Présidentielle : dynamique des finalistes le jour-J

Les bureaux de vote sont ouverts depuis 8 heures ce dimanche 24 avril 2022. Malgré une campagne qualifiée de morose par beaucoup de commentateurs et d’électeurs, l’enjeu n’en demeure pas moins important. D’autant que beaucoup d’inconnues rendent ce scrutin indécis.

Les dynamiques de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron ne semblent pas avoir subi de contre-coups ou profité d’un nouvel élan pendant la courte campagne de l’entre-deux-tours. Les efforts des candidats finalistes ont consisté pour l’essentiel à attirer les voix des abstentionnistes et de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a récemment invité les élections législatives de juin prochain dans la campagne présidentielle, proposant aux électeurs de l’”élire 1^er ministre”. Une sorte de “3^e tour” pour les électeurs contrariés par sa courte défaite derrière Marine Le Pen, le privant de 2^nd tour face au président sortant. Cette proposition du candidat de La France insoumise, aura-t-elle fait réfléchir les électeurs sur la capacité des finalistes en présence à réunir une majorité à l’Assemblée nationale afin d’appliquer leur programme ?

Le débat télévisé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a été moins suivi qu’il y a cinq ans. A l’issue de cette confrontation, les candidats ont bien souvent été commentés et critiqués sur leurs attitudes plutôt que sur leurs propositions. Preuve que la figure qu’ils incarnent joue un rôle de premier plan pour l’élection présidentielle, bien plus que pour aucun autre scrutin. La posture des candidats pour se donner une stature présidentielle n’a pas masqué pour autant les divergences de leurs programmes. Leurs désaccords sur les retraites, le pouvoir d’achat, la place de la France dans l’Union européenne et sur la scène internationale, ont été clairement mis en évidence.

Le report des voix du 1^er tour comporte beaucoup d’inconnues. Car, pour ce 2^nd tour, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3^e, semblent divisés quant à leurs motivations : abstention, front républicain en faveur d’Emmanuel Macron, ou “tout sauf Macron” en faveur de Marine Le Pen. Un casse-tête que les candidats ont tenté de résoudre depuis le 10 avril dernier en allant à la pêche aux électeurs de La France insoumise. Enfin, l’abstention, qu’elle soit motivée par un désintérêt total pour la vie politique française ou par le “ni-ni”, semble inébranlable. Là aussi, les finalistes ont essayé d’en capter les préoccupations. Ce soir, le taux d’abstention sera le premier chiffre à être révélé. Une tendance pourrait se dessiner avant l’annonce des résultats à 20 heures.

D’un côté, Marine Le Pen accède à la finale pour la deuxième fois consécutive et espère être élue présidente en faisant mieux qu’en 2017 où elle avait atteint 33,90% des voix au 2^nd tour. De l’autre, depuis l’instauration du quinquennat, Emmanuel Macron peut devenir le 1^er président de la cinquième république à réaliser un deuxième mandat consécutif.