Palavas : la redoute de Ballestras en fête pour les Journées du Patrimoine
Ce samedi 17 septembre, nombreux sont les Palavasiens réunis au parc du Levant Albert-Edouard, pour profiter des célébrations en grande pompe entourant le trentenaire de la rénovation de la redoute de Ballestras.
Photo : le maire de Palavas-les-Flots, Christian Jeanjean, devant la redoute de Ballestras © Virginie Moreau.
Concours de peinture, fanfare, théâtre ambulant, démonstration de fauconnerie… tel est le programme des festivités qui ont débuté ce matin, au parc du Levant Albert-Edouard, à Palavas-les-Flots, en l’honneur des trente ans de la rénovation de la redoute de Ballestras.
Un concours de peinture
La journée a commencé par un défilé de la peña Lou Terral entre le phare de la Méditerranée et le parc du Levant. Dans le même temps, dix peintres confirmé(e)s de l’Association des peintres de Palavas installaient leurs chevalets au bord de l’étang, la redoute de Ballestras en ligne de mire. Pinceau à la main et couleurs devant eux, ils et elles ont débuté un concours intitulé Les Peintres et la redoute qui s’achèvera ce soir à 19h00 au Nautilus, par une remise de prix qui distinguera le plus beau tableau réalisé sur la belle tour d’armes.
Des Reines de Cœur pour une tour en fête
Puis, une fois la peña arrivée au parc du Levant, les Reines de Cœur ont honoré les nombreux participants de leur présence, se prêtant volontiers au jeu des photos. Se trouvaient là la Reine de Cœur France 2022, la Reine de Cœur Languedoc-Roussillon et la Reine de Cœur Bourgogne, aux convictions solidaires solidement ancrées.
Un peu d’histoire
Trois acteurs de la Compagnie CIA sont ensuite entrés en piste. Les truculents Marius, César et Honorine, tout droit sortis des livres de Marcel Pagnol, ont retracé succinctement et avec beaucoup d’humour les grandes lignes de l’histoire de la redoute de Ballestras.
Le maire de Palavas-les-Flots, Christian Jeanjean, a ensuite joué les professeurs d’histoire, son nombreux auditoire buvant ses paroles : “Palavas s’est bâtie comme une ville autour d’un château fort. La redoute a été édifiée, et les serfs se sont installés aux alentours pour leur sécurité. Puis, des viticulteurs de Frontignan et des douaniers s’y sont à leur tour installés, créant le village des cabanes.. Le premier prêtre palavasien a ensuite fait céder des terrains aux maires de villes avoisinantes pour créer un village”.
Protection contre les pilleurs
Le maire a évoqué comment la redoute, cette tour d’alarme bâtie en 1744 au grau de Ballestras, servit à protéger les bateaux de commerce des pillards. En effet, à cette époque, de nombreux commerçants de Montpellier se livraient au commerce de draps, Montpellier ayant le grand privilège royal de teindre les tissus en rouge, à partir d’une teinture naturelle produite par la cochenille. Pour éviter que leurs cargaisons ne soient pillées, des tours de guet furent édifiées le long de la côte, et la redoute fut équipée de canons. Dès qu’un bateau suspect arrivait, les tours de guet prévenaient la tour, qui faisait parler la poudre pour décourager ou couler l’ennemi.
Cachée dans un château d’eau
Mais la redoute tomba petit à petit en désuétude. Un château d’eau fut construit en 1904, puis un second en 1936 et un troisième en 1943, qui la recouvrait entièrement. La redoute, emprisonnée dans le château d’eau, fut oubliée jusque dans les années 1990, où le maire Christian Jeanjean et son adjoint Jean-Louis Gomez la redécouvrirent.
Transportée et rebâtie pierre par pierre
Le maire a rappelé à l’assistance que les élus eurent l’idée de faire transporter la redoute de Ballestras pierre après pierre sur une île qui fut édifiée au milieu de l’étang du Levant. Elle servirait d’écrin au musée Albert-Dubout voulu par l’adjoint Albert Edouard et les héritiers de l’illustrateur. Il en fut fait ainsi, avec l’aide financière et matérielle de 500 personnes de bonne volonté, qui reçurent le titre de Chevaliers de la redoute.
Les 2 000 tonnes de pierres de la redoute furent transportées et remontées, 30 tailleurs de pierre Compagnons du Devoir reconstituèrent et remontèrent la tête manquante de la redoute. Le bâtiment était reconstitué à l’identique en 1992. Et c’est ainsi que le musée Albert-Dubout trouva un lieu idéal où s’installer.
Depuis, ce monument symbolise à lui tout seul Palavas-les-Flots, avec l’aide de son grand frère, le phare de la Méditerranée…
La suite des festivités
Ce samedi 17 septembre après-midi, la peña continue à se produire au parc du Levant Albert-Edouard, et livrera un concert de clôture à 17h30. A 16h00 se déroulera un spectacle de fauconnerie par Les Ailes de l’Urga. La compagnie théâtrale continuera à présenter des petits sketchs à 16h45.
A 19h00 sera officiellement connu(e) le gagnant ou la gagnante du concours de peinture, au Nautilus. Cette proclamation sera suivie d’une conférence de Didier Dubout, petit-fils de l’illustrateur Albert Dubout, également au Nautilus. Il racontera un Albert Dubout intimiste, et retracera la naissance du couple mythique né sous le crayon de son grand-père pour lutter contre la violence conjugale.
Visiter le musée Dubout
Le Musée Albert-Dubout est ouvert ce samedi jusqu’à 18h00. Demain, dimanche 18 septembre, il ouvrira ses portes gratuitement de 10h00 à midi et de 14h00 à 17h00, en présence de Didier Dubout, dans le cadre des Journées du Patrimoine. L’exposition qui s’y tient actuellement, intitulée Dubout illustre les Français, sera suivie, en 2023, d’une nouvelle exposition appelée Permis de sourire.