Société — France

Réseaux sociaux : à partir du 25 août, il est interdit d'appeler à la révolte

Le 25 août, les réseaux sociaux seront régulés par une loi européenne pour interdire les "contenus haineux, [les] contenus qui appellent […] à la révolte". Interviewé par LCI, Robert Ménard dénonce la manière dont les réseaux sociaux ont été utilisés "pour déjouer les forces de police, pour s'attaquer à certaines choses".

En réaction aux émeutes

Lundi 10 juillet, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, exprimait sur le plateau de franceinfo, que “les réseaux sociaux n’ont pas fait assez” durant les émeutes en réaction à la mort du jeune Nahel.

Pour rappel, le 27 juin 2023, Nahel, un jeune d’origine marocaine et algérienne âgé de 17 ans, a été tué par un tir policier lors d’un refus d’obtempérer après une course-poursuite. Suite à ces événements, se sont enchaînés sept jours d’émeutes dans plusieurs villes françaises.

Parmi elles Béziers, dont les quartiers de la Devèze et celui de la Grangette, ont particulièrement été touchés. Entre autres, le centre culturel Albert Camus et la mairie annexe du quartier de la Devèze ont subi intrusion et début d’incendie. La mission locale du Biterrois, les bureaux du plan local d’insertion ou encore le bureau de poste du quartier de la Grangette ont également fait l’objet d’intrusions et de dégradations. Une situation que le maire a expliquée au président de la République Emmanuel Macron lors de la réunion des maires à l’Élysée, le mardi 4 juillet.

En réponse aux inquiétudes des maires français, Emmanuel Macron s’est exprimé : “Les deux premières nuits, il y a eu une volonté de vengeance. Ça a été accéléré par l’usage des réseaux sociaux. Il faut envisager des mesures qui pourraient aller parfois jusqu’à l’interdiction.”

“On pourra interdire l’exploitation sur notre territoire”

Lundi 10 juillet, Thierry Breton, dénonçait les messages haineux ou des appels à la mort qui ont été relayés par des plateformes pendant les nuits d’émeutes, sur le plateau de franceinfo. Il ajoutait que “tout cela ne sera plus possible à partir du 25 août, […] la loi européenne va s’appliquer à ces plateformes. C’est-à-dire que lorsqu’il y aura des contenus haineux, des contenus qui appellent par exemple à la révolte, qui appellent également à tuer ou à brûler des voitures, elles auront l’obligation dans l’instant de les effacer. Si elles ne le font pas, elles seront immédiatement sanctionnées. […] Il y aura évidemment une amende, mais on pourra interdire l’exploitation sur notre territoire.”

En somme, les réseaux sociaux qui ne respectent pas la loi seront “coupés”. Cependant, dans la réalité, ce rêve de censure semble hors d’atteinte, les réseaux sociaux étant bien trop puissants.

La loi européenne en question est un nouveau règlement européen sur les services numériques qui vise à encadrer et à surveiller les activités des plateformes. Elle en concerne 17 : Alibaba AliExpress, Amazon Store, Apple AppStore, Booking.com, Facebook, Google Play, Google Maps, Google Shopping, Instagram, LinkedIn, Pinterest, Snapchat, TikTok, Twitter, Wikipedia, YouTube, Zalando, Bing et Google Search.

Passage sur les réseaux sociaux : de 14:30 à 18:35

Interviewé par LCI, le maire de Béziers Robert Ménard, s’est exprimé sur la question : “J’ai vu aussi comment les réseaux sociaux étaient utilisés, y compris chez moi, pour déjouer les forces de police, pour s’attaquer à certaines choses. Est-ce qu’il a raison ou pas ? Est-ce que c’est faisable ou pas ? En tout cas au moins, tu peux en débattre. Au moins, tu peux discuter de ça.”

Une décision qui ne fait pas l’unanimité

Pour certaines personnalités politiques, comme Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale ou Mathilde Panot, députée de La France Insoumise, cette mesure est une hérésie. Les deux politiques comparent la coupe des réseaux sociaux à la censure mise en place en Corée du Nord par Kim Jung-Un, ou encore à la situation en Chine et en Iran.

De plus, la Première ministre Élisabeth Borne nuance le propos auprès du Parisien, elle affirme que le gouvernement “ne va évidemment pas priver les Français d’Internet parce qu’il y a des violences.”

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