Renaud Calvat, nouveau président de la TaM, "ma première mission est de livrer la ligne 5 dans les délais"
Renaud Calvat, maire de Jacou et 1er vice-président de la Métropole délégué aux Finances, Politiques contractuelles et Coopération avec les communes succède à Laurent Nison à la présidence de la TaM. Elu le 28 novembre dernier, il prend ses fonction à l'heure des gros chantiers de l'entreprise. Rencontre.
Qu’est-ce que votre parcours professionnel peut apporter à ce nouveau rôle ?
J’ai travaillé pendant une quinzaine d’années pour le syndicat mixte des transports en commun de l’Hérault, où j’étais le chargé de communication et le responsable du comité syndical. C’était le réseau de transport interurbain du conseil départemental. J’ai accompagné la création du premier syndicat mixte loi SRU de France dans le domaine des transports publics, qui avait pour nom commercial Hérault Transports. Je maîtrise donc bien tout ce qui touche au transport public et je sais ce que je peux demander à mes équipes. L’une des premières choses aussi que j’ai demandé à l’équipe de la TaM, c’est de travailler pour la fin de l’année prochaine à la modernisation de notre application M’ticket, qu’on peut encore simplifier, pour que l’acte de mobilité soit le plus facile possible.
Quelles sont les grandes directions que vous voulez faire prendre à la TaM ?
La première mission qui m’a été confiée par le président de la Métropole est de réussir, dans les délais, la livraison de la ligne 5 du tramway, pour le 20 décembre 2025 mais aussi la livraison de l’extension de la ligne 1 vers la gare Sud de France et la mise en service de la première partie du bus tram 1 du Millénaire jusqu’à Sablassou. Donc ça va être un an de travail intense pour toutes les équipes de la TaM. Ca, c’est pour la partie très opérationnelle.
Ensuite, la Métropole vient de confier à la TaM la gestion de son réseau de transport pour les six prochaines années. Avec le directeur général, nous avons là un travail de longue haleine. Dans le contrat entre la Métropole et la TaM, il est demandé une série d’améliorations qualitatives, la livraison de nouvelles rames de transport, l’augmentation d’offres et de fréquences en urbain en suburbain.
Comment assurer l’avenir de la TaM ?
Il est très important pour moi de continuer à faire de la TaM une société qui attire les jeunes, qui attire les conducteurs. On a un centre d’apprentis. Ça n’a l’air de rien, mais quand on est en pénurie de conducteurs, en pénurie de mécaniciens, on ne peut pas assurer le service. Ce que beaucoup de gens ignorent, c’est qu’à la TaM, nous maîtrisons quasiment toute la chaîne d’opération du transport public, de la conduite jusqu’à la réparation. Dans d’autres réseaux, très souvent, la réparation ou la maintenance des autobus ou des tramways est sous-traitée. Chez nous, non. C’est pour ça qu’il y a 1 400 employés à la TaM, ce ne sont pas que des conducteurs, nous avons des mécaniciens, des ingénieurs, des techniciens qui assurent toute la maintenance, la réparation et l’entretien des véhicules.
Ca me tient à cœur de pouvoir continuer à maîtriser toute la chaîne en allant jusqu’à la formation. Donc on a des partenariats avec des CFA, on recrute de nombreux apprentis, à la fois en matière de conduite, mais aussi dans les métiers de la maintenance, de l’entretien, de la gestion du réseau, pour s’assurer que dans les années qui viennent, nous ne serons pas face à une pénurie de conducteurs, d’agents de maintenance ou de techniciens d’entretien des véhicules.
Qu’est ce qui différencie la TaM d’une entreprise classique ?
La TaM, a été transformé en Société publique locale (SPL), c’est vraiment l’outil de la Métropole dans sa politique de déplacement et de mobilité. Ce n’est pas un prestataire comme un autre. C’est un outil où les salariés sont vraiment engagés pour le service public des mobilités. Quand on travaille à la TaM, il y a une vraie fierté d’être membre de cette société. Le tramway est un outil de déplacement permettant à des citoyens de se déplacer, mais c’est en même temps un formidable accélérateur d’aménagement urbain. On le voit devant Paul Valéry aujourd’hui, l’espace devient beau, vraiment. C’est aussi une forme de fierté quand on fait du transport public, on se dit qu’on a contribué aussi à améliorer l’espace public, à le rendre plus inclusif et plus beau.
Est-ce qu’on peut dire que votre grand challenge, en tant que président de la TaM, est de faire passer un maximum de gens au transport public ?
Un maximum. Je n’oppose jamais les modes de déplacement. Lorsque le déplacement que vous avez à faire est possible en transport public, il faut qu’on donne tous les moyens à l’usager pour qu’il puisse choisir de le faire, parce que c’est mieux pour la planète et c’est mieux pour son portefeuille. Bien évidemment, si vous habitez dans l’hypercentre de Montpellier, peut-être que vous pouvez vous passer d’une voiture et tout faire en transport public. Si vous habitez, comme moi, dans la périphérie, même si j’ai un excellent réseau de transport, je ne peux pas, pour certains de mes trajets, me passer de ma voiture. Donc c’est vraiment d’arriver à intégrer ce réflexe-là en fonction du déplacement à réaliser. Je regarde quel est l’outil, quel est le mode de déplacement qui est le plus adapté et qui est le plus utile pour l’environnement et pour mon portefeuille. Ça peut être de la marche à pied, le vélo, le transport public ou la voiture.
Comment voyez-vous votre rôle de président de la TAM ?
J’ai été élu président par un conseil d’administration, composé d’élus, du directeur général et aussi d’un représentant du personnel. Donc le rôle du président du conseil d’administration, du président de la TaM que je suis, c’est de s’assurer avec le directeur général que les objectifs et les engagements pris par la société auprès de la métropole sont tenus. Moi, je ne suis que le président. Le directeur général, lui, est opérationnel. Je fais le lien avec le président de la métropole Michaël Delafosse et la vice-présidente chargée des transports, Julie Frêche.