Quatre métropoles, dont Montpellier, restreignent la circulation des véhicules Crit'Air 3 le 1er janvier
Montpellier limite la circulation des véhicules Crit'Air 3 à partir de demain, 1er janvier, tout comme Paris, Lyon et Grenoble. Cette mesure concerne les voitures diesel immatriculées avant 2011 et essence avant 2006 et s'inscrit dans la mise en place des Zones à faibles émissions.
Les métropoles du Grand Paris, de Lyon, Montpellier et Grenoble limitent à partir du 1er janvier la circulation des véhicules dotés d’une vignette Crit’Air 3, c’est-à-dire les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les voitures à essence immatriculées avant 2006.
Dans le Grand Paris, cette décision représente environ 422 000 véhicules particuliers et 59 000 professionnels, selon une étude de l’atelier parisien d’urbanisme (Apur) de 2023. Mais les amendes (68 euros forfaitaires) ne sont pas pour tout de suite: l’ensemble des véhicules Crit’Air 3 seront exemptés de contrôle pendant un an à Paris, six mois à Grenoble. Et les radars adaptés ne devraient globalement arriver qu’en 2026 pour automatiser contrôle et sanction.
A Montpellier, Michael Delafosse a réaffirmé sa détermination à maintenir la ZFE : “Il est impensable de revenir en arrière […]. La pollution de l’air, deuxième cause de mortalité en France, est une priorité absolue. La France a déjà été condamnée trois fois pour mauvaise qualité de l’air”. ZFE, il y aura, c’est une certitude. La question est le “comment”, et c’est là dessus que les questions portent. Ici, même si le président de la métropole semble camper sur ses positions, il s’est dit “ouvert au dialogue”. Il a récemment proposé de réunir les maires en conférence “dès février 2025” pour revoir les modalités d’application et ajuster certaines dérogations.
Une contrainte pour Paris et Lyon, un choix pour Montpellier
Les Zones à faibles émissions (ZFE) ont été instaurées par la Loi d’orientation des mobilités en 2019 puis renforcées par la Loi Climat de 2021. Très répandues en Europe là où la qualité de l’air est dégradée, elles visent à pousser les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants, hybrides ou électriques, ou à utiliser les transports en commun et les modes de transport dits “doux”.
Les métropoles de Paris et Lyon ont été contraintes de restreindre la circulation des voitures classées Crit’Air 3 à cause de la mauvaise qualité de leur air. Les métropoles de Montpellier et Grenoble ont décidé de leur côté de mettre en place dès le 1er janvier une restriction de circulation des véhicules Crit’Air 3, sans y être tenues dans l’immédiat.
Dans le détail, le Grand Paris et Lyon interdisent la circulation des véhicules Crit’Air 3 dans leur ZFE. A Montpellier, 11 communes sont concernées avant une extension à toute la métropole en 2026). De nombreuses dérogations (personnes handicapées, travailleurs en horaires décalés…) et aides à l’achat ont été mises en place par ces métropoles pour lisser l’effet de ces restrictions, même si leurs critiques dénoncent des zones de “forte exclusion” qui sanctionnent les ménages les plus modestes.
A ce jour, douze agglomérations ont déjà mis en place des ZFE, dont Aix-Marseille-Provence, Nice, Toulouse, Strasbourg, Reims, Rouen, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand. Depuis le 1er janvier 2024, elles ont déjà toutes imposé des interdictions totales aux voitures non classées (voitures immatriculées avant 1997, sauf voitures de collection) et véhicules utilitaires légers non classés (immatriculés avant le 30 septembre 1997). La plupart ont également mis en place des horaires de circulation ou des interdictions totales pour les voitures classées Crit’Air 4 et 5 (voitures diesel immatriculées avant 2006).