Servian, affaire Malgouyres : le procès du “faux cambriolage” sanglant du jardin Saint-Adrien débute ce lundi
Verdict le 17 décembre pour Daniel Malgouyres, Richard Llop et Richard Bruno.
Ce lundi 29 novembre, la cour d’assises de l’Hérault ouvre trois semaines de procès pour déterminer la culpabilité de Daniel Malgouyres, le propriétaire du jardin Saint-Adrien, et ses deux complices présumés, accusés de meurtre et tentative d’extorsion de fonds en bande organisée.
Un fait divers sanglant
Les faits se sont produits le 5 octobre 2017, au sein du jardin Saint-Adrien, propriété de Daniel et Françoise Malgouyres depuis 2013. Dans la nuit, deux hommes encagoulés se sont introduits sur leur domicile afin de les cambrioler. Un crime qui s’est soldé par la mort d’un des deux voleurs, tué par balles par Daniel Malgouyres.
Interrogé par les gendarmes, le propriétaire a indiqué qu’il avait agi en état de légitime défense en attrapant son fusil à l’étage et tirant sur le criminel. Celui-ci s’est avéré être David Viers, un joueur de poker criblé de dettes.
Françoise Malgouyres, alors en état de choc, a rapidement retrouvé ses esprits et livré sa version des faits. Une déclaration qui ne concorde pas avec celle de son mari.
Rebondissement lors de l’interrogatoire
Grâce à une enquête minutieuse, le deuxième cambrioleur, Richard Bruno, est retrouvé douze jours plus tard à Perpignan. Lors de son interrogatoire, l’homme a reconnu l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés, ajoutant qu’ils avaient été commandités par Daniel Malgouyres.
Selon lui, la mise en scène du “faux cambriolage” devait permettre au propriétaire de soustraire 100 000 euros d’un coffre dont seule sa femme connaissait la combinaison. Un témoignage accablant qui a envoyé Daniel Malgouyres derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Béziers.
Difficultés conjugales et argent caché
L’enquête des autorités a mis en lumière des problèmes conjugaux. Pendant les faits, Daniel Malgouyres entretenait une relation extra-conjugale avec une de ses employées. Il souhaitait également éloigner sa femme du jardin de Servian pour devenir l’unique propriétaire des lieux. Des informations qui pourraient bien peser dans la balance si la culpabilité de l’homme est avérée.
Puis il y a le mystère qui entoure l’argent des Malgouyres. Lors de la perquisition, les autorités ont retrouvé des liasses de billets aux quatre coins de la propriété. Au total, 200 000 euros ont été découverts dans le jardin, la literie, derrière des radiateurs et sous les sabots d’un cheval. Elles suspectent les propriétaires d’avoir dissimulé une somme deux fois plus importante.
La “bande” présumée
Les protagonistes de cette affaire rocambolesque seront entendus lors du procès. Aux côtés de Richard Bruno, le cambrioleur qui a accusé le propriétaire du jardin d’avoir organisé le faux cambriolage, son père, Jean-Pierre Bruno, soupçonné d’avoir été le chauffeur des deux voleurs.
Pièce maîtresse du dossier, Richard Llop, un ami du couple, est également sur le banc des accusés. Touché par de gros problèmes d’argent, la justice le soupçonne d’avoir organisé le faux cambriolage sur demande de Daniel Malgouyres, en se rapprochant du duo père/fils Bruno.
Six demandes de remise de liberté
Depuis le début de cette affaire incroyable, Daniel Malgouyres crie son innocence, dénonçant un complot. Depuis son incarcération, il multiplie les demandes de remise en liberté. Le 6 novembre 2018, la justice a accepté sa demande mais sa libération a vite été annulée après que l’homme ait enfreint son interdiction de séjourner dans l’Hérault, décidant de dormir chez sa fille à Servian. A l’inverse de ses co-accusés, qui comparaissent libres, Daniel Malgouyres est toujours en prison.
Accusé de tentative de meurtre
Pendant les trois semaines du procès, les parties chercheront à déterminer si Daniel Malgouyres est à l’initiative de ce “faux cambriolage” et s’il voulait intenter à la vie de sa femme.
Pour les avocats de Françoise Malgouyres, cette accusation s’appuie sur le fait que la victime avait eu un accident grave trois mois avant les faits et que toute violence à son égard pouvait être fatale ou du moins décisive sur sa santé.