Portrait de l'Hérault — Pézenas

Pézenas : Adrien Donnat, un voyage jusqu’à Dakar à vélo et à cœur ouvert

Dans quelques jours, Adrien Donnat, 31 ans, s’élancera depuis Pézenas pour une aventure hors du commun.

Son défi : rejoindre Dakar, au Sénégal, à vélo pour participer à un tournoi de lutte. Un périple de près de 5 000 kilomètres à travers l’Espagne, le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie et enfin le Sénégal, qu’il espère accomplir en l’espace de deux mois. Ce qui pourrait sembler fou pour beaucoup est, pour Adrien, une quête personnelle profondément ancrée dans le besoin de voyage, de rencontres et de découvertes. Mais cette expédition est bien plus qu’une simple course contre les kilomètres. Adrien entend y mêler engagement environnemental et social, et surtout une immersion complète dans la culture sénégalaise.

Interview d’Adrien Donnat

Un rêve de longue date

Dès son plus jeune âge, Adrien nourrit un rêve : celui de voyager. « Même quand j’étais sur les bancs d’école, je ne pensais qu’à ça », se souvient-il. Ce rêve s’est concrétisé pour la première fois à l’âge de 21 ans lorsqu’il découvre la Thaïlande. Ce premier voyage marque un tournant dans sa vie : « Je me suis rendu compte que j’avais besoin d’aventures, de rencontres et de richesses locales. »

De retour en France, l’appel de l’aventure se fait de plus en plus pressant. Un premier voyage à vélo avec sa cousine, proche comme une sœur, lui révèle à quel point la proximité avec les habitants des régions qu’il traverse enrichit ses expériences. Puis, des séjours plus longs au Japon et en Australie, aux côtés de sa compagne, finissent de forger cette quête intérieure. « Ces grandes aventures m’ont changé intérieurement, elles m’ont permis de voir la vie différemment », explique-t-il.

C’est à son retour en France que l’idée de l’Afrique commence à germer dans son esprit. Mais la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières, notamment en Mauritanie, retardent son projet. Pourtant, l’image d’un aventurier dans le train de minerais de fer au nord de la Mauritanie, vu sur Internet, reste gravée dans sa mémoire. « Il avait l’air tellement heureux, avec le visage couvert de poussière noire, un sourire radieux aux lèvres. Ça m’a donné envie de faire pareil. » Ce déclic devient l’étincelle qui va allumer son rêve de partir à Dakar à vélo.

Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune
Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune

Un projet qui allie voyage et sport

Pour Adrien, ce voyage n’est pas seulement une aventure physique, c’est une façon de plonger au cœur de cultures différentes. Et c’est en partie ce qui l’a poussé à inclure dans son périple un élément inattendu : la lutte sénégalaise. Ce sport, véritable pilier de la culture locale, est pour lui une porte d’entrée vers une immersion totale. « En Thaïlande, j’avais appris la boxe thaï, et cela m’avait permis de m’intégrer profondément dans la culture. J’espère vivre la même chose avec la lutte sénégalaise. » Il passera deux semaines au Sénégal à apprendre cet art avant de participer à un tournoi, véritable point d’orgue de son aventure. « J’aime le sport et les activités physiques, et je souhaite avant tout encourager ceux qui hésitent ou qui ont peur de se lancer. Il n’est pas nécessaire d’être un athlète ni de suivre un entraînement intensif. La véritable barrière est mentale, pas physique. »

Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune
Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune

Préparation physique et mentale

Adrien aborde son voyage avec une certaine sérénité, conscient que les défis physiques ne sont pas insurmontables : « Tout le monde peut faire un voyage à vélo. Ce qui compte, c’est d’avancer à son rythme. » Pour lui, la vraie difficulté se situe davantage dans le mental. Pourtant, c’est précisément dans cet aspect qu’il trouve ses forces. Le fait de savoir que d’autres aventuriers ont parcouru ces chemins avant lui le réconforte. « Je ne suis pas seul dans cette aventure. Il y a énormément de gens qui voyagent à vélo, à pied ou en voiture. Savoir cela me rassure. »

Cependant, Adrien ne nie pas les appréhensions, notamment pour le passage de la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie. « C’est une frontière compliquée, entre la logistique et parfois la corruption. Mais après avoir échangé avec d’autres voyageurs, je me sens plus confiant. Ce n’est pas le pays en lui-même qui est dangereux, c’est plutôt certains événements isolés. »

Il reste malgré tout confiant quant à l’accueil qu’il recevra tout au long de son parcours, notamment dans les pays où la culture du voyageur est bien ancrée. « Au Maroc, en Mauritanie, je suis sûr que je serai accueilli à bras ouverts », dit-il avec espoir.

Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune
Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune

Un engagement environnemental et social

Le voyage d’Adrien Donnat ne se limite pas à une aventure personnelle. C’est aussi une démarche militante. À travers ce périple à vélo, il espère sensibiliser aux bienfaits d’un mode de transport plus doux, moins polluant. « Même si ça m’a souvent été utile de prendre la voiture ou l’avion, j’aimerai montrer les atouts d’un déplacements plus lent. », explique-t-il.

Durant son voyage, il souhaite également s’impliquer dans des projets locaux via la plateforme Workaway, qui lui permettra de travailler dans des fermes pratiquant l’agriculture raisonnée et la permaculture. Cette dimension sociale et écologique de son périple lui tient particulièrement à cœur. « C’est important pour moi d’apprendre des autres, de découvrir comment les gens vivent, cultivent, et de m’enrichir de leurs savoirs. »

L’importance des rencontres

Pour Adrien, les rencontres humaines seront un élément clé de cette aventure. « Ce que je recherche, c’est de pouvoir parler avec le cœur », confie-t-il. En se dépouillant de tout confort matériel, il espère créer des échanges authentiques, libérés des filtres habituels du quotidien. « Quand on part avec très peu, sans les objets qui nous rassurent, on finit par montrer qui on est vraiment. C’est là que les rencontres deviennent les plus vraies. »

Traversant plusieurs pays, Adrien s’attend à des échanges riches et intenses avec les locaux, particulièrement dans les régions où l’hospitalité envers les voyageurs est ancrée dans les traditions. « Je pense que, n’étant pas vraiment dans une démarche touristique, j’aurais une approche plus originale avec les locaux. En particulier sur le continent africain. », ajoute-t-il, impatient de vivre ces moments forts.

Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune
Adrien Donnat ©Elodie greffin / Herault tribune

Un message d’inspiration

Pour conclure, Adrien voit son voyage comme une opportunité d’inspirer les autres. « J’espère que mon aventure pourra donner de l’énergie ou de l’espoir à ceux qui en ont besoin », déclare-t-il avec une modestie. À travers cette expérience, il souhaite démontrer qu’il est possible de vivre de belles aventures avec très peu de moyens, que l’on parte pour un jour ou plusieurs semaines, à pied, à vélo, en kayak… Peu importe la distance parcourue, l’essentiel est de tenter l’expérience.

Son défi est donc bien plus qu’un simple périple à vélo. C’est une aventure humaine, écologique et culturelle, un voyage intérieur tout autant qu’un déplacement physique. Pour Adrien Donnat, il ne s’agit pas seulement d’arriver à Dakar, mais de montrer que chaque coup de pédale compte, chaque rencontre, chaque sourire. Il est possible de suivre les aventures d’Adrien sur ses profils Intagram et Facebook « Happy-Lattitude ».

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Commentaires

  1. C’est réconfortant de voir la jeunesse se lancer à bras grands ouverts dans l’aventure de la vraie vie, oser quitter sa zone de confort pour découvrir d’autres horizons.
    Un grand bravo

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