Saint-Thibéry : à la découverte de la cuvée 22 Garage de la Campagne Saint-Martin
Le domaine viticole de la campagne Saint-Martin se situe entre Montblanc et Saint-Thibéry, face aux parfumeries Marty.
Vocation, changement climatique, crise sanitaire,… en ce mois de vendanges, nous faisons le point avec Isabelle et Jean-Christophe Laguens.
Etait-ce pour vous une vocation que d’être vignerons ? Ou est-ce une tradition familiale ?
Jean-Christophe Laguens : « En 2010, je reprends avec ma femme Isabelle l’exploitation familiale, créée de toute pièce par mon père, Yves Laguens, agent PTT et passionné par le métier de viticulteur. Elle était composée à l’époque de 14 hectares. Aujourd’hui, le domaine se compose de 20 hectares, dont 17 de vigne. Une partie de l’exploitation est vinifiée à la campagne, l’autre à la cave coopérative de Montblanc.
La cuvée “22 garage” – lire vin de garage –, est façonné avec de la syrah pour le rouge, du chardonnay pour le blanc et de la syrah pour le rosé. Il s’agit d’une petite cuvée de 3 500 bouteilles de rouge, 2 000 de rosé et 2 500 de blanc. Un vin de garage est un terme inventé par Bettane et Desseauve, critiques œnologiques. Ils parlent de vin de petit volume et de bonne facture que chacun pourrait élaborer dans son garage. C’est exactement ce que l’on voulait faire. Nous avons donc détourné cette appellation de façon humoristique. Nos vins sont faciles à boire, le fruit prédomine. Ils conviennent au plus grand nombre. C’était notre volonté de faire un vin accessible à tous. Notre seconde cuvée se nomme Anima Nostra ; elle est issue de syrah vieilli quatorze mois en barrique. Cette cuvée compte 660 bouteilles. »
Gel, fortes chaleurs… quel est l’impact du changement climatique sur vos récoltes ?
J-C L : « Cette année nous avons été impactés par le gel. Effectivement nous avons eu 70 % de pertes suite à cet incident climatique. Le cépage chardonnay, 68 tonnes en 2020, 8 tonnes cette année, constitue notre plus grosse perte. »
Quel effet a eu la crise sanitaire sur votre entreprise ?
J-C L : « Aujourd’hui des questions se posent dans notre métier. Nous devons nous adapter au climat et à la transition écologique. Pour cela nous cherchons des solutions, et avons décidé il y a deux ans de planter des cépages résistants, Artaban et floréal, résistant totalement à l’oïdium, avec zéro traitement. Ils nécessitent seulement une façon de traitement de bouillie bordelaise (cuivre) pour combattre le mildiou, au lieu de sept en moyenne en conventionnel. Nous avons eu la volonté de modifier notre façon de travailler et de nous labelliser Terra Vitis, agriculture raisonnée. »
Quelle est la répartition de votre clientèle ?
J-C L : « Excepté deux ou trois commerces locaux, la majeure partie de nos vins est vendue en vente directe. »
Quelle est la bonne méthode pour élaborer un bon vin ?
J-C L : « Notre volonté première est de proposer des vins propres, c’est-à-dire sans traitement, à nos amis et clients. Ce rêve va se concrétiser avec nos cépages résistants. Une nouvelle cuvée va donc voir le jour en décembre 2022.Dans un second temps nous souhaiterions proposer des légumes propres à nos clients, pour les inciter à mieux boire, mais surtout mieux manger. Nous voulons donc nous diversifier et pratiquer la polyculture. »
Quel est votre accord mets / vin préféré ?
J-C L : « Mon péché mignon est de déguster des huîtres du comptoir iodé avec notre chardonnay, un plaisir en toute saison… »