Sérignan : exposition « Demeure sans murs » de Vidya Gastaldon, un voyage poétique et méditatif au Mrac

L’exposition, visible jusqu’au 9 mars 2025, offre une plongée dans l’univers multidisciplinaire de l’artiste, mêlant dessin, peinture, installation et vidéo. Vidya Gastaldon y propose un parcours à travers trois espaces distincts mais interconnectés, où abstraction et figuration se rencontrent pour explorer des thèmes profonds tels que la relation au vivant, la spiritualité et l’éveil des consciences.

L’exposition débute par la « maison éclatée ». Cet univers onirique se distingue par des objets du quotidien, chaises, horloges, tabourets transformés en créatures presque vivantes. Les visiteurs y découvrent des chaises dotées d’yeux, des horloges chaussées, ou encore des tableaux qui semblent les observer.

Clément Nouet, directeur du Mrac, explique : « On a l’impression que ces objets pourraient prendre vie, bouger, voire parler. C’est un espace qui rappelle les mondes fantasmagoriques d’Alice au Pays des Merveilles ou de Fantasia. C’est une expérience qui invite les visiteurs à se déplacer et interagir physiquement avec l’espace, à expérimenter une réalité animée par l’imagination. » Cet environnement étrange et dynamique semble transformer l’ordinaire en extraordinaire, tout en établissant une connexion entre l’art populaire et l’art savant.

Le second espace de l’exposition plonge les visiteurs dans une atmosphère plus introspective et méditative. Vidya Gastaldon y explore la symbolique du souffle, centrale dans de nombreuses cultures et religions, en tant que source de création et de vie. Ici, les formes et les couleurs des lettres agencées sur les murs rappellent un arc-en-ciel, invitant le visiteur à parcourir cet espace tout en portant attention à sa respiration. « Chaque lettre a une respiration qui nous vient du plus profond de nous », précise Clément Nouet, soulignant l’importance de la respiration et du souffle dans la pratique artistique et spirituelle de l’artiste.

Au centre de cet espace, deux instruments de musique inédits, créés spécialement par Vidya Gastaldon pour l’exposition, attendent d’être activés par les visiteurs. Cette interaction entre l’œuvre et le public incarne l’idée chère à l’artiste que chaque visiteur doit devenir acteur de l’exposition, plutôt que simple spectateur passif.

Le dernier espace de « demeure sans murs » prend la forme d’un jardin symbolique, où la nature et le vivant occupent une place centrale. Ce jardin, peuplé d’objets et de sculptures manipulables par les visiteurs, incarne un univers en perpétuelle transformation, où chaque élément semble prendre vie sous le regard des spectateurs. « Dans ce jardin, on retrouve des personnages, des familles, des couples, mais également le soleil et d’autres éléments de la nature qui nous regardent », décrit le directeur du Mrac.

Pour Vidya Gastaldon, la nature et le vivant sont des thèmes récurrents, souvent associés à des notions de sacré et de conscience. Ce jardin, à la fois réel et symbolique, invite à une réflexion sur notre place dans le monde et sur l’importance de respecter et de protéger le vivant.

Vidya Gastaldon, née à Besançon en 1974, vit et travaille dans une ferme isolée dans l’Ain. Elle a su s’imposer sur la scène artistique internationale grâce à une démarche singulière et introspective, centrée sur l’exploration des « états de conscience ».

L’artiste, qui enseigne également le yoga du Cachemire et s’intéresse de près aux textes sacrés de l’Inde, insuffle dans ses créations un regard empreint de sagesse et de réflexion. Elle a exposé dans de nombreuses institutions en Suisse et à l’étranger, et est représentée par les galeries Wilde à Genève et Art à Paris. Vidya Gastaldon a également co-dirigé l’espace d’art Zabriskie Point à Genève entre 2010 et 2015, et fait partie, depuis 2015, de l’association du Centre d’Art Contemporain de Lacoux.

L’exposition « Demeure sans murs » de Vidya Gastaldon, à travers ses installations interactives et son exploration poétique de la vie, propose une expérience où le visiteur devient acteur de son propre cheminement. Les trois espaces, reliés par le souffle, incitent à la méditation et à la contemplation. L’exposition est visible au premier étage du Mrac de Sérignan, jusqu’au 9 mars 2025.