Pénurie de carburant : quelles solutions pour se déplacer ?
La situation actuelle de pénurie de carburant incite à réfléchir aux alternatives qui permettent de se délivrer de la dépendance à l'essence, au gasoil ou à l'éthanol…
Photo © PFC / Hérault Tribune, 11 octobre 2022.
Face au manque de carburant lié à la grève de certaines raffineries Esso-ExxonMobil et TotalEnergies, il peut être bon de réfléchir aux autres moyens de transport que la voiture thermique. Bien entendu, les transports en commun sont une possibilité. Malheureusement, les lignes de tramway, de bus ou de train ne desservent pas forcément certaines zones.
Pour les personnes dont les trajets habituels nécessitent de circuler en voiture, une réflexion en faveur de l’électrique peut être enclenchée en cette période de crise. Les avantages de ces véhicules roulant à l’énergie électrique sont nombreux, mais ils présentent aussi quelques inconvénients. Revue de détail…
Les arguments en faveur de l’électrique
La voiture électrique séduit de plus en plus d’automobilistes. Ainsi, fin 2021, on comptait près de 10 % de nouvelles immatriculations de véhicules électriques en France dans l’année, avec plus de 162 000 véhicules vendus, soit une augmentation de 45,6 % des ventes sur un an.
Face aux hausses des prix des carburants enregistrées ces derniers mois, la voiture électrique a un atout, puisque recharger une batterie électrique revient bien moins cher que faire un plein. Par ailleurs, l’argument environnemental est important : les voitures électriques ne rejettent pas de Co2 lorsqu’elles circulent. Leur cycle de vie présente un meilleur bilan carbone que les voitures thermiques. Les voitures électriques ne sont pas polluantes, a fortiori si elles sont rechargées grâce à de l’électricité issue de sources renouvelables.
Autre atout de taille, le coût d’entretien des véhicules électriques est moindre que celui des véhicules thermiques. En effet, ils ne comportent aucun des éléments coûteux à l’entretien que sont la boîte de vitesse, l’embrayage, le carter d’huile ou encore la pompe à carburant. De plus, la régénération au freinage des automobiles électriques abîme moins les freins que sur des véhicules thermiques.
Ensuite, sur le plan financier, les aides à l’achat peuvent faire pencher la balance en faveur du passage à l’électrique. De même que l’expansion des Zones à faibles émissions sur le territoire national, à l’image de Paris ou Montpellier, qui l’appliquent déjà, et où la circulation est impossible pour les véhicules trop polluants.
Enfin, les automobilistes qui ont déjà adopté la conduite d’un véhicule électrique disent apprécier la vitesse d’accélération et la meilleure tenue de route.
Les freins à l’électrique
Malheureusement, il reste encore des améliorations à apporter avant de conseiller à 100 % le passage à l’électrique.
Par exemple, récemment, l’augmentation du coût de l’électricité et le risque de restrictions liées à la guerre en Ukraine ont rendu plus incertain l’avenir de la voiture électrique. On a évoqué un aménagement des horaires de rechargement pour éviter de trop tirer sur l’alimentation électrique française au même moment. De telles dispositions ne sont pas pour rassurer les automobilistes…
De plus, début 2022, il n’y avait que 43 700 points de recharge publics et semi-publics en France, avec un peu plus de 4 000 bornes de haute et très haute puissance pour un rechargement en une demi-heure. C’est encore trop peu. Certes, les bornes de recharge personnelles sont une option pratique, mais il faut pour cela vivre en maison. En effet, les parkings des résidences en sont rarement équipés. Et dans les parkings souterrains privés, mis à la disposition de la population, seules quelques places sont prévues pour le rechargement de véhicules électriques.
Lorsque les dispositifs de recharge des batteries électriques seront suffisamment répandus, alors on peut penser que plus rien ne s’opposera à une adoption large, par les automobilistes, de la voiture électrique.