquer quelques leviers…
“Un vrai Parlement de l’économie”
En prenant la direction générale de la CCI Occitanie, Pascal Otheguy entend “faire vivre cette maison, lui conforter son identité, faire qu’elle soit un outil extrêmement performant”. Au temps des souhaits et des promesses, il fait le vœux que la CCIO devienne un espace de dialogue et d’innovation pour accompagner les entreprises dans leurs réflexions sur les sujets de transition, qu’elle tienne son rôle de “vrai Parlement de l’économie”.
Il aspire également à les liens entre l’institution et l’État, un domaine dans lequel son expérience de haut fonctionnaire lui confère un avantage : “Je rejoins la CCI parce que je fais une lecture de l’intérêt pour l’État d’avoir ce réseau”. Il en est convaincu, ce réseau de proximité est “un partenaire incontournable dans la mobilisation des dispositifs publics”, rappelant que “les CCI ont été absolument formidables” pendant la crise du Covid : “Quasiment le seul téléphone qui sonnait pour les entreprises, c’étaient les CCI !”. Celui qui se décrit comme “volontariste” sera peut-être “l’homme des synergies”, car pour bâtir le pont du dialogue, autant choisir un constructeur familier des deux rives…
Si sa feuille de route se résume pour l’instant à “la découverte du territoire”, à “la prise en main de son poste” et aux “rencontres avec les dirigeants des différentes CCI départementales”, le nouveau directeur général a défini trois axes stratégiques à poursuivre et à développer lors de son mandat de trois ans : renforcer le rôle de la CCI comme “maison commune, visible, incarnée”, démontrer la performance des actions entreprises, et améliorer l’attractivité des métiers. “Nous vivons des circonstances qui ont un vrai degré d’incertitude et nous gardons en tête une certitude : si nous n’arrivons pas à maintenir et à soutenir les entreprises, ça va être très compliqué”, avertit-il.
Et il ne compte pas faire l’économie de la performance : “Dans les temps de finances publiques qui sont les nôtres, toutes les structures qui délivrent des missions de services publics ou qui accompagnent le secteur ou la filière doivent démontrer qu’elles sont efficaces”, insiste-t-il, ajoutant que “tout euro dépensé est un euro utile”.
Focus sur les particularités régionales
Engagé dans une tournée des territoires qu’il défendra au cours de son mandat, le nouveau directeur confie “être impressionné” par la diversité et la vitalité de la région. Selon lui, l’Occitanie offre “une palette de l’industrie lourde qui évolue et s’adapte”, notamment à l’ouest avec des acteurs comme Airbus, tandis que le secteur technologique est en pleine effervescence à l’est, notamment autour de Montpellier. “Il y a des effets d’accélération plus rapides dans cette partie du territoire, avec des sauts générationnels qui se font plus facilement”, observe-t-il, en faisant référence à l’essor des start-ups dans les secteurs de la tech et de la santé.
D’après Pascal Otheguy, la région se distingue aussi par une forte capacité d’exportation, se classant parmi les premières en France pour son excédent commercial. L’Occitanie serait ainsi “la 3ᵉ ou la 4ᵉ région qui exporte plus qu’elle n’importe”, un fait illustré par des départements comme la Haute-Garonne, et surtout la Lozère, qui enregistre une “croissance TVA de plus de 7%” et un solde export-import positif malgré sa taille modeste. Des modèles qui inspirent à l’heure où la quête d’internationalisation est sur toutes les lèvres.
Quant à l’Hérault, il remarque que le “profil TPE-PME est extrêmement important” et un atout majeur, avec une densité d’entreprises qui, bien que petites, sont intégrées dans des chaînes de valeur complexes. Cette vitalité économique, à la fois dynamique et capricieuse, sera un laboratoire incontournable pour la CCIO, qui “ne manquera pas de discuter des défis et opportunités avec la CCI Hérault” et le président André Deljarry.