Pérols : [VIDEO] Mobilisation « Corrida Basta ! »
Plusieurs associations de protection animale : CRAC Europe, Alliance Éthique, le Colbac, One Voice, et le Parti animaliste avaient appelé à une mobilisation anti-corrida dans le village de Pérols, ce samedi.
Militants, élus locaux et nationaux, Péroliens, et Métropolitains étaient présents pour participer à cette manifestation unitaire contre la corrida, une réussite en ce samedi 13 mai. À 12h, devant la Poste, les prises de parole étaient passionnées, le micro passait de mains en mains entre les responsables d’associations, Radia Tikouk, adjointe au Maire de Montpellier et conseillère nationale de Génération Écologie, l’eurodéputée (EELV) Caroline Roose, déterminée « cette corrida est une aberration, » ou Didier Bonnet (CRAC) parfois virulent, parfois plein d’humour « Rico, on t’aura ! » Puis une enfant du village, « dans mon école personne n’est pour la corrida… »
Pérols, presque 10 000 habitants dans la métropole de Montpellier, aux bords des étangs, et proche des plages. C’est une cité qui se sent un peu orpheline de sa Camargue. Normal ! Entre Arena, parc des expos, aéroports, grandes surfaces et bientôt un stade, on peut y venir aisément en tramway.
« Ici la Camargue est infinie, unique, authentique, » c’est le village des Saintes-Maries-de-la-Mer qui se définit ainsi. Pérols en rêve, un peu, beaucoup, à la folie ? Alors une corrida ? Pourquoi pas, Nîmes a bien les siennes. Le 15 juillet, dans les arènes de cette commune de Montpellier Métropole Méditerranée, une corrida est prévue. Question : pourra-t-elle se tenir ? Le juge rendra son ordonnance, ce mardi 16 mai 2023.
Concernant la souffrance animale, pour la Vice-présidente de la Métropole, déléguée à l’aménagement durable du territoire : « il ne doit pas y avoir de dérogation sur les territoires du Sud. » Coralie Mantion l’affirme clairement : « cela fait 20 ans qu’a disparu cette soi-disant tradition locale. Donc, il n’y a pas lieu qu’elle redémarre sur le territoire de Pérols. »
[VIDEO] Interview Coralie Mantion, Vice-présidente de Montpellier Métropole Méditerranée :
Tradition locale et sens de l’Histoire
De son côté, Muriel Fusi, coprésidente et porte-parole du Parti animaliste, soutient que « la corrida subsiste grâce à la lâcheté du législateur, qui a introduit des exceptions locales […] Aujourd’hui la corrida, c’est une réminiscence de cruauté. »
Coups de Klaxon de soutien, les automobilistes saluaient la banderole posée sur le pont de la D66, pour clôturer la manifestation. On pouvait y lire en lettre capitale : « ICI LA CORRIDA TORTURE ET TUE. » À n’en pas douter, entre le sentiment de défendre une tradition locale, et celui de défendre une cause juste dans sa relation au vivant, le débat s’installe sur ce département de l’Hérault.
« Le sens de l’Histoire va plutôt vers l’abolition, vers la réduction de ces territoires qui bénéficient d’une exception et pas du tout dans l’élargissement des zones où les corridas peuvent se pratiquer. Donc évidemment, on a été indignés, quand on a appris que le maire de Pérols souhaitait remettre des corridas dans les arènes de sa ville,» explique encore Muriel Fusi, très heureuse de la mobilisation et du travail des militants du Parti animaliste à Montpellier.
[VIDEO] Interview Muriel Fusi, coprésidente du Parti animaliste :
Une novillada piquée
À noter que dans le Code pénal, article 521-1, la corrida est interdite. Sauf lorsqu’une « tradition locale ininterrompue peut être invoquée. » Extrait : « les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie. »
Été 2023. Aura-t-elle lieu cette novillada piquée ? C’est-à-dire une corrida complète avec les picadors, les banderilles et la mise à mort de six novillos (jeunes taureaux) de Miura par trois novilleros (jeunes toreros.) Pour l’heure le maire de Pérols Jean Pierre Rico et le club taurin Lou Razet l’ont programmé dans les arènes de la petite ville héraultaise, le 15 juillet prochain à 18h00. « Ce n’est pas une tradition pour moi de faire souffrir un animal … Est que c’est une tradition de mettre à mort un animal ? On n’est pas sur la tradition, la corrida doit s’arrêter », insiste Caroline Roose eurodéputé EELV.