Propositions lors du Débat d’Orientation budgétaire de la Ville d'Agde
VILLE d’AGDE Conseil Municipal du 10 Décembre Débat d’Orientation budgétaire Intervention de Florence DENESTEBE Monsieur…
VILLE d’AGDE
Conseil Municipal du 10 Décembre
Débat d’Orientation budgétaire
Intervention de Florence DENESTEBE
Monsieur le maire,
Un débat d’orientation budgétaire consiste à dessiner des lignes directrices pour l’année à venir et les années suivantes. La critique de vos décisions antérieures a fait l’objet de plusieurs débats, vous connaissez déjà mes oppositions, il n’y a pas lieu de vous les rappeler.
Ce débat d’orientation Budgétaire sera pour moi l’occasion de vous présenter quatre chapitres de propositions et d’orientations novatrices pour notre devenir sans polémique superflue sur le passé.
1° Chapitre : Des économies budgétaires
En tant que femme, plus que vous, je suis confrontée à la gestion des dépenses quotidiennes du ménage. Et comme chaque agathoise, je n’ai pas la possibilité de lever un impôt lorsque mon porte monnaie est vide.
Je souhaiterais que l’on gère notre ville selon nos possibilités, en cessant d’augmenter d’un seul centime d’€ les prélèvements directs ou indirects sur les ménages agathois.
Pour augmenter nos recettes, il nous faut accueillir de nouveaux contribuables et ainsi répartir les charges générales sur un plus grand nombre.
En période de crise et à recette égale, il faut dépenser moins. Cela passe par des décisions et par des renonciations de dépenses.
– Je vous propose de nous engager à ne plus remplacer le départ en retraite de notre personnel municipal dans les secteurs dont les compétences ont été transférées à la communauté d’agglomération. Vous savez, en tant que député de la majorité, qu’au niveau national, cette austérité a été décrétée nécessaire. Ce qui est vrai à l’échelon national l’est aussi au niveau local.
Vous savez que nous sommes en surnombre en regard de nos capacités financières.
– Il va de soi, Monsieur le Maire que ces non remplacements d’effectifs doivent se conjuguer par un engagement moral et politique, de cesser définitivement toutes nouvelles embauches de complaisance en ville d’Agde ou dans les satellites municipaux : OMT, CCAS, SODEAL ou CAHM.
– Comme au niveau National, un encadrement plus strict doit être effectué en ce qui concerne l’attribution de logements de fonction. Il y a une économie à réaliser, en période d’austérité rien n’est insignifiant et seuls les logements revêtant une nécessité absolue de service devront être maintenus.
– La dématérialisation la plus avancée possible des documents administratifs et de promotion doit être effectuée. A l’heure de la vulgarisation d’internet et du respect de l’environnement, l’édition et l’impression d’un journal municipal à des milliers d’exemplaires sur papier glacé doivent être remplacées par une édition télématique plus accessible, plus économique et plus écologique.
Je vous propose de supprimer par étape les frais d’impression du journal municipal en commençant dès 2010 à restreindre de moitié le nombre d’exemplaires imprimés.
( On peut parfaitement consulter le journal municipal en ligne ( voir en cliquant sur ce lien ) en réduisant de moitié les frais d’impression annuel.)
Un autre exemple : La dématérialisation des documents administratifs, tels que ceux de ce conseil municipal, est nécessaire. 500 pages pour mon seul dossier ! Je vous ai déjà adressé cette requête, sans succès jusqu’ici. Cette dématérialisation, nous verrons en délibération N° 23 est possible lorsque le sous préfet vous la réclame.
Je vous propose de prendre en compte cette requête dés le prochain conseil municipal.
En temps de crise, les frais de fêtes et de cérémonies, toujours plus conséquents doivent être mesurés et adaptés à nos recherches d’économies.
A l’heure où vont se succéder les innombrables cérémonies de vœux, je vous propose de reproduire l’exemple donné l’an dernier, en ne reconduisant pas la soirée du personnel municipal dans la plus grande discothèque de la ville avec mille invités. Elle n’était pas indispensable au fonctionnement de notre cité. Je ne souhaite pas faire la litanie des économies possibles en la matière. Je souhaite que ce chapitre des fêtes et des cérémonies fasse l’objet d’une baisse drastique du quart de son budget pour l’année à venir tout comme devront être révisés à la baisse les frais de bouche des élus et de l’encadrement municipal. Cela doit faire débat car ce sont tous les agathois qui payent.
A l’heure de Copenhague, Les économies sur les fluides et les carburants doivent être une préoccupation de tous les instants : L’usage des véhicules de fonction doit être mieux encadré afin de résorber l’utilisation sans cesse en augmentation du budget carburant.
Ce budget Combustible et Carburant est passé de 267 000 euros à 325 000 euros soit 23 % d’augmentation entre 2004 et 2008 alors que le prix moyen de l énergie sur cette période n’augmentait que de 7 %.
Je vous demande, Monsieur le Premier adjoint, d’intégrer cette donnée au chapitre 4 du projet communal de développement durable qui n’inclut pas encore ces nécessaires économies sur les énergies combustibles des véhicules.
2° Chapitre: Des équipements indispensables à réaliser :
Le cœur de Ville demeure une priorité : La création de nombreux parkings est le préalable à toute revitalisation économique de la cité.
Pour ce faire, on peut utiliser des terrains déjà propriété de la Ville situés sur la friche industrielle de plus de six hectares, derrière la gare, route de Bessan. La majorité des bâtiments offre une vision dégradée de notre cité à l’entrée même de la ville. On oublie trop souvent que la gare d’Agde est pour des centaines de milliers de voyageurs par an la seule vitrine visible de notre commune.
Ces terrains doivent être aménagés dans leur partie sud sous forme de parkings modernes et payants, sans toucher aux bords du canal du midi qui pourraient être destinés à un projet touristique fluvial.
Je dis « payants » à dessein car il s’agit de création de parkings représentant des investissements qu’il conviendra d’autofinancer et non pas l’utilisation de parkings existants comme ce fût le cas au Cap d’Agde.
Leur réalisation pourrait faire l’objet d’une délégation de service public en partenariat public-privé. Nous pourrions déléguer également la rénovation et gestion des parkings du Cap d’Agde car cette délégation globalisée des parkings de la ville permettrait ainsi des équilibrages de rentabilité interne permettant aux parkings les plus lucratifs de financer les structures moins rentables.
Cette création de 500 Places de parkings au minimum pour le cœur de ville sera jumelée à la mise en place gratuite, financée par les recettes de stationnement, d’une navette permanente à destination du centre ville desservant la Place de la Belle Agathoise, La place du 8 juin et la Rue Jean Roger. Je ne doute pas une seconde que des sociétés spécialisées de la taille de Vinci ou d’autres ne soient pas candidates à une telle délégation.
Par ailleurs, comme je vous l’indiquais dans le chapitre des économies, il nous faut éviter que les agathois qui travaillent sur la commune soient dans l’obligation matérielle de se loger dans les communes périphériques, faute d’une offre de terrains à bâtir compatibles financièrement avec le budget de la majorité d’entre eux.
Une offre existe, mais elle est mal adaptée en prix et pas assez nombreuse. La densité du quartier des Cayrets doit être jugulée par la création de structures publiques et d’un poumon de respiration urbanistique. Parallèlement, la seule offre en nombre de terrains à bâtir se situe au Capiscol à des prix inabordables au mètre carré en regard des capacités moyennes des agathois.
Compte tenu de l’évolution du coût foncier moyen il nous faut donc libérer des terrains constructibles de moyenne surface entre 400 et 600 mètres carrés correspondants à la demande solvable.
La prochaine révision du POS doit privilégier dans les secteurs de Malfato –Rochelongue et de la Prunette, la création de Zones d’Aménagements Concertées susceptibles de maintenir la population active de notre ville sur la commune.
Les nouvelles zones à aménager devront l’être selon un cahier des charges incluant une obligation d’éco-construction énergétique.
En effet, il est inimaginable, que des personnes qui travaillent sur notre commune, qui usent de nos installations, de nos équipements et de nos services ne puissent contribuer par leurs impôts aux recettes de notre ville, tout simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens d’y vivre !
C’est de la simple logique économique qui nous permettra de recevoir plus du plus grand nombre pour que chacun paye moins.
3° Chapitre : Des mutations d’infrastructures existantes :
Les arènes du cap d’Agde vont faire l’objet d’un débat au cours de ce conseil en soulignant le désintérêt du public et l’obsolescence de l’équipement. Le Cap d’Agde a quarante ans !
Les arènes étaient faites pour durer 20 ans. Elles ont vingt ans de trop !
Ce ne sont ni les arènes de Nîmes ni celles d’Arles. Il faut aujourd’hui tirer un trait sur un passé qui n’a rien d’historique.
A l’occasion du prochain changement de POS, je vous propose de reclasser cet espace, sans toucher ni à la pinède ni à un seul mètre carré d’espace verts en créant ici même un village d’accueil pour les employés saisonniers en lieu et place de celui que vous avez pour l’heure privilégié et qui est ceinturé par un échangeur routier et qui me semble mal adapté esthétiquement et géographiquement.
Afin de ne pas annihiler les possibilités de production de spectacles estivaux au Cap d’Agde, cette suppression pourrait aller de pair avec l’étude et la réalisation d’un théâtre de la mer. Ce théâtre de la mer en forme d’amphithéâtre ouvert sur le plan d’eau du Cap d’Agde offrirait la majesté naturelle nécessaire à ce type de projet.
Cette implantation pourrait être proposée sur le terrain actuellement occupé par la friche que représente l’ancien parc à thème du Toon’s Land. Une proposition de partenariat pourrait être négociée avec le casino du Cap d’Agde, propriétaire actuel de ce terrain, dans le cadre d’autorisation d’extension et d’édification d’un complexe touristique hôtelier complémentaire au développement qualitatif de ses activités.
4° Chapitre : Des outils pour mieux gérer :
Je terminerai par le chapitre des outils qu’il nous faut améliorer pour permettre de juguler la dette et pour le moins de cesser de l’augmenter.
En 2001, lors de votre arrivée, vous avez été élu pour l’essentiel sur la critique de la dette de votre prédécesseur. Il n’est pas polémique de faire le constat que la dette n’a pas été résorbée et qu’elle a même prospéré.
Afin de ne pas la développer par des investissements qui ne seraient réservés qu’a une petite partie de la population tout en revêtant une caractère d’intérêt général il faut trouver des outils mieux adaptés.
Le Golf par exemple, est un outil qui génère suffisamment de recettes pour assurer son équilibre de fonctionnement tout en permettant des investissements de développement. L’extension envisagée du Golf du cap d’Agde est une bonne chose. Toutefois, elle ne doit pas forcément être financée par des emprunts municipaux qui vont alourdir la dette alors qu’il est possible d’utiliser un outil existant tel que la SODEAL ou la SEBLI, voir une SEM spécifique qui permettrait de faire porter le poids de la dette sur une société d’économie mixte tout en assurant des recettes à la commune.
La gestion d’un golf est purement commerciale, la liberté d’action d’une SEM serait moins contraignante, plus souple et plus dynamique qu’une gestion d’ordre public. Je vous propose de déléguer la gestion et le développement du golf. Accessoirement, cette mission pourrait être élargie à la gestion du Tennis municipal. Nous avons de bons outils il nous faut les optimiser.
Monsieur le maire, ces orientations sont une vision à court et à moyen terme, je n’ai pas voulu les situer sur le terrain de la confrontation stérile. Elles sont des propositions d’orientation et je n’ai pas la prétention de croire qu’elles sont la panacée. Je vous demande de prendre le temps de leurs études et de pas les rejeter par principe tout simplement parce qu’elles n’émaneraient pas de la majorité municipale.
Florence DENESTEBE
Conseillère Municipale MODEM de la Ville d’Agde