Salagou Cœur d’Hérault, Clermontais : les grands projets d’un territoire en développement
Quelques jours après l'inauguration de la Maison du Grand Site Salagou – Cirque de Mourèze et la dernière concertation publique consacrée au Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Salagou Cœur d’Hérault, le Président de la Communauté de communes du Clermontais Claude Revel dresse le bilan des réalisations et des grands chantiers du territoire.
En septembre 2020, vous avez modifié les conditions d’accueil sur la zone d’activité économique de la Salamane, à Clermont-l’Hérault, pour lui donner un nouvel élan. Quel bilan tirez-vous de ce changement de stratégie ?
Claude Revel : “En effet, à la rentrée 2020, nous avons décidé de modifier notre politique d’implantation afin que les entreprises accueillies sur la zone concrétisent plus rapidement leurs projets. Depuis, elles n’ont plus que 14 mois pour débuter leurs travaux au sein de la zone. Cette exigence nous permet de nous assurer que les entreprises qui s’installent ont un projet économique solide et permettent des retombées économiques rapides sur le territoire. Aujourd’hui, la zone a un taux d’occupation de 80 % et de nombreuses entreprises attendent l’arbitrage de leur candidature. D’ailleurs, le changement est visible, en moins de deux ans, la zone s’est complètement transformée. Il ne nous reste plus que très peu lots à commercialier, dont un de 2,5 à 3 hectares, un de 1 hectare et un de plus de 7 000 m2 en entrée de zone, qui sera l’image de marque de la zone. La bonne nouvelle est que nous ne sommes plus pressés par le temps ou l’argent. Nous n’avons plus besoin d’attirer les entreprises ; c’est à elles de nous convaincre”.
Aujourd’hui, recherchez-vous un type d’entreprise en particulier pour compléter cet espace ?
Claude Revel : “Nous avons des critères afin de garantir la qualité de l’ensemble de la zone et une certaine cohérence. L’une des caractéristiques de la Salamane est d’accueillir des sociétés exerçant des activités innovantes dans tous les domaines. Par exemple IP Mirador, qui est un leader mondial dans le secteur de la sécurité sur les chantiers, Sens of life, qui a mis au point des détecteurs qui permettent aux éoliennes de s’arrêter lorsque des oiseaux approchent et qui travaille à l’international… Nous souhaitons continuer sur cette dynamique. Une fois que nous aurons sélectionné les dernières entreprises et que les travaux du deuxième rond-point seront terminés, cette zone sera la parfaite vitrine du dynamisme et de la compétence économique sur le territoire. Les travaux du rond-point devraient débuter en 2023”.
Vous êtes également sur le point d’engager d’importants travaux sur la zone artisanale et commerciale des Tanes Basses…
Claude Revel : “Nous avons lancé la requalification totale de la zone. Aujourd’hui, il est difficile de se déplacer dans cette zone commerciale autrement qu’en voiture, ce qui décourage les acheteurs et ne correspond pas à notre engagement en matière de développement durable. Mon rêve pour cette zone était de créer une sorte de Polygone à ciel ouvert, mais il est impossible pour nous de supprimer la totalité des voitures. Nous avons donc décidé de jouer sur les sens de circulation en conservant une voie pour les véhicules et en réservant l’autre pour les piétons et les cyclistes. Le chantier de cet aménagement ambitieux débutera en 2023 et devrait courir jusqu’à la fin du mandat, car il exige un investissement d’environ 4 millions d’euros. C’est une grosse enveloppe, mais il s’agit de la plus grande zone commerciale en Cœur d’Hérault et il était temps de lui offrir une deuxième jeunesse.”
L’arrivée de ces entreprises et leur développement sont créateurs d’emplois. Avez-vous d’autres projets qui poursuivent cette dynamique ?
Claude Revel : “Nous avons la chance d’avoir des acteurs pleins d’initiatives sur le territoire, cela conduit à la création de richesses et à l’accroissement des embauches. Si je devais m’arrêter sur un exemple, je prendrais celui de la future cuisine centrale que nous allons installer dans la zone de la Salamane d’ici trois ans. L’Intercommunalité assure la gestion du périscolaire dans les écoles en sous-traitant les repas et nous possédons une seule petite cuisine centrale, à Canet, qui fournit 80 repas et 80 goûters par jour aux crèches de notre communauté. Nous avons décidé de changer notre fonctionnement et de créer une installation de grande ampleur destinée à servir entre 1 500 et 3 500 repas par jour. Une activité plus importante qui va nécessiter l’embauche de 40 à 45 personnes. Dès que nous avons annoncé la réflexion sur ce projet, nous avons été contactés par l’hôpital de Clermont-l’Hérault et certaines maisons de retraite… Nous sommes conscients que cela répond à une attente de la part des institutions. Nous allons pouvoir apporter des repas de qualité à nos enfants et nos aînés.”
L’attractivité économique d’un territoire conduit généralement à son développement urbain. Où en êtes-vous ?
Claude Revel : “Qui dit attractivité dit urbanisation. Depuis deux ans, l’urbanisation du Cœur d’Hérault est contrainte par la réglementation de l’Etat (Loi ALUR et loi Climat et Résilience) qui impose la réduction par deux du rythme d’artificialisation des sols d’ici 2030, et qui est traduite au sein du Schéma de Cohérence Territoriale (Scot). Nous devons obtenir des dérogations pour tous les nouveaux plans locaux d’urbanisme (PLU), les projets de lotissement sont systématiquement refusés. Après des mois de négociations, nous avons obtenu des hectares supplémentaires afin de développer quelques zones d’activité existantes, une surface cependant insuffisante pour répondre aux besoins du développement économique. En attendant l’aménagement de ces zones nous devrons refuser l’implantation d’entreprises … Nous allons devoir composer avec ces contraintes, nous le faisons déjà en requalifiant les zones d’activité économique, le problème se pose également pour l’habitat, à nous d’être inventifs dans les solutions à mettre en œuvre.
Le tourisme participe également à la santé économique de votre territoire. Prévoyez-vous des évolutions pour fortifier ce secteur ?
Claude Revel : “Ce secteur d’activité fait effectivement partie de l’ADN du territoire du Salagou Cœur d’Hérault. Depuis plusieurs années, nous travaillons très sérieusement sur le sujet afin de construire un tourisme intelligent, qui ne se limite pas à l’été. Jusqu’à présent, nous n’avions pas les aménagements nécessaires pour accueillir les visiteurs qui souhaitent profiter de nos installations hors saison. L’inauguration de la Maison du Grand Site Salagou – Cirque de Mourèze va contribuer à cette évolution, tout comme la future Maison de Grand Site sur les rives du Salagou à Clermont-l’Hérault, idem avec la nouvelle offre de notre base de plein air qui a la particularité de proposer des activités nautiques et terrestres. Nous sommes également en train de faire un travail de fond en partenariat avec les restaurateurs et les hôteliers pour qu’ils participent à cette dynamique sur les ailes de saison. Dans le cadre d’un partenariat avec la Communauté de communes du Grand Orb, nous allons notamment essayer de séduire les curistes qui sont présents toute l’année et recherchent de nouvelles activités. En matière d’hébergement, la réalité est que nous avons de très beaux gîtes, toujours pleins ; la demande est là. Nous réfléchissons à l’implantation de solutions d’hébergement à proximité de nos grands sites. Tout cela s’ajoute à la création de pistes cyclables sur le territoire, à l’inauguration du Sentier des 2 lacs avant la rentrée, à la création d’événements pour mettre en valeur nos produits locaux…
Plus généralement la communauté du Salagou Cœur d’Hérault s’inscrit dans une logique de partenariat et notamment au travers de la signature d’une convention avec la Communauté de communes du Grand Orb et du Lodévois Larzac, afin de créer des synergies autour du tourisme et de la culture.
Augmenter la capacité d’accueil et l’attractivité de votre territoire peut avoir des conséquences en termes d’incivilités. Travaillez-vous toujours sur la création d’une police intercommunale ?
Claude Revel : “Pour le moment, nous sommes en phase d’expérimentation grâce aux Agents de Surveillance de la Voie Publique (ASVP). 4 agents patrouillent actuellement sur l’ensemble du territoire et ce n’est pas suffisant, donc nous avons embauché 2 personnes supplémentaires il y a quelques jours. Les 3 équipes qu’ils vont former vont permettre de renforcer le travail mené par la brigade à cheval, la brigade VTT et la garde républicaine à cheval face aux incivilités, au stationnement gênant et à l’irrespect de l’environnement. Ces ASVP collaborent également avec la Gendarmerie et les polices municipales. Avoir ces agents qui patrouillent sur l’ensemble du territoire va permettre de montrer l’intérêt d’une police intercommunale. La création de cette dernière nécessite une adhésion des élus. Après l’expérimentation d’une saison avec des ASVP se posera la question de les maintenir ou de créer la police en concertation avec les élus”.