Saint-Guilhem-le-Désert, Robert Siegel : "Nous devons mener une opération de répartition et d’extension du tourisme"
À l’occasion du bilan de la saison estivale 2023 de la Vallée de l’Hérault, le maire de Saint-Guilhem-le-Désert, Robert Siegel, a abordé la situation de surfréquentation touristique vécue par « l’un des plus beaux villages de France ».
“Nous devons nous assurer de répartir les visiteurs tout au long de l’année.”
En juin dernier, l’élu avait vigoureusement défendu son village, soulignant l’importance de prendre des mesures pour contrôler cette situation. Certains médias avaient alors mal interprété sa prise de parole, y voyant une opposition à l’accueil des visiteurs…
Le maire est revenu sur cette question, apportant de plus amples informations quant à sa position : “La surfréquentation touristique est devenue un sujet de préoccupation mondial. En tant que village touristique, nous devons nous pencher sur cette problématique.” Il a également évoqué les actions prises il y a déjà douze ans pour gérer la fréquentation touristique, tout en reconnaissant que certains défis persistent : “Le gouvernement vient de découvrir le phénomène de surfréquentation, mais ce n’est pas notre cas. Grâce à nos mesures, nous avons réussi à maintenir une fréquentation touristique stable d’année en année, mais aujourd’hui nous devons nous assurer de répartir les visiteurs tout au long de l’année et sur l’ensemble de notre territoire.”
Lors de la conférence de presse, Robert Siegel a partagé des statistiques intéressantes : “Au cours des cinq dernières années, nous avons enregistré une augmentation de 25 % de la fréquentation touristique totale sur l’année. Cependant, nous avons noté une légère baisse de 4 à 5 % en juillet et août. Cette tendance suggère que les saisons intermédiaires deviennent de plus en plus attrayantes pour les visiteurs.”
La nécessaire adaptation du modèle touristique
Pour l’élu, il est aussi évident que les défis liés aux changements climatiques continueront d’impacter l’attractivité du territoire : “Le changement climatique peut influencer les habitudes des touristes, surtout lors des périodes de fortes chaleurs. Cela pourrait entraîner une baisse de la fréquentation estivale, ce qui nécessite une adaptation de notre modèle touristique. Nous sommes le principal moteur du tourisme, donc nous allons prendre les commandes de cette opération de répartition et d’extension du tourisme.”
Pour l’avenir, des projets visant à promouvoir le tourisme patrimonial sont en cours de développement. Un projet ambitieux vise à réaffirmer l’importance de l’histoire et du patrimoine local, en mettant notamment en valeur l’abbaye de Gellonne et Guilhem, son fondateur. Son nom : “Abbaye de Gellone 2050”. “L’objectif est de replacer l’abbaye et son histoire au centre des raisons de visite, ajoute-t-il. L’histoire qui se cache derrière chaque pierre doit être accessible au public. Les visiteurs doivent ressortir enrichis de cette expérience. C’est un projet qui nécessite du temps et un travail en profondeur.”
Le projet annoncé par le maire de Saint-Guilhem-le-Désert sera centré sur la figure de Guilhem, actuellement absente de la cité. “L’idée serait d’agrandir le musée de l’abbaye et de créer un centre d’interprétation pédagogique autour de cette personnalité fascinante, explique Robert Siegel. À la fois cousin de Charlemagne, guerrier, administrateur de l’Aquitaine et de l’Occitanie, moine et fondateur de l’abbaye de Gellone, il compte parmi les personnages les plus légendaires du département.”
Pour attirer tous les publics, des plus jeunes aux plus fins connaisseurs de l’histoire de la région, le maire souhaite proposer une expérience riche, soutenue par des méthodes modernes et ludiques : “Nous allons miser sur l’immersion et le jeu afin de captiver tous les regards. L’objectif est d’attirer les vacanciers ainsi que les locaux sur notre territoire, de manière plus efficace et pour des séjours plus longs.”