Pierre Riba, l'art de transformer du carton cannelé en masques épurés
Les œuvres de l’artiste ardéchois Pierre Riba sont exposées à la galerie Sophie Julien dans le cadre de la Foire méditerranéenne des arts contemporains Art Montpellier du jeudi 14 au dimanche 17 novembre 2024. Il sera présent, le dimanche, pour la projection d’un documentaire sur son travail.
Tels des masques, des visages, des boucliers ou des galets plus ou moins abstraits, les sculptures de Paul Riba laissent libre cours à son imagination. L’artiste est reconnu internationalement pour ses œuvres symétriques, simples, épurées et monochromes, principalement en noir et blanc, faites à partir de carton cannelé qu’il découpe, colle et ponce avant de le tremper dans de la résine, de le peindre et de le compresser. Des objets d’art qu’il expose depuis 1958 dans des galeries, salons d’art contemporain ou centres d’art et fondations.
“Je tends vers l’essentiel”
“Je tends vers l’essentiel, j’aimerais arriver à une forme pure et épurée. Le plus difficile, c’est d’éliminer, ce n’est pas d’ajouter. Cette quête est constante”, explique l’artiste de 90 ans dans le documentaire “L’Art et la Manière” qui lui est consacré sur Arte et qui sera diffusé en présence de l’artiste sur la foire Art Montpellier le dimanche 17 novembre, à 11 h 30.
Né en Ardèche en 1934, c’est sur ses terres d’origine qu’il trouve son inspiration, là où il a ses premiers souvenirs marqués par la nature qu’il côtoyait dans son enfance quand il gardait les chèvres. “Je fais des portraits de pierres, qui me rappellent des choses de mon enfance. Cela me permet de mettre ces formes en mémoire”, continue le sculpteur, aussi inspiré du néolithique.
Passé par les Beaux-arts, Pierre Riba a travaillé d’autres matériaux issus de la nature comme le bois flotté trouvé dans les rivières. Mais c’est bien le carton qu’il affectionne particulièrement, depuis qu’il l’a découvert quand il fabriquait des décors de théâtre pour des comédiens qui n’avaient pas beaucoup d’argent. “J’aime bien travailler ce matériau, il accroche bien la lumière, il y a des choses intéressantes qui se passent”, raconte Pierre Riba dans le documentaire d’Arte, qui peut passer plus de dix heures par jour dans son atelier pour peaufiner une oeuvre avec des gestes minutieux d’artisan. “Je crois au travail et non pas au génie subi”, conclut l’artiste.