Occitanie, rapport de l’INSEE : les villes de taille moyenne, nouveaux eldorados aux défis persistants
L’Occitanie est en pleine mutation. Selon le dernier rapport de l’INSEE, publié le 29 août 2024, les villes moyennes de la région sont des moteurs de cette évolution.
En analysant la croissance et le déclin des 44 villes moyennes d’Occitanie, soit les communes dont la population varie de 9 500 à 80 000 habitants, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques a pu rendre ses premières conclusions.
Aimants à ménages et retraités
L’INSEE révèle que certaines villes moyennes en périphérie de Toulouse et Montpellier connaissent une forte croissance. Entre 1999 et 2019, des villes comme Saint-Lys, Auterive et Lavaur ont vu leur population croître respectivement de +2,8 %, +2,1 % et +1,2 % par an. Mèze, proche de Sète et sous l’influence de Montpellier, a également connu une croissance notable de +2,4 % par an. Selon l’INSEE, “le profil social des habitants de ces villes s’est transformé, avec l’arrivée de jeunes ménages, de cadres et de professions intermédiaires. Les revenus ont progressé et le chômage a baissé.”
L’INSEE note par ailleurs que les villes côtières comme Agde et Saint-Cyprien ont vu leur population augmenter entre 1999 et 2019, avec des croissances annuelles de +2,0 % et +1,3 % respectivement. Ces villes attirent principalement les retraités, comme le souligne l’étude : “quatre habitants sur dix de Canet-en-Roussillon ou de Saint-Cyprien ont ainsi 65 ans ou plus.” Elle met aussi en avant que le secteur de l’immobilier y est particulièrement tendu, avec une proportion élevée de résidences secondaires, notamment à Agde et Saint-Cyprien.
L’étude de l’INSEE révèle aussi un renforcement de l’attractivité résidentielle des villes moyennes après la pandémie de Covid-19. Ainsi, entre 2019 et 2021, ces villes ont enregistré une augmentation des arrivées par rapport aux départs. L’INSEE précise que “l’attractivité résidentielle se renforce dans certaines villes moyennes, parmi les plus petites d’entre elles”, avec une progression notable à Saint-Gilles, Graulhet et d’autres villes similaires.
Les fragilités persistent
Sur le littoral, malgré l’augmentation des revenus médians, l’INSEE remarque que “la situation socio-économique des jeunes actifs demeure fragile”, avec des taux de chômage élevés, atteignant jusqu’à 27 % à Agde. Cette fragilité se remarque également près de Montpellier et Nîmes. Dans les communes de Lunel et Beaucaire – qui ont vu une amélioration de leurs revenus et une diminution du chômage entre 1999 et 2019 – la pauvreté reste élevée, avec un taux moyen de 25 % dans ces villes, variant de 22 % à Beaucaire à 28 % à Saint-Gilles. Preuve, s’il en fallait une, qu’elles continuent de faire face à des défis importants.
Pôles régionaux, les villes de Béziers, Montauban et Alès ont quant à elles maintenu une trajectoire stable. Selon l’INSEE, ces villes et celles plus petites à proximité ont su préserver une base solide d’emplois et de population, même si certaines présentent des fragilités sociales, notamment dans l’arc méditerranéen. À l’inverse, l’étude met en évidence que les communes situées dans les zones les plus rurales, telles que Tarbes et Rodez, ont vu leur population diminuer entre 1999 et 2019.