Portrait de l'Hérault : le Montpelliérain Arthur Cazaux ne s’enflamme pas,“le chemin est tellement long"
Arthur Cazaux, plus qu’un espoir du tennis Français, c’est la surprise sportive de 2024. Il y a quelques semaines encore, il caracolait à la 121e place mondiale. Remonté à la 80e après avoir battu le n°8, Rune Holger, à l’Open d’Australie, son nom est désormais sur toutes les lèvres des aficionados du tennis.
“J’ai encore beaucoup à prouver”
A l’Open Sud de France, il est la nouvelle coqueluche des médias. Mais Arthur Cazaux, 21 ans, garde la tête sur les épaules. “Ce n’est pas parce que j’ai battu trois gros joueurs que cela change qui je suis. J’ai encore beaucoup à prouver. Le plus dur reste à venir et le chemin est tellement long, il ne faut pas s’enflammer maintenant, ce n’est que le début”.
Humble, le jeune homme a encore du mal à se faire à cette image d’espoir montant du tennis français. “Je ne sais pas si je représente l’espoir du tennis français, je ne suis que 80e mondial. Et puis je ne suis pas le seul représentant. Je pense à Arthur Fils, Luca Van Assche, Térence Atmane… On est plein à être vraiment passionnés par ce qu’on fait, à vouloir aller le plus loin possible. Cela crée une bonne émulation”.
Le goût partagé du travail
Sur ses relations avec ses homologues – tantôt équipiers tantôt adversaires – il dit avec humour : “On se déteste ! Ah ah, non, on se connaît très bien, depuis longtemps, on s’entraîne pour la plupart à Paris. On partage les mêmes valeurs, notamment ce goût de l’effort, du travail. On se pousse mutuellement vers le haut”.
Car les derniers résultats sportifs d’Arthur Cazaux, ce quart de finale à l’Open d’Australie, l’entrée dans le top 100 mondial, plus qu’une surprise, c’est avant tout le fruit d’un travail de longue haleine : “c’est la récompense d’un travail de fond depuis des années. J’ai toujours été un gros bosseur. Je n’ai pas été épargné par les blessures et l’an dernier, c’était la première fois que je parvenais à faire une saison complète. C’est pas anodin que cela fonctionne bien en ce début d’année. Maintenant, je vais continuer sur cette ligne, rester centré sur le travail”.
“Je suis amoureux du MHSC”
“C’est toujours un plaisir de revenir ici, de jouer à la maison” confie Arthur Cazaux, Montpelliérain d’origine. Particulièrement quand on part à l’autre bout du monde, ça me fait toujours chaud au cœur de revenir”.
Et en fier supporter de sa ville locale, il se définit comme “l’un des plus grand fan du MHSC. Depuis tout petit, je suis amoureux du club. J’aime ses valeurs de famille, de partage. J’ai un immense respect pour ce qui est fait depuis la création du club, même si bien sûr il y a des hauts et des bas, comme dans toute équipe !”.
Encore un rêve exaucé pour Arthur Cazaux, qui a donné dimanche 28 janvier, le coup d’envoi du match MHSC- LOSC au Stade de la Mosson. Lors du 2d tour de l’Open d’Australie, le jeune homme avait revendiqué son soutien au club en inscrivant “Allez Paillade” après sa victoire contre Rune Holger.
La der des der de l’Open Sud de France ?
Vitrine locale du tennis, ce grand tournoi ATP 250 du sud de la France est cependant menacé d’extinction. En cause : la fin des subventions de la Métropole de Montpellier, qui s’élèvent à 400 000 € annuels. Cette année, c’est la Région qui a doublé la mise pour permettre le maintien du tournoi. A partir de l’an prochain, l’avenir de l’Open Sud de France s’écrit en pointillés. Une issue que le joueur Montpelliérain espère favorable : “Les organisateurs, les joueurs veulent que ça continue, affirme Arthur Cazaux. Je suis montpelliérain donc forcément, j’ai envie de continuer à jouer dans ma ville natale. S’il venait à disparaître, j’en serais très triste. C’est une ville très sportive et l’Open Sud de France a été plusieurs fois élu meilleur tournoi ATP250 de l’année. Je trouverais ça dommage dans le monde du tennis français de le voir disparaître. Malgré tout, je garde l’espoir qu’il se maintienne”.