Sète Agglopole Méditerranée : la pépinière Flex vue par les 4 premières entreprises installées
Sète Agglopole Méditerranée a installé la pépinière Flex dans le quartier des Eaux Blanches. Les travaux quasiment terminés, Flex a ouvert le 1er septembre dernier. Les 4 premières entreprises sélectionnées sont installées et déjà au travail. Rencontres avec ces entrepreneurs.
Au-delà d’une offre de bureaux et services adaptés et d’un accompagnement sur-mesure, Flex propose à ces jeunes entrepreneurs un véritable lieu de vie et d’échange, afin de faire émerger des partenariats, booster leur créativité et multiplier ainsi leurs chances de réussite. La rencontre avec ces 4 entrepreneurs montre en effet que les liens sont déjà présents, qu’ils avancent ensemble vers le développement de leurs entreprises, le tout dans un cadre agréable à leur disposition. Flex a réuni tous les paramètres pour accompagner ces entrepreneurs vers la professionnalisation et la réussite.
Une chaîne complète d’accompagnement
Emmanuel Begou, le responsable de la pépinière, et Virginie Canavate, sa nouvelle collaboratrice, chouchoutent ces entrepreneurs « avec toute l’équipe du service développement économique de l’Agglo, qui peut intervenir ponctuellement sur différent domaine en fonction des besoins de la pépinière ». Il raconte : « nous avions peur lors du lancement de l’appel à projets en juin dernier. Allait-il y avoir des candidats ? Nous sommes au-delà de nos objectifs, car nous avons eu environ 25 touches, 15 sociétés qui ont répondu et au premier septembre, la première ‘vague’ a été installée. Leur point commun : l’innovation et la création d’emplois ». Les domaines de prédilection de la pépinière sont l’économie bleue, le sport et la santé, l’économie sociale et solidaire, les industries culturelles et créatives, la RSE et l’économie positive « avec une forte attractivité sur la qualité de vie au travail, le vertueux, le durable… »
La pépinière s’intègre dans la volonté de l’Agglo qui est d’« avoir une solution à toutes les étapes de la vie de l’entreprise. Flex n’est donc pas toute seule et prend le relais des incubateurs du territoire : le Celimer (Ifremer), le Blue Thau Lab (Syndicat Mixte du Bassin de Thau) et la Palanquée (économie sociale et solidaire). Flex intervient lorsque l’entreprise a entre 0 et 3 ans », précise Emmanuel Begou. Le responsable ajoute s’appuyer sur tout un réseau de partenaires pour accompagner ces jeunes pousses : « la BGE, la CMA, la CCI, des banquiers, et nous allons bénéficier, grâce à ces partenaires, d’experts qui vont répondre aux demandes de nos entreprises. » À titre d’exemple, il détaille l’Hebdo Flex, le planning des actions collectives de la semaine avec des rencontres, des interventions d’experts, des formations. La pépinière entend également développer notamment le réseau des entreprises de sa zone en organisant des rencontres et des échanges. L’Agglomération projette d’ouvrir des ateliers relais (hôtel d’entreprises) pour les entreprises de la pépinière qui auront besoin de plus de place, car elles auront recruté. Ce projet est à 2 ou 3 ans. Emmanuel Begou explique être en relation avec l’agence d’attractivité Invest In Blue : « ils font du placement foncier d’entreprises sur le territoire et pourront également répondre à nos entreprises. C’est toute une chaîne organisée pour le développement économique et la création d’emplois ».
Le responsable développe des relations avec la pépinière Gigamed, le BIC à Montpellier, ainsi que tout le réseau régional, l’agence Ad’Occ et Réseau Plus pour lequel il a fait une demande de label. 5 ou 6 nouvelles entreprises vont être prochainement auditées pour rejoindre peut-être la pépinière Flex.
Agence Token
Stéphanie Giczi et son associé Paul Maubareyt ont créé l’agence de stratégie digitale Token. « Notre activité regroupe la création clés en main de sites web avec maintenance, visuels et contenus. Notre job est de travailler sur la visibilité en ligne de nos clients (SEO, SEA, storytelling, audit, planning éditorial, social média …) ». Son associé et elle se connaissent et travaillent ensemble depuis plusieurs années. Ils ont choisi l’hébergement chez Flex, car « il y a une réelle reconnaissance en tant qu’entreprise. Le fait d’être accompagné et de côtoyer d’autres entrepreneurs sur des secteurs que j’ignorais est particulièrement intéressant. Les accompagnements juridiques sont également très utiles pour se structurer ».
L’entreprise travaille pour le moment avec des free-lance et vient de recruter une première alternante : « nous voulons recruter, car la demande est très forte dans notre secteur d’activité ». Stéphanie Giczi précise que les locaux de la pépinière sont particulièrement agréables : « le cadre est idéal et les services répondent à tous nos besoins. Nous avons même un vélo électrique à disposition ! Cela nous facilite la vie à Paul et moi. Nous travaillons au même endroit en face à face, c’est beaucoup mieux que chacun chez soi avec 20 appels par jour ! »
Stéphanie Giczi explique : « Notre boulot c’est de rendre visible les entreprises, les locales de l’économie bleue, de l’économie durable, cela nous tient à cœur à tous les deux. Nous sommes déjà un peu spécialisés dans ces secteurs. Alors, être soutenu dans ce projet par l’Agglo, c’était vraiment important ».
C’SOF Consultants
Sophia El Haddad a créé le cabinet C’SOF Consultants, cabinet spécialisé dans l’orientation et la formation, « qui se veut être hyper spécialisé en direction des organismes de formation, de l’accompagnement aux labels obligatoires, des formalités administratives… Notre second axe est le bilan de compétences en direction des jeunes et des publics en fracture numérique ». Son projet est de développer une application mobile en direction de ces personnes en lien avec la mission locale. La créatrice est psychologue du travail. Elle a été pendant quatorze ans coordinatrice d’une structure prestataire de Pôle Emploi.
Elle constate : « la formation évolue et il ne faut pas rester sur ses acquis. Pour moi, les actions manquaient de ‘pep’s’ et d’innovation. J’ai voulu changer et j’ai créé mon entreprise. Je me sens un peu chez moi sur ce territoire et je souhaite me développer ici ». La créatrice indique avoir « besoin de l’accompagnement de la pépinière Flex, dont l’accompagnement numérique proposé pour développer l’application ». « Il y a notamment un argument important pour moi : l’augmentation des chances de réussite de mon entreprise. On est sur plus de 80 % de réussite de l’entreprise lorsqu’on passe par un accompagnement en pépinière. C’est un réel enjeu pour moi ». Pour elle, le lieu et les événements organisés par Flex « nous sortent du télétravail et le lien est créé ». Sophie El Haddad réfléchit également à trouver une solution efficace pour « la mise en relation entre les employeurs et les jeunes, et améliorer le suivi des tuteurs de stage », qu’elle juge « inexistant ».
2 Reality
Matthieu Pourrière et son associé installé à Paris ont créé 2 Reality. La société réalise des visites virtuelles « qui permettent au consommateur de visiter et de se renseigner sur le produit de façon virtuelle. Nous supprimons l’étape du déplacement. C’est un gain de temps pour le commercial et cela crée de la visibilité pour l’enseigne », explique-t-il. Le créateur a un parcours atypique et varié : « pendant le Covid, j’ai constaté que beaucoup de sociétés avaient du mal à se digitaliser. Notre solution leur apporte une réponse sympa. Nous voulons démocratiser cette digitalisation. »
Il pense notamment à un secteur dans lequel son offre pourrait s’avérer utile : « le secteur de l’assurance. Sur des lieux sinistrés, nous allons numériser un espace qui servira tant au particulier qu’à l’assureur. Cela va également réduire l’empreinte carbone puisque les assureurs n’auront plus à se déplacer autant. L’expert pourra également se servir de cette visite virtuelle pour son travail. » Il cite l’exemple d’un village qui a été inondé et précise que « chaque propriétaire a sa propre assurance, donc chaque assurance fait intervenir son propre expert. Avec notre solution, une seule personne se déplace et tous les experts ont accès aux mêmes éléments ».
La solution peut également être utilisée dans le secteur de l’automobile : « avec les véhicules entièrement numérisés, intérieur et extérieur. Cela va limiter le nombre de kilomètres pour faire le tour des concessionnaires. » Beaucoup de secteurs peuvent y voir un outil commercial et de visibilité, Matthieu Pourrière annonce vouloir « ouvrir des agences un peu partout ».
« Nous avons démarché Flex pour leur proposer une visite virtuelle. On a appris qu’il y avait un appel à projets et nous avons candidaté. Nous cherchions un espace avec une réelle convivialité, un soutien mutuel. On fait même des échanges de contacts. On s’entraide à aller vers le haut, pour moi c’est la force de Flex », raconte le créateur. « Je veux participer au développement économique de ma ville, mon territoire, puisque je suis natif d’ici, et créer des emplois et de la richesse ».
Pochet Aerospace
Loïc Pochet développe Calamalo Aviation. Il précise : « notre objectif est de développer une gamme d’hydravions en rupture technologique avec tout ce qui existe à l’heure actuelle : notre méthode permettra à l’hydravion de décoller en 40 m (au lieu de 700 à 800 m actuellement) ». Le créateur explique avoir assemblé plusieurs briques technologiques pour réussir ce pari : « notre hydravion décolle soit sur l’eau, soit sur terre et pourra transporter 4 personnes sur des parcours de 1 000 km ».
Une maquette statique existe. Le développement est fait en conception assistée par ordinateur (simulation en soufflerie par informatique notamment) : « nous savons déjà que l’avion ne va pas voler comme un fer à repasser », précise Loïc Pochet. Le ‘marin-volant’ explique avoir un « partenariat avec une société d’ingénierie de fabrication de bateaux de course, dont ceux pour la course de l’America ». L’objectif sous quatre ans est de faire voler le premier appareil en thermique, puis dans un second temps avec de l’hydrogène.
Au-delà de fabriquer des hydravions pour le civil, pour des missions de surveillance par exemple, Loïc Pochet développe également des solutions embarquées d’intelligence artificielle pour collecter de la data : analyse de l’eau, analyse de l’air… Ces appareils pourront également être utilisés en mode drone.
« J’ai souhaité m’installer chez Flex, car cela me permet d’entrer dans un écosystème régional. J’avais besoin d’aide et de soutien malgré une première levée de fonds réalisée. La dynamique est complémentaire et me permet de rencontrer des gens qui sont dans des secteurs complètement différents, qui m’apportent une vision différente de mon projet. Cela me permet de ne pas m’enfermer dans mon tunnel de décision », détaille Loïc Pochet.