Santé : quand les patients sont dans le désert médical depuis trop longtemps
La Fédération nationale des centres de santé (Fncs) s’insurge contre une inégalité d’accès aux soins en France, pointant du doigt une médecine libérale à contre-courant des besoins, et des pouvoirs publics sans courage.
C’est une véritable bataille rangée sur les questions de l’accès aux soins. La Fncs surfe sur l’audience de l’émission Cash investigation diffusée récemment. Un de ses reportages bat en brèche le système de santé français. Mais il a aussi provoqué le réveil des syndicats de médecins libéraux clairement mis en cause pendant 90 minutes.
A l’approche des élections présidentielles, la Fncs donne de la voix. Constatant l’augmentation des inégalités sociales et des déserts médicaux, blâmant les gouvernements de ne pas savoir donner de cap aux politiques de santé, et se lamentant de voir tant d’hôpitaux dépourvus de projet, la Fncs ne veut plus s’en remettre à “la seule médecine libérale” pour résoudre les problèmes.
La liberté d’installation
Car malgré les propositions financièrement alléchantes du gouvernement, les médecins libéraux restent attachés à leur “liberté d’installation” déplore la Fncs. Or, 8 millions de Français ont du mal à trouver un médecin généraliste, révélant des déserts médicaux. La cause est à chercher du côté du manque de motivation des nouvelles générations de médecins généralistes qui “ne se reconnaissent plus dans le modèle libéral individuel” avance la Fncs.
L’avenir est donc du côté de la médecine de proximité. Une orientation qui a déjà fait ses preuves sous l’impulsion des collectivités territoriales quelle que soit l’étiquette politique. Résultat : création de centres de santé avec des médecins salariés et accès au soin pour des populations jusqu’ici oubliées. Un service public de médecine de proximité répondant à un maillage du territoire déterminé, et des praticiens sous la bannière du salariat. Reste maintenant à convaincre les médecins généralistes de céder sur leur liberté d’installation.