Sète : Gilberto Gil, un monument de la musique brésilienne pour la 26e édition de Fiest'à Sète
Le festival des musiques du monde offre, cette année encore, un melting pot du meilleur ton, propre à satisfaire les oreilles les plus exigeantes. Au menu des douceurs auditives version 2023 : Gilberto Gil, Eliades Ochoa, Femi Kuti, André Manoukian, Hypnotic brass ensemble...
“Ces musiques du monde sont fantastiques, elles donnent beaucoup de plaisir, elles ont du sens, elles permettent de découvrir des styles, des cultures et les mondes qui gravitent autour“, s’enthousiasme José Bel, directeur et fondateur de Fiest’à Sète, jamais à court d’adjectifs superlatifs pour évoquer ces sonorités constitutives de l’ADN de son festival depuis vingt-six éditions. Une euphorie communicative au regard des principales soirées programmées au Théâtre de la Mer cet été.
“On est complètement exalté d’avoir Gilberto Gil”
Une exaltation qui monte d’un cran à l’évocation de la programmation 2023 et la venue, le 2 août, pour la première fois dans l’histoire du festival, de la star mondiale Gilberto Gil, figure majeure de la música popular brasileira et ancien ministre de la Culture brésilien. “On est hyper content qu’il soit là, surtout dans un projet aussi spécial : la plupart des musiciens de son groupe, une douzaine, sont des membres de sa famille. Et de plus, il annonce cette tournée comme sa tournée d’adieu. Il a quand même 82 ans. On est complètement exalté d’avoir ce personnage”, se réjouit José Bel, grand amateur de musique latine et brésilienne.
Eliades Ochoa, vétéran du Buena Vista Social Club
C’est d’ailleurs dans ce registre qu’il organisa son premier festival en 1997, Fiesta latina, qui partira bien vite explorer toutes les musiques vivantes du monde. “D’emblée, on a profité de l’engouement mondiale pour la musique cubaine portée par toute l’équipe du Buena Vista Social Club. On est très content d’avoir cette année le dernier grand représentant vivant du groupe, Eliades Ochoa”, confie le directeur. C’est à lui que reviendra l’honneur d’ouvrir le festival le samedi 29 juillet au Théâtre de la Mer avec Kumbia Boruka, groupe franco-mexicain de cumbia colombienne “très moderne et très actuelle, métissée, qui mélange du rock, de la pop voire du rap”.
Femi Kuti, grand représentant de l’afrobeat
C’est le principe du festival, proposer noms reconnus et découvertes contemporaines dans un même élan. “Chaque année, nous essayons de proposer un cocktail riche avec un artiste connu qui va drainer du public et présenter dans la même soirée un groupe moins connu mais tout aussi percutant et représentatif du style que l’on veut mettre en avant ce soir-là”, explique José Bel. Exemple avec Yemen blues, proche du rythme afrobeat, qui a l’honneur de partager l’affiche avec l’un de ses plus dignes représentants, Femi Kuti, jeudi 3 août.
Une soirée “Great black music” percutante
“Beaucoup de ces jeunes groupes pratiquent des systèmes d’hybridations artistiques extrêmement riches et passionnants.” C’est le cas avec la soirée “Great black music”, dimanche 30 juillet, et Hypnotic brass ensemble, sept jeunes musiciens de la même famille, et Roforofo Jazz, un groupe français dingue d’afrobeat au flow aussi fiévreux que ses rythmes sont groovy. “Une soirée qui m’attire beaucoup avec des gens qui vont nous permettre de vraies découvertes”, confie le directeur du festival.
Un “Africa mix” à la frontière des genres
La soirée “Africa mix” du lundi 31 juillet propose Orchestra Baobab, groupe sénégalais issu de l’effervescence populaire de la scène dakaroise des années 70, qu’un inspiré producteur, Nick Gold, a remis en selle dans les années 2000 avec le Buena Vista Social Club (le mec a du nez), et Les Amazones d’Afrique. Un collectif portant haut une parole artistique afro-féministe notamment par les voix de Mamani Keïta, chanteuse et fondatrice malienne, et de ses sœurs béninoise Fafa Ruffino et burkinabé Kandy Guira, ainsi que le soutien de trois musiciens (batterie, guitare, DJ).
André Manoukian au piano pour défendre l’Arménie
Changement de cap le lendemain pour une destination (presque) inconnue dans les festivals world music : l’Arménie. Pour piloter la soirée, le médiatique pianiste de jazz André Manoukian présentera son projet Anouch qu’il partage avec le groupe vocal Les Balkanes. En première partie, Ladavina, le groupe alter-pop-mondialiste de la chanteuse Jacqueline Baghdasaryan et du trompettiste français Louis Thomas initieront le voyage vers ses contrées musicales trop peu explorées.
Voilà pour les principales soirées se déroulant au Théâtre de la Mer – “bien plus qu’un lieu, un espace magique, confronté à la nature avec la présence de la mer. Cela propulse les artistes dans des dimensions incroyables, ils s’y sentent survitaminés”, rapporte José Bel – mais Fiest’à Sète, c’est aussi une multitudes d’événements, d’animations et de concerts gratuits à retrouver sur le site internet du festival. Même en faisant la fine-bouche, les plus exigeantes des oreilles y trouveront de quoi sustenter leur appétit musical.
Informations pratiques
Du 21 juillet au 4 août 2023, 26e édition de Fiest’à Sète. Détail complet de la programmation et réservation sur le site www.fiestasete.com