Saint-André-de-Sangonis : Nereus innove et accélère la transition verte des stations d’épuration
Mercredi 15 septembre, les équipes de Nereus et de la communauté de communes de la Vallée de l’Hérault ont présenté le projet “SAVE” (“Station avancée pour la valorisation des effluents”), une innovation consacrée au traitement des eaux usées.
Depuis juillet 2021, Nereus teste ce modèle d’unité expérimentale à la station d’épuration de Saint-André-de Sangonis. Un prototype prometteur qui représente une rupture technologique avec les traitements traditionnels.
Le projet “SAVE”
Implantée dans le parc d’activités des 3 Fontaines du Pouget, la jeune entreprise Nereus a lancé le programme “Station Avancée pour la Valorisation des Effluents” (ou “SAVE”) en novembre 2020. Testé depuis juillet dernier dans la station d’épuration de Saint-André-de-Sangonis, il a vocation à intervenir sur les dispositifs de traitement des eaux domestiques et des boues. Outre l’élimination de la pollution conventionnelle, cette filière repensée cible l’élimination des micropolluants et de l’antibiorésistance tout en maximisant la production d’énergie.
Soutenu par la région Occitanie, les agences de l’eau Rhône Méditerranée Corse et Adour-Garonne, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et la Communauté de communes de la Vallée de l’Hérault, le projet a bénéficié des compétences de l’entreprise Sapoval, experte en innovations pour la gestion des eaux, et des laboratoires de recherche publique LGC, TBI, IEM et Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement.
Les enjeux
Plus économique, le projet permettra de faire, à long terme, des économies en électricité et en transport. En effet, ce dernier portera sur des volumes plus réduits grâce à l’amélioration du tri entre la boue et l’eau.
Côté place, le modèle équivaudra concrètement à un ou deux conteneurs maritimes. Moins volumineux et bruyant, le dispositif permettra de limiter l’aspect foncier et d’ouvrir une réflexion sur la décentralisation de la filière.
Les innovations autour de la ressource en eau s’inscrivent évidemment dans la problématique du changement climatique et de la limitation des ressources. Ce nouveau dispositif de traitement pourrait notamment agir face aux rejets de micropolluants (médicaments, microplastiques…) qui viennent baisser la qualité des rivières et des nappes souterraines. Une situation qui conduit au développement de souches d’antibiorésistance non maîtrisées pouvant exposer la population à un risque sanitaire important.
Une ambition forte
Aidée par son budget de 3 millions d’euros, son calendrier établi sur 3 ans et l’opportunité de concrétiser ses innovations sur site rapidement, l’équipe s’est fixé des objectifs élevés. Avec “SAVE”, elle vise une production d’eau sans micropolluants détectés ni risques d’antibiorésistance ou virologiques (Covid…), une réduction par trois des volumes de boues et un doublement de la production de biogaz.
Pour atteindre ses buts, le dispositif s’appuie sur l’émergence d’une nouvelle génération de membranes, développée par Nereus, permettant une filtration dynamique. Ces membranes, couplées à d’autres procédés éprouvés par les laboratoires de recherche publique, permettent d’envisager une filière innovante, à fort potentiel épuratoire et faibles impacts environnementaux.
Quelles suites ?
Nereus et Sapoval ont l’ambition de commercialiser les filières et développements technologiques de manière partenariale pour proposer une offre commune adaptée aux effluents urbains et hospitaliers. Les marchés ciblés sont les stations de traitement des eaux usées qui sont situées en zones sensibles (espace protégé, lac, étiage sévère…), celles dont la production de biogaz deviendrait rentable, ainsi que les centres hospitaliers et les établissements de santé. Cela représente un potentiel de plusieurs centaines de sites en France.
Dans les prochains mois, le projet “SAVE” fera l’objet de nombreux essais en laboratoire, puis le dispositif sera testé à l’Oncopole, le campus de cancérologie de Toulouse, afin d’observer son efficacité sur les eaux hospitalières.
Après dix-huit mois d’expérimentation, le projet reviendra sur le site de Saint-André-de-Sangonis pour la construction de la filière en taille réelle.