Procès de Nordahl Lelandais : quelle peine risque-t-il ?
Ce lundi 7 février 2022 a marqué la sixième journée d’audience consécutive destinée au procès de Nordahl Lelandais. Il est jugé devant la Cour d’assises de l’Isère et doit répondre de l’enlèvement et du meurtre de la jeune Maëlys de Araujo ainsi que de l’agression sexuelle de deux de ses cousines, mineures également.
Rappel des faits
En 2017, cet homme désormais âgé de 38 ans, a été mis en examen pour séquestration et meurtre de la petite Maëlys, âgée de 8 ans au moment des faits. Durant plus d’un an, il nie toute implication dans le drame de la disparition de cette petite qui a été aperçue pour la dernière fois dans la salle des fêtes d’un mariage en Isère le soir du 26 août 2017. Ce n’est qu’en 2018 qu’il reconnait avoir tué Maëlys, tout en affirmant que cet acte est involontaire.
Lors du mariage, Nordahl s’est absenté durant un certain temps avant de revenir dans une autre tenue. Les caméras de surveillance ont filmé une voiture faire un aller avec une petite-fille qu’on aperçoit à l’avant du véhicule, et un retour sans.
Le 14 février 2018, une tache de sang appartenant à Maëlys est trouvée dans la voiture de Nordhal Lelandais, qu’il avait pourtant méticuleusement nettoyée, affirmant être adepte de l’hygiène, surtout à cause de la présence récurrente de ses chiens dans le véhicule et de son désir de la vendre. Dès lors, il demande à être entendu par la justice et indique l’endroit où réside le corps de Maëlys.
Selon les dires de Nordahl Lelandais, la jeune fille aurait demandé à voir ses chiens et serait montée volontairement dans sa voiture. Ce n’est que lors du trajet qu’elle aurait paniqué et demandé à être ramenée au mariage. Lui-même aurait été anxieux de cette réaction et l’aurait giflée avant de se rendre compte que ce coup assené lui avait été fatal. Il reviendra sur cette version pour avouer avoir “infligé plusieurs coups très violents” à l’enfant.
Le procès
Outre l’affaire de Maëlys, lui sont également reprochés des faits d’agression sexuelle sur ses petites cousines mineures lors de ce procès. Le père de l’une d’elles refusait d’y croire avant qu’une vidéo du viol de sa fille aujourd’hui âgée de 10 ans ne lui soit montrée. Cette vidéo a été filmée par Nordahl Lelandais lorsque celle-ci dormait. Depuis, les parents de cette petite fille expliquent être devenus paranoïaques, traumatisés à l’idée de la laisser dormir ailleurs, méfiants de tous et de tout.
Cette vidéo prouvant l’agression pédophile de la part de l’accusé a été projetée dans la salle. Les parents des trois victimes n’ont pas été capables de visionner cette séquence et ont quitté l’audience. Suite à cela, Nordahl Lelandais a avoué ne voir aucune frontière entre ce qu’il peut partager avec une femme et une petite-fille, dévoilant ouvertement ses pulsions pédophiles.
Concernant Maëlys, il nie toute agression sexuelle, ce qui ne peut être ni infirmé ni confirmé. Son avocat, maître Jakubowicz a posé de nombreuses questions à son client, l’incitant à dévoiler la vérité et à se responsabiliser dans l’horreur commise. Nordhal Lelandais est catégorique : selon lui, Maëlys est montée de son plein gré dans la voiture et elle n’a pas été violée. Il le jure solennellement. Il affirme “Quoi que je dise, je ne serai pas cru”. Il justifie son long silence suite aux faits commis par la présence de la presse, qu’il dit avoir vécue comme à l’origine d’un blocage.
La grande sœur de Maëlys, Colleen, âgée de 16 ans, s’est adressée directement à Nordahl Lelandais et lui a demandé de lui donner des réponses : “Moi je veux des réponses maintenant. Vous avez brisé nos vies, vous avez commis l’inacceptable. Cette violence que vous avez faite subir à ma sœur, pourquoi ?”. La salle a été saisie par la force de cette jeune fille et par la puissance de son témoignage. Comme elle le dit si bien : “J’ai beaucoup entendu dire ‘qu’est-ce que ça fait d’être le frère de Nordahl Lelandais ?’ Moi je vais vous dire ce que c’est d’être la sœur de Maëlys”.
Que risque-t-il ?
Nordahl Lelandais a été condamné en mai dernier à vingt ans de réclusion pour l’assassinat du soldat Arthur Noyer. Ajoutant à ce meurtre initial un meurtre sur mineur et des agressions sexuelles, l’accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité.