Sète, délinquance : l'Île de Thau dans l'œil des médias

En novembre 2022, le Collectif des habitants de l’Île de Thau a organisé une réunion avec les habitants du quartier, les associations, les forces de l’ordre et les élus dans la salle de la Seinchole. La rédaction d’Hérault Tribune y était pour recueillir leurs doléances. Les habitants avaient besoin de partager leurs témoignages et de se sentir écoutés et compris. Ils appelaient “à trouver des solutions pérennes pour [leur] quartier“. Même s’ils saluaient la présence de la police municipale, son action n’était, selon eux, pas suffisante.

À l’époque, le collectif disait vouloir “briser le silence sur les conséquences du trafic de stupéfiants”. “Nous voulons que les choses changent, nous voulons vivre à nouveau paisiblement dans notre quartier. Depuis quelques années les habitants de l’Ile de Thau subissent d’innombrables nuisances liées notamment au trafic de stupéfiants” assuraient-ils. Une personne de l’assistance s’interrogeait : “pourquoi des dealers et guetteurs sont arrêtés et remis en liberté 4 heures plus tard ? Tout le monde sait qui ils sont. Les prix sont affichés sur les murs. On doit négocier avec eux pour pouvoir travailler…“

Le quotidien des habitants, rythmé entre incivilités et délits, sur fond de trafic de stupéfiants, devient de plus en plus compliqué. En 2022, une femme racontait à la rédaction d’Hérault Tribune avoir “voulu prendre sa voiture pour aller faire [ses] courses. Deux dealers étaient assis dessus et n’ont pas voulu partir”. “J’ai contacté la police, ils sont venus et quelques jours plus tard, ma voiture était cassée“, avait-elle ajouté.

En réponse à ces incivilités, le collectif avait décidé de signer une pétition afin d’obtenir de l’aide et d’en faire un “quartier de reconquête républicaine”. À ce jour, la pétition a remporté 750 signatures.

Le jeudi 30 mars 2023, France 3 Occitanie a interrogé des habitants du quartier qui ont témoigné de l’insécurité qui y règne et de la difficulté de vivre normalement dans ces conditions. Cette prise de parole a soulevé de nombreuses réactions et a été relayée sur BFMTV ce lundi matin à 10h11. Le média télévisé a souhaité poursuivre son enquête et a interrogé le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh. Ce dernier rappelle les actions de la police et des actions conséquentes : “nous avons interpellé, dans les douze derniers mois, 141 trafiquants de drogues qui opéraient sur l’Île de Thau. […] Nous avons mis un terme à l’activité du chef de réseau.” Cependant, le combat continue, et la lutte contre la délinquance se poursuit à travers de multiples “opérations coup de poing”.