Transports — Sète

Port de Sète : la plateforme de chargement des semi-remorques sur les rails

Aller de la Turquie à l’Angleterre en moins de sept jours sans passer par la route, c’est l’ambition du port de Sète qui a lancé le 16 janvier les travaux d’une nouvelle technologie de chargement des trains plus rapide et plus efficace.

Le port de Sète continue encore et toujours ses travaux et vient de lancer la dernière phase de sa modernisation le 16 janvier. Le but est d’introduire une nouvelle technologie horizontale de chargement des semi-remorques sur les trains, appelée Modalohr, qui permet de les glisser sans avoir besoin de les soulever. Une innovation qui a pour objectif de “révolutionner” le traitement des marchandises au port de Sète en réduisant le temps de transfert entre le transport maritime et le rail. 

Car le temps de chargement du train va passer “d’une demie-journée à seulement 40 minutes”, se réjouit Bénédicte Colin, présidente de VIIA, société qui gère les autoroutes ferroviaires de la SNCF. 

Diminuer les remorques qui passent par la route

Pour le moment, seule une partie des remorques pouvait être chargée sur un train, environ 10%. Avec cette technologie, 100% des remorques pourront être mis es sur le train, qui est un transport plus fiable, plus sûr, décarboné et plus respectueux de l’environnement”, explique Philippe Malagola, président du Port de Sète. Car l’objectif est de diminuer le nombre de semi-remorques qui passent par la route en les faisant passer par la nouvelle autoroute ferroviaire entre Sète et Calais.

Cela va permettre d’avoir un trafic qui passe par la Méditerranée, et qui peut ensuite continuer par le ferroviaire ou le fluvial. En moins de sept jours, vous pouvez faire un trajet entre la Turquie et l’Angleterre sans toucher à la route”, projette M. Malagola. 

Travaux de la plateforme de chargement horizontal du port de Sète. © T.O / Hérault Tribune
Travaux de la plateforme de chargement horizontal du port de Sète. © T.O / Hérault Tribune

Objectif : un train par semaine

Aujourd’hui, entre 10 000 et 15 000 semi-remorques venues de Turquie transitent par le train chaque année, sur les 130 000 déchargées sur le port de Sète par DFDS, principale compagnie maritime logistique du port de Sète et le client de lancement de cette nouvelle autoroute ferroviaire. L’objectif est de passer rapidement à 40 000 remorques sur 160 000 annuelles. “Nous avons pour le moment trois trains par semaine, nous souhaitons passer à un train par jour d’ici quelques années”, ambitionne M. Malagola. 

Dans la région, la surcharge de camions est importante donc nous attendons plus de fret ferroviaire. C’est le gage du développement d’un port  qui a la volonté de faire attention à son empreinte carbone”, a déclaré Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie chargé des transports.  

L’investissement est lourd : VIIA a sorti 10 millions d’euros pour les aménagements et les installations de la technologie de chargement horizontal et a bénéficié d’une subvention de l’Etat de 3 millions d’euros. Alors que les travaux du génie civil devraient être terminés fin février, la plateforme devrait être livrée le 1er septembre. 

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