Pradié sur Ciotti : "nous le sortirons du bureau des héritiers du général de Gaulle"
A peine remis de la surprise de la dissolution de l’assemblée, Eric Ciotti, président déchu du groupe Les Républicains, avait annoncé vouloir une alliance avec le RN pour les législatives. Le choix n’a pas été du goût de tous. Un bureau politique avec les barons du parti s’est réuni en urgence hier, alors qu’Eric Ciotti s’était barricadé dans les locaux.
Etre ou ne pas être président ?
“S’il le faut, nous le sortirons du bureau des héritiers du général de Gaulle”, a prévenu mercredi le député LR Aurélien Pradié à propos d’Éric Ciotti, qui compte rester président des Républicains tout en prônant une alliance avec le Rassemblement national.
Mais Eric Ciotti, élu président des LR en décembre 2022, avait assuré mardi qu’il entendait rester à son poste, lançant: “Seuls les militants pourraient me l’enlever”.
Président de LR, “il ne l’est plus à l’instant où il a pris cette décision folle”, a estimé M. Pradié sur France 2. Un bureau exécutif exceptionnel du parti a été convoqué en urgence mercredi à 15 h, au siège des Républicains, par la vice-présidente du parti, Annie Genevard. L’exclusion d’Éric Ciotti, qui a défendu la veille une alliance avec le Rassemblement national dans la perspective des législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet, était au programme.
“il ne doit plus être adhérent de LR”
Aurélien Pradié, député sortant du Lot et conseiller d’Occitanie, a expliqué que lui-même “ne partirai(t) pas” de LR. Pour rappel, lors de l’élection du Président des Républicains en 2022, il a été candidat face à Éric Ciotti et Bruno Retailleau, mais a été éliminé dès le premier tour. Il a ensuite été nommé vice-président des Républicains, mais Éric Ciotti l’a écarté rapidement (au bout d’un mois) de ce poste en raison de son opposition au projet de réforme des retraites de 2023.
Aurélien a reconnu que “tant qu’Éric Ciotti reste président des Républicains, il n’y aura pas d’étiquette LR pour les candidats qui vont s’engager”. Un gros problème pour ces candidats en termes d’image et aussi de moyens financiers, d’autant plus dans une campagne éclair.
“Éric Ciotti, dehors: il a trahi, il a trahi pour une circonscription, il a trahi pour être ministre de Madame Le Pen, dehors, il doit quitter ses fonctions de président mais pas seulement, il ne doit plus être adhérent de LR”, s’est indigné Xavier Bertrand sur BFMTV-RMC, rappelant que Rachida Dati, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin ont été “virés dans la journée”, lorsqu’ils ont rejoint Emmanuel Macron.
Alliés du RN : “ils sont dehors et tout de suite!”
Interrogé sur la question des candidatures qui doivent être déposées d’ici dimanche à 18h, alors que la personnalité à exclure est le chef du parti, le président de la région Hauts-de-France a lancé: “on ne va pas coexister, cohabiter au sein d’un mouvement politique!”. Et pour les candidats qui se présenteront en alliance avec le RN, “qu’ils y aillent, mais ils sont dehors et tout de suite!”
“Ce n’est pas une question juridique ou statutaire, c’est une question pleinement politique”, a abondé l’ancien député LR Guillaume Larrivé, proche d’Éric Ciotti, sur franceinfo.
Selon un des porte-parole de LR, Vincent Jeanbrun sur LCI, les statuts du parti “permettent de décider qu’un adhérent, quel qu’il soit (…) puisse être sanctionné”. Il doit être “exclu” au moyen d’un vote “à l’unanimité”. “S’il y a le moindre atermoiement cet après-midi, alors effectivement LR risque d’imploser”, a-t-il insisté.
“Faire preuve […] d’honneur”
Les modalités d’exclusion du député des Alpes-Maritimes, “c’est de la cuisine”, a balayé sur BFMTV-RMC le patron des députés LR Olivier Marleix, pour qui M. Ciotti doit “faire preuve d’un minimum de sens de l’honneur” et “doit quitter ses fonctions”.
Et aux législatives, LR présentera “des candidats dans toutes les circonscriptions, y compris la sienne”, a-t-il prévenu.