Justice — Département Hérault

Procès Pissarra : une personnalité "narcissique" pouvant aller jusqu'à "la perversité" pour la mère accusée d'avoir affamé sa fille

Lors du procès de Sandrine Pissarra, jugée pour avoir affamé et torturé sa fille Amandine jusqu'à sa mort en août 2020, deux experts ont livré leur analyse de la personnalité de la prévenue. Selon eux, la mère d'Amandine présente des traits narcissiques marqués, une incapacité à l'autocritique et une absence totale d'empathie.

Amandine, 13 ans, est morte le 6 août 2020 après avoir été enfermée et affamée depuis le début du confinement, le 17 mars. Sa mère, Sandrine Pissarra, comparait depuis ce lundi 20 janvier devant la cour d’Assises de Montpellier pour actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle risque la prison à perpétuité. Lors de cette première journée d’audience, après la prise de parole des prévenus, deux experts se sont succédé à la barre. Marie-Chantal Cathala, experte psychologue, et le docteur Pascal Bernardin, expert psychiatre sont d’accord sur leur analyse : Sandrine Pissarra a une personnalité narcissique et ne fait preuve ni d’empathie ni de compassion.

“Enfermée dans une tout puissance maternelle”

Selon la psychologue, qui a rencontré la mise en cause quatre fois en six mois, Sandrine Pissarra “est autoritaire, autocentrée, impulsive. Elle est dans l’incapacité à porter un jugement autocritique”. La mère d’Amandine est également “enfermée dans une tout puissance maternelle. Sa perception de l’éducation est fondée sur la violence et l’autoritarisme”. Elle fait preuve de “sadisme maternel assez prononcé”.

Son homologue psychiatre fait une analyse similaire : Sandrine Pissarra est “incapable de se remettre en cause, son aptitude à l’autocritique est totalement défaillante, elle a des difficultés à établir des relations de réciprocité”. C’est une femme qui “privilégie l’avoir, le faire et l’apparence, sait tout mieux que tout le monde, qui peut tout faire pour ne pas se sentir vulnérable”. Et d’ajouter : “Son excès de narcissisme, poussé à l’extrême, peut aller jusqu’à la perversité.”

“Elle reste persuadée qu’elle a été une bonne mère”

Cette personnalité, c’est “Amandine qui a été le récipient de tout ça. Cela vient de la grossesse difficile” et vécue seule, de l’accouchement prématuré et de la rupture très difficile avec le père de la jeune fille, qu’elle semble n’avoir jamais pardonné. “Elle fera de cet homme une image diabolique, elle dit que c’est un pervers narcissique”, ajoute le docteur Bernardin. Marie-Chantal Cathala ajoute qu’Amandine “est devenue la représentation diabolique de son père au quotidien. Il y a eu un déplacement de cette haine sur le corps de l’enfant”. Au quatrième entretien avec l’experte, Sandrine Pissarra a admis “avoir conscience que sa fille pouvait mourir”, néanmoins, “elle reste persuadée qu’elle a été une bonne mère”.

Selon l’experte, la mise en cause “s’est dit dépassée par Amandine depuis ses deux ans et demi, elle disait qu’elle avait le vice de voler les jouets de sa sœur et les goûters à l’école, qu’elle était suivie par un psychiatre”. Sur ce sujet, le Dr Bernardin ajoute : “Elle fait un catalogue des troubles d’Amandine sans y percevoir de signes de détresse” de la petite. Sandrine Pissarra est, selon les experts, “porteuse d’un déni mais exempte de tout délire”, responsable des ses actes, donc.

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