Pinet : insectes ravageurs, le département se distingue par son engagement en faveur de l'innovation agricole
Une expérimentation révolutionnaire visant à combattre de nouveaux insectes ravageurs dans les vignobles a été lancée. Cette initiative audacieuse repose sur l'utilisation de petites guêpes, pour lutter contre ces nuisibles.
Ce 23 août, à la cave coopérative de l’Ormarine de Pinet, une expérimentation pionnière visant à contrer l’invasion de nouveaux insectes ravageurs, en l’occurrence le Cryptoblabes gnidiella, a été menée. Cette initiative repose sur l’utilisation stratégique de trichogrammes, de petites guêpes dont le rôle est de réguler la population de ces nuisibles.
[VIDEO] interview avec Yvon Pellet, Vice-Président délégué à l’économie agricole et à l’aménagement rural au Département Hérault et Grégory Farras, Président de la cave Ormarine :
La lutte contre les ravageurs prend un nouveau tournant
Pour orchestrer cette campagne innovante, Coop de France Occitanie ainsi que le Syndicat des Vignerons Indépendants ont conjointement identifié les sites expérimentaux touchés par cet envahisseur, en choisissant des caves coopératives et des caves particulières. Les caves coopératives de Pinet, Pomerols, Sérignan, VPE Maraussan, ainsi que les caves particulières de Béziers et Vendres, unissent donc leurs efforts pour mettre en œuvre cette technique prometteuse. Dans cette entreprise, la Chambre d’agriculture a joué un rôle essentiel en coordonnant l’expérimentation. Elle a assuré un accompagnement technique minutieux tout au long des opérations, mettant en place un protocole d’utilisation précis.
Cryptoblabes : un ravageur en expansion
L’apparition en France il y a une décennie du papillon ravageur Cryptoblabes a engendré des préoccupations parmi les viticulteurs héraultais. Séduit par le sucre dérivé du miellat produit par les cochenilles ou attiré par les raisins bien mûrs, ce ravageur a le potentiel de causer des pertes significatives de récolte à l’approche des vendanges, en particulier sur les cépages à maturation tardive.
La technique des trichogrammes : une révolution
Cette technique repose sur la dispersion de trichogrammes, de petites guêpes, dans les vignes. Le Département Hérault explique que “la technique consiste à positionner des diffuseurs spécifiques (100/ha) dans la vigne, contenant des œufs de trichogrammes vivants prêts à éclore. Ces parasites, proches de la guêpe, pondent leurs œufs dans ceux des papillons ravageurs afin de les tuer “. Cette méthode ciblée offre une alternative écologique et durable pour contrôler les ravageurs. Les 2 lâchers se font 30 jours et 15 jours avant les vendanges.
Vers une protection innovante et durable
Comme le souligne Yvon Pellet, Vice-Président délégué à l’économie agricole et à l’aménagement rural au Département Hérault : “Actuellement, nous proposons une aide d’environ 70/80 € par hectare. Cette année, cette aide a atteint 20 000 €, mais elle devrait connaître une expansion. Notre objectif est de pérenniser ces initiatives. Pour cette année, nous couvrons 140 hectares et avons pour ambition de développer notre accompagnement aux vignerons qui intégreront ce système de traitement dans leur budget annuel. Au sein du département de l’Hérault, notre priorité est de promouvoir des pratiques vertueuses sur le plan environnemental. Cette action est extrêmement bénéfique. À présent, nous apportons un soutien concret à nos vignerons, en investissant dans la recherche et le développement, et en allouant des ressources financières à l’agriculture.“
L’expérimentation en cours ouvre la voie à une nouvelle approche pour protéger les vignobles de l’Hérault contre les ravageurs. Les trichogrammes présentent un potentiel immense en matière de lutte biologique, offrant une alternative durable aux méthodes traditionnelles. Cette initiative reflète l’engagement du département envers la recherche de solutions innovantes et respectueuses de l’environnement pour relever les défis agricoles actuels.
Une belle idée pour faire progresser l’agriculture tout en préservant les écosystèmes locaux.