Santé : 4 avancées prometteuses pour prévenir la maladie d’Alzheimer, une hypothèse est montpelliéraine
En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, d’ici 2040, le chiffre pourrait s’élever à 2,1 millions. Selon la Fondation pour la Recherche Médicale, les dernières avancées scientifiques sont porteuses d’espoir.
Envisager la prévention
Du 16 au 21 septembre, la fondation lancera sa sixième campagne nationale pour permettre le financement de la recherche. En l’occurrence, elle a permis de mettre au point trois immunothérapies prometteuses. Aux États-Unis, deux immunothérapies qui éliminent les dépôts amyloïdes, toxiques pour les neurones, et un anticorps efficace constituent “les plus grandes avancées que la recherche clinique ait connu ces 20 dernières années” selon les experts. Cécilia Samieri, la directrice de recherche bInserm et épidémiologiste au Centre de Recherche en Santé Publique de Bordeaux, estime que les recherches permettent de tendre vers une prévention à travers l’alimentation, l’activité physique, la richesse du réseau social, etc.
La question de l’origine de la maladie et de ses mécanismes en amont demeure primordiale afin de parvenir à une stratégie préventive. Pour tenter de répondre à cette problématique, quatre chercheurs émettent des hypothèses intéressantes.
Quatre projets ambitieux
Cécilia Samieri, la directrice analyse activement les effets de l’environnement sur le développement de la maladie. Elle explique : “Nous nous intéressons aux facteurs et aux mécanismes qui, tôt dans la vie, permettent au cerveau de s’adapter au vieillissement ou, au contraire, contribuent au développement de la maladie d’Alzheimer. En effet, cette maladie évolue silencieusement dans le cerveau pendant des années avant l’apparition des premiers symptômes et l’établissement du diagnostic.”
Dulce Papy-Garcia, professeure de Biochimie et Glycosciences et directrice du laboratoire de l’Université Paris Est Créteil, recherche une molécule qui traiterait les tauopathies, comme Alzheimer. “Les tauopathies sont caractérisées par une mort neuronale liée à la présence de l’accumulation de la protéine Tau sous une forme anormale et agrégée dans les neurones. Nous nous intéressons à des composés, les ‘héparanes sulfates’, qui jouent un rôle central dans le maintien de l’équilibre des tissus, mais aussi dans l’agrégation de la protéine Tau”, décrit-elle.
Iván Fernández Bessone, chercheur à l’Institut de Neuro Physio pathologie de Marseille, analyse l’impact des astrocytes sur le métabolisme de la protéine Tau. Selon lui, “ces cellules de soutien sont indispensables au fonctionnement des neurones, et interviennent notamment lors d’événements inflammatoires pour protéger le cerveau.”
Enfin, le dernier projet est Montpelliérain. Il s’agit d’une thèse de Philippe Rondard, le directeur de recherche à l’Inserm, responsable d’équipe à l’Institut de Génomique Fonctionnelle de Montpellier. Il travaille sur l’immunothérapie comme traitement d’Alzheimer et de la schizophrénie. Il explique : “Les ‘nanocorps’ qui sont capables d’atteindre le cerveau et de se lier à certaines protéines situées à la surface des neurones, des récepteurs au glutamate, pour en moduler le fonctionnement. […] Ainsi, en se fixant sur ces récepteurs, le glutamate régule l’activité neuronale.”