Région Occitanie : l'ARS alerte sur le retour de la grippe, de la bronchiolite et du Covid

“C’est le moment de se protéger face aux virus de l’hiver”. C’est avec ces mots que la directrice générale adjointe de l’ARS Occitanie, Sophie Albert, a lancé la conférence de presse du 17 octobre. La grippe, le Covid et la bronchiolite font leur retour avec l’arrivée de la saison froide, les établissements de santé préconisent donc la vaccination et l’application des gestes barrières.

Déjà en cette mi-octobre, l’activité de la bronchiolite est en hausse, l’Occitanie est passée en phase pré-épidémique. Le virus circule surtout à l’ouest de la région et concerne en particulier les enfants de moins de 2 ans. “Parmi les enfants qui passent aux urgences, 25% sont hospitalisés, précise Sophie Albert. Un chiffre très important puisque seulement “13% sont hospitalisés pour les autres maladies”. C’est la première cause d’hospitalisation du nourrisson de moins d’1 an.

Comme le rappelle Santé Publique France, actuellement, la prévention repose principalement sur les mesures d’hygiène : lavage soigneux des mains de toute personne qui approche un nourrisson, aération régulière de la chambre (au moins 10 minutes par jour), éviter le contact avec les personnes enrhumées et les lieux publics confinés (type centres commerciaux et transports en commun dans la mesure du possible), nettoyage régulier des objets avec lesquels le nourrisson est en contact (jeux, tétines, biberons et couverts…).

Concernant le Covid, la vaccination est ouverte depuis début octobre et concerne principalement les personnes âgées, les personnes immunodéprimées et ceux qui sont en contact avec les personnes fragiles, comme les professionnels de santé et du secteur médico-social. Le vaccin mis au point cette année vise le variant XBB15, “celui qui circule le plus aujourd’hui”, ajoute Sophie Albert. Dès aujourd’hui, la double vaccination Covid-grippe peut être réalisée le même jour.

Sur les 5,8 millions de personnes vivant en Occitanie, plus d’1,5 million, considérées comme plus fragiles, sont invitées à se faire vacciner. “L’année dernière, la couverture vaccinale contre le grippe était d’environ 30%. C’est le cas depuis des années et on arrive pas à la faire monter”, regrette le Dr Anke Bourgeois, médecin coordinatrice à l’Institut Bouisson Bertrand et médecin au service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Montpellier. Mais ce taux permet tout de même d’éviter environ 2000 décès par an, en particulier chez les personnes âgées.

Philippe Trotabas, directeur coordonnateur de la gestion du risque en Occitanie et directeur de la CPAM de l’Hérault, indique que cinq publics sont visés par cette vaccination : les 65 ans et plus, les moins de 65 ans en affection longue durée (ALD), les personnes obèses, ceux qui séjournent dans des établissements de soin et les femmes enceintes. Il ajoute : “On compte sur les professionnels de santé pour conseiller le vaccin aux patients qui entrent dans ces catégories. Les pharmaciens et les infirmiers peuvent maintenant le faire en plus du médecin traitant, qui a un rôle essentiel pour cibler ceux que l’ARS n’a pas contacté, les personnes obèses et les femmes enceintes notamment.”

En Occitanie, 10% des femmes enceintes sont vaccinées contre la grippe. “Cette maladie représente pourtant un risque pour la femme enceinte, avec notamment les atteintes pulmonaires, et pour le bébé qui risque de naître prématuré, insiste Philippe Trotabas. Ce n’est pas ancré dans les habitudes, il y a un vrai travail à faire sur ce public”. Il ajoute que les sages-femmes peuvent se charger de sensibliser leur patientes et de faire le vaccin.