Environnement — Région occitanie

Occitanie : “Ralentir de 10 km/h améliorerait significativement la qualité de l’air”, selon l'Atmo

Dans une région où le trafic routier est le principal responsable des oxydes d’azote (NOx) et des gaz à effet de serre (GES), Atmo Occitanie a mené une étude sur l’impact d’une simple mesure : l’abaissement de la vitesse des véhicules légers.

Des résultats frappants

“L’objectif était d’évaluer la baisse des quantités de polluants atmosphériques associées à une baisse de 10 à 20 km/h sur les voies de circulation dont la vitesse aujourd’hui est supérieure à 80 km/h, de montrer l’impact de ces différentes baisses à différentes échelles et de simuler les concentrations engendrées à proximité des axes pour évaluer la réduction du nombre de personnes exposées”, explique Régine Lange, 1re vice-présidente d’Atmo Occitanie

Baisses de vitesse envisagées ©Atmo Occitanie
Baisses de vitesse envisagées ©Atmo Occitanie

Et l’étude révèle des chiffres éloquents : une diminution de 8,4 % des émissions de NOx sur l’ensemble du réseau routier et de 13,6 % sur les routes où la vitesse est effectivement abaissée. Pour mieux comprendre, cela signifie que sur les autoroutes limitées à 130 km/h, la baisse à 110 km/h pourrait réduire les émissions de NOx de 20 à 25 %.

Mais ce n’est pas tout ! Les réductions de consommation de carburant et de GES s’élèvent à 10 % sur ces mêmes routes. Sur les voies à 110 km/h, les NOx chuteraient de 13,5 % à 20 %, tandis que la consommation de carburant diminuerait de 5 à 9 %. Même un abaissement de 90 km/h à 80 km/h entraînerait une réduction modeste de 2 % à 4,5 % des NOx, mais cet impact reste minime, surtout aux heures de pointe, où le trafic dense neutralise les effets bénéfiques de cette réduction.

“Il faut vraiment insister sur le caractère significatif immédiat de cette baisse de vitesse sur le climat et sur le bénéfice sanitaire. Il n’y a aucune autre mesure aujourd’hui qui peut justifier d’un tel impact sur une telle échelle dans un délai aussi court”, soutient Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie.

Focus sur Montpellier

“Sur Montpellier-Métropole, nous anticipons une réduction de l’ordre de 5,7 % des émissions d’oxydes d’azote, un bénéfice environnemental de 1,6 % des quantités de gaz à effet de serre émises, un bénéfice économique de 1,5 % de la consommation de carburant, et donc un bénéfice qui pourrait être amplifié dans l’environnement des routes, avec une baisse des nuisances et un impact positif sur la santé, développe Dominique Tilak. À l’échelle des axes concernés par l’abaissement, nous prévoyons une réduction de 3,7 % de la consommation, environ 4 % de bénéfice climatique et 13,2 % de bénéfice sanitaire”.

Cependant, tous les territoires ne se valent pas : sur les axes à 80 et 90 km/h, l’abaissement de la vitesse pourrait paradoxalement entraîner une augmentation des particules fines. Pourquoi ? En raison de l’usure des équipements comme les freins et les pneus, les émissions de particules peuvent effectivement grimper. De plus, dans des zones déjà saturées, cet abaissement pourrait même accroître la consommation de carburant et les GES.

Détails Montpellier ©Atmo
Détails Montpellier ©Atmo

Dans le détail aussi, l’étude d’Atmo Occitanie montre que les abaissements de vitesse recommandés permettraient une baisse de 3,9 % de la consommation de carburant, de 4,1 % des GES, de 13,2 % des NOx et de 0,52 % des particules fines sur les zones concernées. Un effet qui mènerait à une réduction de 1,9 % de la consommation de carburant, de 2,1 % des gaz à effet de serre (GES), de 7 % des oxydes d’azote (NOx) et de 1,2 % des particules fines sur l’ensemble des axes routiers. 

Une étude approfondie à venir

Un rapport approfondi sur la pollution atmosphérique en Occitanie est préve, ciblant spécifiquement les 13 départements et 164 intercommunalités de la région. “L’année prochaine, vous disposerez, au-delà des quantités de polluants, des zones sur le territoire de l’Occitanie où ces baisses de vitesse pourraient réduire le nombre de personnes exposées à la pollution atmosphérique, promet la 1ʳᵉ vice-présidente d’Atmo Occitanie. En effet, au-delà des quantités de polluants émis et de leur réduction, il est essentiel de savoir si nous allons effectivement diminuer le nombre de personnes exposées à proximité des axes routiers où se situe la pollution atmosphérique.” En fournissant des informations précises sur l’exposition à la pollution, cette recherche permettra aux collectivités locales d’élaborer des stratégies plus informées pour améliorer durablement la qualité de l’air et réduire les risques sanitaires.

Pour ceux qui pensent que réduire la vitesse, c’est comme ralentir la vie, voici quelques chiffres à considérer : pour un trajet de 50 km, réduire sa vitesse induirait une augmentation du temps de trajet de 4 minutes et 12 secondes si l’on passe de 130 km/h à 110 km/h. Passer de 110 km/h à 90 km/h ajouterait 6 minutes et 4 secondes. Si vous redescendez à 80 km/h, comptez 4 minutes et 10 secondes de plus. Et si vous optez pour le doux confort de 70 km/h, votre trajet pourrait s’étirer de 5 minutes et 22 secondes.

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Commentaires

  1. c’est bien beau tout ça !! toujours les véhicules légers !! et les camions sur des trains ???? ha oui c’est plus simple de s’en prendre au pauvre petit pèlerin dans sa “petite” voiture

  2. A Béziers si la municipalité faisait respecter les limitations de vitesse en ville sa serait déjà énorme !!

  3. Si la ligne ferroviaire Nîmes Montpellier Perpignan (LNMP) était faite il y aurait moins de camions sur l’ autoroute et moins de pollution; moins de particule émanant des pneus. Cela fait plus de trente année que l’ on en parle mais toujours rien; si: Nîmes – Montpellier.
    Les petites lignes Lodève / Montpellier pourraient être utilisée comme des RER et il y aurait moins de voitures; Faire baisser la vitesse peut être mais si vous êtes au ralenti pendant des heures la pollution ne sera pas réduite.

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