Projet X : l'oiseau bleu s'envole, désormais Twitter, c'est X.com
Elon Musk, fasciné par la vingt-quatrième lettre de l'alphabet, le X, change le logo de Twitter qu'il dirige depuis neuf mois. Mais dans la tête du milliardaire, ce n'est que le début…
De réseau social à média social
Twitter, “gazouillis” en anglais, d’où le logo à l’image d’un oiseau, portait ce nom en référence au nombre de caractères limités par tweet. Sous le joug d’Elon Musk, nous passons à 4 000 caractères payants. Une transition du réseau social vers une dimension nouvelle : le média social. Le logo devait changer.
Après X.com (l’ancêtre de PayPal), SpaceX (société spécialisée dans le spatial), Model X (premier modèle de SUV pour Tesla), ou encore X.AI (intelligence artificielle), Elon Musk a crée X Corp., une start-up au “Projet X” : celui de racheter Twitter pour la modique somme de 44 milliards de dollars, et d’en faire une application intelligente. L’oiseau bleu s’envole, désormais Twitter, c’est X.com.
Un changement qui s’ancre dans un contexte particulier. En effet, le nouveau patron licencie environ la moitié des employés, enregistre des revenus publicitaires en nette baisse et fait face à la concurrence avec Threads, la nouvelle application de Meta, par Mark Zuckerberg.
Ce logo, Elon Musk ne l’a pas choisi au hasard. La lettre X devient sa marque, sa patte, il se l’approprie. Un logo à la limite du mystique, presque brouillon, mais pourtant facile à mémoriser avec une identité marquée. Le milliardaire entretient cette image visionnaire à travers la connotation mathématique du X : l’inconnue. Fasciné par ce symbole aux multiples facettes, il l’a dédié à son fils, né en 2020, en l’appelant “X Æ A- 12”.
Pour aller encore plus loin, Elon Musk a racheté X.com à Paypal en 2017. Ce domaine, qu’il avait laissé à l’abandon, acquiert un rôle nouveau aux côtés de Twitter, main dans la main avec X.
Le projet X
En effet, Elon Musk et la directrice générale de X, Linda Yaccarino, ne s’arrêteront pas à un simple changement de logo. X a vocation à devenir une application à tout faire, basée sur le principe de WeChat, un géant chinois.
Presque toute la population chinoise l’utilise. WeChat n’est plus seulement un réseau social, c’est devenu une application d’utilité publique. D’abord messagerie, WeChat est également une banque en ligne, d’où l’intérêt de racheter X.com à PayPal. Mais l’application va au-delà, en Chine, elle sert aussi de moyen de paiement pour les salaires, les factures, les notes de restaurant ou encore les tickets de transports en commun. Elle permet également de commander un repas et bien d’autres choses encore…
Encore plus révolutionnaire, WeChat peut désormais analyser l’empreinte palmaire. En scannant sa main sur l’application en amont, il est possible de la présenter à l’entrée du métro pour se faire débiter automatiquement de son billet, ou encore de s’en servir comme pass pour entrer dans son bureau.
Il est même possible d’y avoir ses papiers d’identité dématérialisés ou de lancer des procédures judiciaires.
Ce modèle géant de super-application fonctionne grâce à l’intelligence artificielle, un procédé complexe qu’Elon Musk et Linda Yaccarino comptent mettre en place sur X.
X est le futur de l’interactivité illimitée – centrée sur l’audio, la vidéo, la messagerie, les paiements / les services bancaires – créant un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités. Propulsé par l’intelligence artificielle, X nous connectera tous d’une manière que nous commençons à peine à imaginer.
Linda Yaccarino
L’ambition de Linda Yaccarino et d’Elon Musk est également de développer un principe d’applications dans l’application. X pourrait devenir une plateforme où d’autres applications proposeraient des services à leurs clients.
Il faut néanmoins garder en mémoire que le président français Emmanuel Macron avait confié au Point en 2022 qu’il “y a d’abord le sujet des réseaux sociaux. Beaucoup sont aujourd’hui américains. Il ne faut pas hésiter à envisager le démantèlement de ceux qui sont en situation de monopole et réguler”. Le projet X sera-t-il réalisable en France ?