Saint-Thibéry : Jean Augé, « le maire est multi tâches, l’homme à tout faire de proximité, le couteau suisse de la commune » 
Jean Augé évoque l’augmentation de l’insécurité, la prise en charge de responsabilités croissantes et les transferts de compétences.
Le 25 mai 2020, Jean Augé prenait ses fonctions en tant que maire de Saint-Thibéry. Il succède alors à Guy Amiel auprès de qui il a travaillé pendant une vingtaine d’années en tant que conseiller municipal, puis comme premier adjoint. Garantir la qualité du cadre de vie des Saint-Thibéryens en matière de propreté, sécurité et environnement est important pour l’édile. Jean Augé continue de déployer toute son énergie pour développer son village en préservant son âme et ses traditions.
Comment appréhendez-vous votre rôle de maire au quotidien ?
Jean Augé : « Le maire est multi tâches, l’homme à tout faire de proximité, le couteau suisse de la commune. Nous devons être constamment joignables, adaptables et capables d’intervenir, lors d’une même journée, sur une multitude de sujets avec différents niveaux de complexité : de l’excès de déjections canines à la gestion de gros projets d’urbanisme. Nous devons répondre à tous types de préoccupations avec, pour une petite commune comme la mienne, des moyens très limités. La diversité des sujets à traiter constitue tout l’intérêt de la mission, mais le manque de moyens qui permettrait de les traiter correctement reste une difficulté récurrente, malgré toute l’énergie que nous sommes capables de déployer. »
Ressentez-vous une sensation d’insécurité ?
Jean Augé : « De l’insécurité non, mais une minorité a tellement d’attentes qu’elle en vient de plus en plus souvent à outrepasser le respect. Je ressens davantage d’animosité dans les échanges avec ces personnes-là… Le covid a conduit certains de nos concitoyens à plus d’individualisme et à se recentrer sur eux-mêmes, avec un niveau d’exigence accru sur leurs petits problèmes personnels. Si les solutions proposées ne conviennent pas, les réactions peuvent devenir excessives. Je ne parlerais pas d’insécurité mais plutôt d’agressivité verbale de quelques-uns. Cela reste un phénomène relativement marginal en ce qui me concerne. »
Comment parvenez-vous à gérer l’augmentation des responsabilités qui vous incombent ?
Jean Augé : « C’est difficile et particulièrement compliqué pour des petites communes comme la nôtre car nous ne pouvons pas nous appuyer sur de gros services comme peuvent le faire de plus grandes structures. »
Comment percevez-vous les transferts de compétences opérés par l’État ces dernières années ?
Jean Augé : « C’est une charge supplémentaire qu’il est difficile d’absorber par une petite commune car les moyens ne suivent pas. Les mises en place se révèlent complexes, nous manquons de soutien. L’ensemble des services se trouve pénalisé car il faut toujours faire plus avec des coûts qui ne cessent de croître et un budget limité. Par conséquent, nous devons régulièrement faire face à des choix cornéliens, voire à des impasses. »