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Palavas-les-Flots : Jean-Marie Bigard, « Je meurs comme une fleur qu’on n'arrose pas, si je ne joue pas. »

C'est un artiste à succès qui a su remplir un Stade de France pour les uns, ou une grande gueule, machine à polémiques pour les autres. Qu’il soit aimé ou détesté, Jean-Marie Bigard ne laisse personne indifférent, et c’est sa marque de fabrique. Sur la scène des arènes de Palavas le samedi 12 août, il interprètera son nouveau spectacle « Bigard and Friends », en compagnie de l’humoriste Benjy Dotti. Pour Hérault Tribune, il se livre, sans concession, sur sa carrière et sur l’actualité. Entretien avec l’auteur du « Lacher de salope ».

Sur quoi porte votre spectacle « Bigard and Friends » ? 

Jean-Marie Bigard : C’est un spectacle que j’ai toujours sous le coude. Je le joue avec un humoriste du coin. Cette fois-ci, j’ai choisi Benjy Dotti. Il fait ses sketchs et nous avons aussi des petites connivences, tous les deux, inattendues. De mon côté, je reprends les blagues de mes meilleurs sketchs, des anecdotes de tournée et des histoires inédites.

C’est très drôle et le fait que nous soyons deux apporte une couleur différente. Nous passons 1h45 de rigolade avec le public. A chaque fois, je ne vois pas le temps passer, c’est une formule formidable. C’est un mec de 35 ans de carrière qui te le dit.

Vous avez eu une carrière en solo, mais vous aimez travailler dans l’ombre avec d’autres humoristes comme Laurent Baffie. Préférez-vous le travail d’équipe ou faire cavalier seul ?

Jean-Marie Bigard : Dans le côté auteur-créateur, c’est toujours bien d’être en équipe. Par exemple, sur mon prochain spectacle il y aura Laurent Baffie, Laurent Ruquier et Paul Adam. Il y a plein de gens et tous les styles mélangés font que la magie opère. La richesse naît de la diversité et de la mixité…

Vous avez fait des spectacles dans toute la France, où vous sentez-vous le mieux ?

Jean-Marie Bigard : Je me sens chez moi partout, dans tous les recoins de notre pays. C’est comme si j’étais dans ma cuisine ou dans mon salon. Je me sens bien absolument partout. Avant, il y avait une grosse tradition, au début du siècle dernier, qui supposait que pour « roder » un spectacle parisien, il fallait d’abord aller à Marseille, puisque que c’était le public le plus dur à faire rire. Si ça marchait à Marseille, ça marchait partout. Aujourd’hui, ce dicton ne vaut plus pour moi. Je suis uniformément bien reçu, et content d’être dans toutes les régions de notre beau pays.

Vous êtes le seul humoriste français à avoir rempli le Stade de France en 2004, d’une capacité de 52 000 personnes. Après un tel spectacle, ressentez-vous toujours une appréhension avant de monter sur scène ?

Jean-Marie Bigard : Je suis heureux de jouer pour toi tout seul, pour 300 personnes ou pour 3 000. Mon bonheur est égal quelle que soit la contenance. Je suis d’un autre monde vis-à-vis des remplissages, des quotas, des salles et des volumes. Mais je ressens la pression. Pour mon prochain spectacle, prévu courant septembre, si je le joue à deux copains, je vais avoir la même pression que devant 50 000 personnes.

Comment gérez-vous le stress ?

Jean-Marie Bigard : Tu subis le stress, tu ne le gères pas. En tout cas, il est le moteur qui te permet d’être à fond, d’être au taquet. Si quand tu montes sur scène, tu n’es pas en danger de mort, il faut arrêter ce boulot !

Vous avez près de 35 ans de carrière, une vie de famille, un nombre incalculable de spectacles. Qu’est-ce qui vous donne encore envie de faire rire ?

Jean-Marie Bigard : Je meurs comme une fleur qu’on n’arrose pas si je ne joue pas. Je continue parce que c’est ma vie de faire ça ! Je suis taillé pour faire ce métier. Je fais tout pour créer suffisamment de positions insolites pour pouvoir rester en vie car dans ce job, la principale occupation c’est de rester en vie. Je te donne un scoop : samedi soir aux arènes de Palavas, je vais chanter Félicie aussi en version rock pur et dur !

En parlant de se renouveler, pensez-vous qu’il est difficile de rire en voyant l’actualité ?

Jean-Marie Bigard : Ah non, c’est un bonheur aujourd’hui de rire, le monde est devenu si con ! Nous marchons sur la tête. Nous vivons une période dans laquelle Sandrine Rousseau nous demande de déstructurer les hommes, t’imagines le bonheur pour moi ! Moi, j’ai choppé mon chat qui s’appelle Pirate, et je lui ai dit : « Pirate ! On ne court plus après les souris ! C’est terminé ! C’est Sandrine Rousseau qui l’a dit ». Tu vois, j’ai essayé de déstructurer mon chat. Sandrine Rousseau nie la Nature. Tu penses bien que c’est du pain béni pour les humoristes.

Par exemple, le cerf brame de septembre à la fin octobre. C’est la période du rut, il prévient toutes les biches que si elles veulent se faire niquer, c’est maintenant. Et ça ! Sandrine Rousseau ne nous l’explique pas ! Le cerf, dans cette période de rut d’un mois, doit tirer tous les coups de l’année. Imagine si c’était pareil chez les humains, je ne te dis pas la tension au bureau !  Si le cerf n’en nique pas un maximum pendant cette période, après il peut se la mettre derrière l’oreille pendant tout le reste de l’année… La biche, après s’être bien fait bourrer, elle dit : j’en avais entendu parler de l’effet de serre, mais je savais pas que c’était aussi violent. 

Quelle est votre actualité pour la rentrée prochaine ?

Jean-Marie Bigard : Principalement, la tournée de mon spectacle J’arrête les conneries. C’est magnifique, car encore une fois, la période est très propice pour les humoristes pour faire rigoler les gens. La manière dont on marche sur la tête, est une période bénite pour nous. Dans ce spectacle, je vais jeter mon dévolu sur les contes pour enfants que je vais rendre responsable de tous nos malheurs, y compris de la guerre en Ukraine. 

« Une souris verte qui courait dans l’herbe », l’auteur serait gentil de dire une souris « vivante » qui courait dans l’herbe, pour échapper à ces prédateurs… car c’est une souris qui a été trempée dans la peinture verte ! Il y a eu attouchement, car très vite, on l’attrape par la queue. « Je la montre à ces messieurs », mais c’est qui ces messieurs ? Un tribunal de cowboys, convoqué à la hâte pour exécuter sur place cette souris. 

Je montre d’ailleurs une photo sur laquelle la souris verte a le fion ouvert. Et je dis : « Voyez, quand le cul reste ouvert comme ça, c’est qu’il y a eu du passage ! » Je prends ensuite Blanche-Neige, le petit chaperon rouge… et je démonte tous les contes pour enfants afin de dire qu’ils sont non seulement sordides et atroces, mais qu’ils sont loin d’être le bon exemple à donner à notre jeunesse. Il faut respecter l’amour, que nous devons avoir les uns envers les autres.

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