Politique — Sète Agglopôle Méditerranée

Sète Agglopôle Méditerranée : Voeux et intervention de François Commeinhes

Bassin de Thau, le jeudi 25 janvier 2024, Chais Noilly Prat, à Marseillan, voici le discours de François Commeinhes maire de Sète et président de l’agglo.

Mesdames et Messieurs les Maires, Vice-présidents et élus des communes de Sète agglopôle méditerranée et de celles et des territoires voisins. Mesdames et Messieurs les représentants du département de l’Hérault et de la Région Occitanie. Monsieur le sous-préfet, représentant l’État. Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants des autorités consulaires, économiques, associatives et partenaires de notre agglomération, et représentants et autorités civiles, militaires et religieuses

Mesdames, Messieurs, 

Chers amis, 

Outre le bonheur de nous rendre dans le beau port de Marseillan, à la frontière ouest de notre agglomération, et d’innover en déplaçant nos vœux hors du centre de Sète agglopôle méditerranée, le choix de ces superbes chais centenaires de Noilly Prat, parfaitement adaptés pour ce type d’événement, ne doit rien au hasard. 

C’est en effet, à maints égards, un établissement symbolique de notre territoire. 

Il l’est, tout d’abord, car le fameux Vermouth produit ici depuis presque 2 siècles, lorsque les visionnaires familles Noilly et Prat choisirent ce port de pêche entre étang de Thau et Méditerranée du fait de conditions climatiques propices au vieillissement de l’apéritif, est, avec la tielle sétoise ou les muscats de Frontignan et Mireval, l’un de nos produits « ambassadeurs », rayonnant bien au-delà de nos frontières. 

Savez-vous, par exemple, qu’il devint, en 1955, fournisseur officiel de la Reine d’Angleterre, peu après son accession au trône, où Elizabeth 2 resta 70 ans ? 

Et qu’aujourd’hui encore, et peut-être pour cette raison, nombreux sont les touristes britanniques, qu’ils soient adeptes d’œnotourisme ou assidus du festival Worldwide qui accueille des milliers d’Anglais, à faire un détour par ce lieu pour goûter la boisson favorite de James Bond ? 

Cette production locale est aussi symbolique d’un secteur qui nous est cher sur le bassin de Thau : la viticulture et, plus généralement, l’agriculture. Un secteur actuellement sous les feux de l’actualité. Un secteur mis à rude épreuve par les conditions climatiques et règlementations contraignantes, et qui mérite toute notre attention et soutien lorsque cela s’avère nécessaire, et pour lequel nous vous dévoilerons très prochainement, avec le vice-président aux activités agricoles Michel Garcia, une action qui va marquer cette année 2024. 

Un secteur, encore, qui irrigue notre économie, façonne nos paysages, nourrit nos corps et esprits, et fait vivre des centaines de familles, des vignobles de nord du bassin de Thau aux terres muscatières en passant par le maraîchage de Vic-la-Gardiole. Secteur qui, si on y ajoute la conchyliculture emblématique de notre étang, et celui de la pêche, qui fonde notre identité, est clairement l’un des « marqueurs » du territoire de Thau. Ces activités, bien que durement éprouvées, font partie des plus gros pourvoyeurs d’emploi.  

À côté de cet aspect identitaire et du rayonnement et de l’attractivité touristique, et la spectaculaire réhabilitation qui en fait un lieu patrimonial à part entière, c’est aussi la réussite économique locale, la prise de risque et l’entrepreneuriat que j’ai voulu saluer en choisissant cette entreprise pour accueillir ce moment important et convivial de l’actualité communautaire. 

Car c’est justement de développement économique dont je voulais parler pour débuter cette intervention. 

Il s’agit de l’une des compétences majeures de notre agglopôle, qui justifie que nous y consacrions chaque année tant d’énergie et de moyens.  Et que nous innovions, pour créer des conditions favorables à l’activité économique, malgré un cadre foncier et réglementaire des plus contraignants.

Car l’année qui s’achève a été, localement, celle d’un fait majeur, qui ne peut que réjouir les élus que nous sommes. 

En 2023, le chômage a connu sur notre bassin d’emploi une baisse historique, l’une des 3 plus importantes des 32 bassins de la région Occitanie. En s’établissant en fin d’année à 9,7% de la population en âge de travailler, il est, pour la première fois, passé sous la moyenne départementale. Et la décrue, de 3 points, a été de 10 fois supérieures à la moyenne régionale !

Le nombre de personnes inscrites en catégorie A, soit celles totalement dépourvues d’emploi, a baissé de 10% l’an dernier, deux fois plus qu’en région !

À l’époque des vœux de 2020, en pleine pandémie, le chômage s’établissait à 13% sur le bassin de Thau. Il dépassait allègrement les 15 lorsque j’ai débuté mes mandats, au tournant du siècle passé ! 

Avec 38000 emplois sur notre territoire, dont la moitié à Sète, c’est une augmentation supérieure à 8% du nombre d’emplois proposés en 10 ans, bien supérieur à l’accroissement démographique. 

Loin de moi l’idée d’attribuer à nos seuls élus ou collectivités ces bons résultats. Car ce n’est pas nous qui créons la majorité des emplois, mais le secteur privé. 

En revanche, il est de notre responsabilité de soutenir les initiatives créatrices de richesses, et d’encourager la prise de risque favorisant : valeur ajoutée et pouvoir d’achat. 

Nous devons continuer à créer les conditions favorables à ce cercle vertueux, car 9,7%, cela reste 9,7 de trop, pour tendre vers la moyenne nationale, qui est de 3 points inférieurs. 

Mais nous partions de tellement loin, suite à la désindustrialisation qui a frappé le territoire il y a des décennies, au manque de formation et au manque d’environnement favorable pour l’entreprise, que cela ne peut que nous réjouir, et nous encourager pour redoubler d’efforts. 

Avec Jean-Guy Majourel, premier vice-président délégué – et c’est un symbole – au développement économique, avec nos services administratifs et organismes comme l’agence d’attractivité Blue Invest ou la pépinière Flex inaugurée l’an dernier, avec notre société publique locale en charge de l’aménagement,  notamment des zones économiques, avec nos partenaires comme la CCI ou les chambres des métiers ou agriculture, et avec tout l’écosystème que nous avons mis en place ces dernières années, nous allons en 2024 poursuivre et intensifier l’effort. 

Nous avons d’ailleurs débuté l’année, il y a de cela quelques jours, en inaugurant l’ambitieuse réhabilitation de l’écosite de Mèze, avec le maire Thierry Baeza, comme nous avions débuté 2023 en inaugurant Flex, qui compte désormais une quinzaine d’incubés. 

À l’autre bout de la chaine économique, nous lancerons cette année l’hôtel d’entreprises au cœur de la zone économique parc aquatechnique, dans l’emblématique bâtiment des 3 Sommets. Bâtiment qui accueillit autrefois la toute jeune agglomération du bassin de Thau nouvellement créée, avec justement cette ambition de « booster » le développement économique. 

C’était il y a 20 ans, 21 maintenant… Et les zones économiques du territoire, que les communes qui en avaient alors la charge n’avaient pas pu ou pas voulu entretenir, étaient en souffrance. 

Quand je constate les résultats, je ne regrette pas le transfert vers l’agglo opéré en 2014. Comme je ne regrette pas d’avoir consacré l’un des plus importants budgets communautaires au renouveau de ces zones, lancé en 2014 et étendu en 2017 après la fusion entre Thau Agglo et la communauté de communes du nord. Le tout pour un budget de 47 millions d’euros, selon un plan pluriannuel qui courra jusqu’à la fin de ce mandat. 

Je ne regrette pas les moyens mis pour favoriser l’entreprise, de sa naissance, avec le tiers lieu la Palanquée ou le Blue Thau Lab du syndicat mixte, jusqu’à sa maturité, avec les zones économiques ou le futur hôtel qui se déploiera sur 2200m² de surface de bureaux, et 1300 d’ateliers. 

Je ne regrette pas, lorsque nous étions dans le plus dur de la crise sanitaire, d’avoir, avec les élus communautaires, fait le choix d’un plan massif pour sauver les commerces et entreprises frappés par le confinement et les fermetures administratives. Nous l’avons fait en votant des moyens inédits. Même si cela a, forcément, pesé sur notre endettement et nos finances. 

Je ne regrette pas d’ambitionner pour l’entrée Est de Sète, principal site d’aménagement communautaire, l’excellence en matière d’économie culturelle et créative, en résonance avec la belle dynamique montpelliéraine. 

Ou encore les sommes investies pour étendre les zones de Massilia, ici même, à Marseillan, ou non loin d’ici de l’Engarone à Mèze où nous planchions encore la semaine dernière sur de nouvelles installations. Sans parler du Parc de l’Embosque, à Gigean, qui verra d’ici la fin du mandat l’installation d’un des fleurons de l’agroalimentaire, pourvoyeur de centaines d’emplois. Ou du site sétois d’Angibaud, où notre SPL travaille de concert avec l’agence Blue et nos services pour développer l’économie bleue et des centaines d’emplois qualifiés. 

Et à l’horizon, je vois se dessiner, une fois achevé le titanesque chantier de dépollution voulu par la municipalité de Michel Arrouy, l’avenir économique radieux de la « Friche Mobil » à Frontignan, qui est sans aucun doute LE site du futur, avec un emplacement particulièrement idéal et rare sur le territoire. 

Oui, l’économie est au centre de tout et conditionne beaucoup. Car il est illusoire de laisser croire qu’il serait possible de distribuer des richesses sans en créer au préalable, ou qu’il peut y avoir du progrès social en étant privé de développement économique. 

Vous le voyez, chers amis, l’idée est aussi bien de conforter les secteurs traditionnels que j’évoquais en début d’intervention que l’économie du futur. Le tout en lien avec l’identité de notre territoire, qui doit être un phare de l’économie bleue. 

Sachant qu’il ne faut pas opposer les 2…

Car il n’est qu’à voir les opportunités offertes, par exemple, par la réutilisation des déchets coquillers, ou l’exploitation des algues de l’étang par la précurseure entreprise Greensea de l’écosite, pour voir les applications modernes de métiers centenaires, qui nourrissent, et pour encore longtemps, la dynamique locale. 

Je n’oublie pas, bien sûr, le commerce, l’un des plus gros pourvoyeurs d’emploi dans une zone touristique comme la nôtre, qui fait aussi l’objet de toute notre attention, dans nos 14 communes. 

La requalification du poumon commercial majeur de Balaruc Loisirs est enfin engagée. Elle vise, à terme, à ramener sur notre zone de chalandise 200 millions d’euros, grâce à l’installation de nouvelles enseignes qui manquent ici, et à un espace beaucoup plus accueillant et adapté aux besoins d’aujourd’hui. 

Sur notre agglomération, ce sont 17.000 m² de commerces qui se sont créés depuis 2010 ! Et je me réjouis, au même titre que pour la baisse du chômage, de celles des vacances commerciales qui est, pour la ville de Sète, parmi les plus fortes de toutes les villes engagées dans le dispositif Action cœur de ville. 

Dans la ville centre, ce taux de vacance est passé depuis 2018 de 8 à 3,7% aujourd’hui. Le fruit d’un investissement de plusieurs années, et de dispositifs d’accompagnement, notamment sous l’égide de Sète agglopôle, ainsi que de notre action évoquée durant la crise Covid.  

La question de l’emploi m’amène à évoquer celle de la formation et de l’enseignement supérieur, qui prend réellement corps depuis quelques années. Avec, actuellement, pas moins de 1200 étudiants, sur un territoire qui en comptait moitié moins il y a quelques années. 

En 2024, les étudiants feront leur rentrée dans un nouveau lieu hybride, ouvert et connecté, favorisant les idées et expérimentations croisées. 400 personnes s’épanouiront quotidiennement dans les 2.000m² de locaux et 1.200 d’espaces extérieurs désimperméabilisés de l’ancien collège Victor-Hugo, désormais pôle universitaire Michel-Weil, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Ce bâtiment datant à peu près de la même époque que les chais Noilly, acquis et cédé par la ville de Sète, accueillera donc, en plus de nombreux espaces mutualisés, les nouveaux IUT de l’Université de Montpellier. Mais aussi le campus connecté, qui est actuellement l’un des plus actifs sur la centaine en France, une antenne du Centre national des Arts et métiers, de l’école du cinéma Travelling, ou Montpellier Management. 

Je salue le travail sans relâche de la vice-présidente déléguée Laurence Magne et de nos services. Et je remercie les nombreux partenaires, en formulant le vœu que la Région co-financera à la hauteur de ses compétences dans l’enseignement supérieur ce programme qui démocratise l’accès aux études, et participe de notre dynamique de développement. 

Lien entre la formation et le monde de l’entreprise, nous nous réjouissons que Sète agglopôle méditerranée ait été retenue au niveau régional comme campus des métiers et qualifications de l’économie circulaire. Grâce au projet porté par le lycée Joliot-Curie et ses formations en la matière, à nos équipements de pointe achevés ou en construction et à un cercle vertueux associant acteurs de la recherche, associatifs, collectivités et groupes privés de l’environnement, SAM est ainsi identifié comme LE territoire régional de référence. 

Nous sommes également lauréats, avec nos amis de l’agglo Hérault Méditerranée, de l’appel à manifestation d’intérêt régional sur l’économie industrielle et territoriale, qui vise à mobiliser et constituer en écosystème les acteurs industriels ayant un potentiel en termes d’économie circulaire. 

Ces labels et reconnaissances nous honorent. Et elles nous obligent ! 

Car si j’évoquais la dynamique économique, celle-ci ne peut être pensée sans les contraintes liées à la rareté foncière et fragilité environnementale. 

Ici plus encore qu’ailleurs, la transition écologique est devenue la matrice des politiques publiques locales. 

Pour rester dans les labels, SAM, dont l’environnement est au centre de l’identité maritime et lagunaire, est le seul territoire pilote de sobriété foncière de la région Occitanie. 

Chez nous, la moitié des habitants sont directement concernés par le risque submersion-inondation. Et nous sommes l’un des 122 lieux recensés, au niveau national, par ce risque. 

L’érosion due au déficit sédimentaire dans le golfe du Lion, amplifiée par la montée des eaux générée par le réchauffement, menace une grande partie de notre économie. 

Le temps est passé où l’homme voulait dompter la nature. Et le temps est venu de l’adaptation. Ce pour quoi nous devons collectivement élaborer une stratégie de résilience. 

C’est tout le sens du programme partenarial d’aménagement, récemment signé avec l’État, et suivi par notre vice-président à l’aménagement, Loïc Linares. 

Le défi, qui n’est pas mince, est de concilier attractivité et sobriété. 

De la raffinerie du Midi de Balaruc à l’entrée Est de Sète ou à la friche mobile, notre devoir est d’exploiter au mieux notre potentiel foncier pour préserver le reste. 

Depuis l’adoption de notre Schéma de cohérence territoriale, et même avant, nous avons largement intégré cette donnée. Puisque si entre 1995 et 2010, seulement 20% du renouvellement urbain se faisait dans ce qu’il est convenu d’appeler le « Triangle urbain central » de l’agglo, ce taux est aujourd’hui de 93%, malgré la pression démographique. 

Aujourd’hui, 80% de notre superficie est à l’abri de toute artificialisation, et 60% de la population et 65% des emplois se concentrent sur un tiers du territoire. 

Le PPA nous aidera, grâce à des aides et financements, à penser le temps long et à nous projeter dans de nouvelles formes d’habitat. 

Alors que j’évoque économie et contraintes, difficile de passer sous silence celles qui concernent la ressource en eau. Qui plus est dans un chai viticole, dans la commune de notre dynamique vice-président délégué à ces questions, qui conduit également le Syndicat mixte du bassin de Thau et le Syndicat du Bas-Languedoc. Bref, le « Monsieur eau » de Sète agglopôle méditerranée. Je pense bien sûr à Yves Michel. 

Alors que 2023 a connu la plus basse pluviométrie depuis que les mesures existent en 1947, qu’il faut se préparer à des contextes toujours plus fréquents de sécheresse structurelle, notre responsabilité de décideurs publics est immense.

Il s’agit, pour nous, de protéger la ressource d’une part, réaliser des économies de l’autre, et enfin développer des ressources en eau alternatives.

Là aussi, Sète agglopôle méditerranée, aidée de ses nombreux partenaires, est sur tous les fronts. Et je veux saluer aussi bien le travail des élus que des services, qui ne comptent pas leur temps sur cette question essentielle. 

Je ne me livrerai pas à l’inventaire exhaustif des travaux accomplis jusqu’ici et prévus en 2024, mais il est impressionnant. 

Parmi les chantiers majeurs, retenons avant tout le plus gros jamais mené par l’agglo depuis sa création. Je pense à la station d’épuration intercommunale des Eaux-blanches, dont l’ultime tranche est prévue cette année. Avec une eau utrafiltrée, et un bassin tampon préservant des rejets dans la lagune, qui ont fait tant de mal. 

Autre STEP inaugurée cette année, celle de Villeveyrac qui a vu sa capacité passer de 3500 à 5.500 équivalents habitants, permettant un traitement amélioré à base de filtration et traitement aux UV. 

Ces équipements sont indissociables de travaux de pluvial, comme ceux menés l’an dernier sur le BUC de Frontignan ou la rue Péri à Sète, créant un réseau séparatif pour acheminer les eaux usées vers le bassin tampon de la nouvelle STEP. 

Ou des bassins tampons comme celui récemment achevé à Frontignan, d’une capacité de 25.000m3 pour protéger le centre-ville. 

Un mot également du phénomène d’inversac, et ce n’est pas le maire de la première station thermale de France, Gérard Canovas, qui s’en plaindra, tant il menace la qualité de l’eau thermale, comme celle de l’eau portable. Élus et services sont totalement mobilisés, sous l’égide du SMBT, qui lance cette année un programme expérimental pour protéger la ressource en eau douce et thermale souterraine des pollutions salines de plus en plus récurrentes et intenses, sécuriser les usages de l’eau, et garantir les équilibres écologiques lagunaires. 

Un territoire qui dépend des ressources externes pour son approvisionnement en eau potable n’a pas d’autre choix que d’être pionnier en matière de gestion de l’eau, en garantissant la qualité des ressources. Celle-ci en adéquation avec les usages et besoins pour l’avenir. À savoir l’alimentation des populations en eau potable, et l’alimentation des activités économiques.

L’autre grand enjeu des années à venir est la question des déchets, qui nous mobilise également. Celle-ci ne représente pas moins que 30% du budget de fonctionnement de SAM. Et c’est sans doute notre compétence la plus connue et identifiée du public, à côté des transports. 

Avec, là aussi en 2024, la réalisation de son équipement phare que sera la réalisation par le groupe Paprec, leader français du recyclage, pour la modeste somme de 52 millions d’euros. Qui viennent après les 10 millions investis durant mon premier mandat à l’agglo pour améliorer le fonctionnement de l’ancienne usine d’incinération. 

2023 a, elle aussi, vu sa petite révolution en matière de déchets avec l’inauguration, à Bessan, du nouveau centre de tri ultramoderne Oekoemed, qui réunit 8 intercommunalités sur cet enjeu de taille. 

Place donc à l’UVE, Unité de valorisation énergétique, qui réduira l’impact environnemental avec des rejets divisés par 8 ainsi que la quantité de déchets enfouis. Le tout en favorisant notre souveraineté énergétique, avec une récupération de l’énergie alimentant 6000 foyers en électricité, tout en fournissant en chaleur l’industriel agroalimentaire voisin SAIPOL. 

Nous sommes en effet focalisés sur la valorisation énergétique des déchets incinérés. 

Le four permettant cette valorisation, lui aussi 100% made in France, arrivera par bateau au printemps prochain, au moment même où accoteront sur nos côtes les majestueux navires d’Escale à Sète, dont SAM est également partenaire. 

En 2003, à sa création, l’agglo c’était des décharges à ciel ouvert, ici à Marseillan au Boudas, à Villeroy dans la direction de Sète, ou au Pré Saint-Martin à Frontignan. C’était, aussi, un geste de tri inexistant. 

Après avoir simplifié encore celui-ci en 2023, nous sommes, à partir de cette année, tenu au tri à la source des biodéchets. Depuis sa création, SAM assure la distribution gratuite de composteurs de jardin en bois sur demande, pour valoriser les biodéchets en compost. À partir de 2024, nous ambitionnons de fournir jusqu’à 2500 composteurs individuels par an, grâce à un marché de fournitures, et à l’organisation mise en place au sein du service déchets. 

À cela s’ajoutent, bien sûr, les aires de compostage partagées dans toutes les communes, aussi bien sur l’espace public que dans les écoles ou jardins partagés. Et des tests auront lieu pour une collecte séparative des biodéchets. 

La route reste longue dans un territoire à la taxe ordure ménagère historiquement élevée, même si elle a baissé pour les communes de l’ex-Thau agglo lors de la fusion. Territoire qui a le « bonnet d’âne » de l’incivisme, particulièrement dans les communes les plus peuplées, en matière de dépôts sauvages, qui sont au double de la moyenne nationale, malgré quelques progrès récents !

Cela n’est pas acceptable ! Je compte aussi sur nos médiateurs, et notre récemment créé service d’éducation à l’environnement, qui, sous la houlette du vice-président Josian Ribes, sensibilise et responsabilise des citoyens trop souvent négligents. Nous irons, aussi souvent que possible, les « taper au porte-monnaie », en renforçant notre brigade territoriale, conformément au souhait de notre vice-président Cédric Raja, qui travaille âprement le sujet.  

À travers ces quelques exemples, vous le voyez, Mesdames et Messieurs, le but de vos élus est de garantir aux nouvelles générations un territoire préservé, novateur. Un territoire qui va de l’avant pour ne pas subir les contraintes, mais les anticiper et y faire face. 

« Vivre, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie ». Je fais miens ces mots attribués au philosophe et homme d’État romain Sénèque. Car, comme souvent, ce sont les écrits des illustres penseurs qui traduisent le mieux le sens de l’existence humaine. 

Économie, ressource en eau, gestion des déchets, et aménagement de l’espace dans un environnement contraint : ce sont là 4 défis majeurs qui nous occuperont encore cette année et les suivantes. 

Il est de nombreux projets sur lesquels je ne me suis pas attardé ce soir, mais qui jalonneront l’année 2024, de la fin des travaux de la médiathèque de Balaruc-les-Bains, au début du gigantesque chantier de la RD2. Il s’agit là de l’un de nos plus gros postes du PPI, avec un total de 26 millions d’euros, piloté par notre vice-président Norbert Chaplin, maire de Balaruc-le-Vieux. Commune qui a vu, en 2023, la réalisation de la piste cyclable de la faille reliant les 2 Balaruc, en éliminant une discontinuité dans le tour d’étang. 

Et, pour un coût dépassant 3 millions d’euros, de la très attendue gare routière et ses 8 quais de desserte. Premier maillon de la ligne express qui va restructurer de manière inédite le réseau de transport du bassin de Thau, en le rendant plus fluide et dense. À terme, ce sont pas moins de 6000 emplois qui seront desservis par ce transport en site propre, qui bénéficie d’importants cofinancements. 

Les compétences communautaires, on le voit, sont liées les unes aux autres…

L’action de l’agglomération, qui s’est encore dotée de 3 nouvelles compétences depuis le début de ce mandat après les 6 prises au précédent, va bien entendu bien au-delà, même si ces compétences forment un tout et sont totalement imbriquées entre elles. 

En cette année olympique, où nous aurons la chance d’accueillir la Flamme qui parcourra l’étang avant de rejoindre Sète et le Cadre royal au milieu d’animations concoctées par la vice-présidente Magali Ferrier et nos services, ainsi que plusieurs délégations étrangères participant aux jeux, je veux redire l’importance de l’esprit d’équipe qui nous anime. 

Ce sens du collectif où les talents individuels se conjuguent pour que le grand gagnant soit, en finale, l’intérêt général de nos administrés. Sans que les échappées en solo ne nuisent à la cohésion du groupe, ni que les explications du vestiaire ne nuisent à l’unité de jeu sur le terrain terrain. 

Ces couleurs et valeurs de l’olympisme, qui sont aussi celles de nos vœux, ces valeurs d’amitié, de respect, d’excellence, j’en ferai mon souhait pour l’année qui débute, dans le contexte si anxiogène dans lequel le Monde évolue. Des catastrophes climatiques aux conflits sanglants qui se perpétuent sur la plupart des continents et jusque sur notre sol européen, avec l’agression russe contre l’État souverain de l’Ukraine.  

Europe qui, avec les JO, marquera l’année en cours, avec les élections du mois de juin, qu’on aurait tort de négliger. Comme celle de l’Olympisme, l’Union européenne, née des décombres de la Seconde Guerre mondiale, et que les ¾ des Britanniques regrettent aujourd’hui d’avoir quittée, véhicule les valeurs parmi les plus belles qui sont celles de paix, de prospérité et de solidarité entre les peuples. Un peu comme une agglomération doit l’être entre les communes qui la composent. 

Et l’Europe, bien que très perfectible dans son fonctionnement, a un impact très direct sur notre vie quotidienne. Les financements européens sur notre territoire ont été multipliés par plus de 10 depuis mes premiers mandats, notamment sous l’impulsion de notre efficace service de la coopération, suivi par le vice-président Alain Vidal. 

Ce sont près de 10 millions d’euros de fonds FEDER, pour ne parler que des plus connus, dont SAM et ses communes ont bénéficié sur la programmation précédente. 

Au-delà des emblématiques projets comme les lidos de Sète-Marseillan ou Frontignan, du pôle multimodal de Sète, dont la tranche 2 prendra fin cette année avec la pose de la Passerelle, bloc de 71 mètres et autant de tonnes, et l’aménagement du Nord vers l’étang, sur 8000m², ce sont nos réseaux pluviaux, nos massifs forestiers de la Gardiole ou de la Moure, ou encore les équipements comme les piscines ou médiathèques qui bénéficient notamment des aides communautaires. 

Europe, agglo, même combat : traiter au niveau communautaire les questions qui dépassent les frontières nationales ou communales, comme l’environnement, en prenant garde de ne pas de se couper des habitants. Et de traiter à l’échelon inférieur tout ce qui relève de la proximité, si important pour le vivre ensemble. 

Chers habitantes et habitants de Sète agglopôle méditerranée, chers élus, chers partenaires, j’aurai encore tant à vous dire. Mais, comme chaque année, je veux laisser du temps, d’abord pour nos médaillés de l’année, et ensuite pour échanger en direct autour des fameux produits de nos 14 communes. 

Je finis donc en vous invitant à vous doter de la nouvelle carte multiservice « Sam Pass » que nous avons voulue, avec la vice-présidente aux nouvelles technologies Florence Sanchez, pour marquer les 20 ans de l’existence d’une agglomération sur le bassin de Thau. Et contribuer au pouvoir d’achat, comme à une meilleure connaissance et utilisation de tous nos équipements communautaires. N’hésitez pas à vous renseigner dès ce soir auprès de nos agents qui sont là pour vous renseigner. 

Au nom de tous les élus qui m’entourent, je souhaite donc à chacun d’entre vous une très belle année 2024, faite de respect, de bonheur, de réussite. Et avant tout de santé, qui conditionne tout le reste. 

Et je vous donne rendez-vous à de multiples occasions, qui vont rythmer durant toute l’année la vie de nos 14 communes si riches de leur diversité, et si fières de leur identité.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.