Sécurité — Sète

Sète, île de Thau : des agents de sécurité privés pour lutter contre la "réinstallation" des dealeurs

Des agents de tranquillité résidentielle vont être déployés dans six résidences sociales de Sète Thau Habitat à partir de janvier 2025. Un partenariat avec la ville de Sète et la société privée de sécurité Groupement de sûreté résidentielle inter-bailleurs (GSRI) qui a été officialisé le 18 décembre.

Des “agents de tranquillité résidentielle” aux uniformes noirs floqués d’un logo vert vont intervenir dans six résidences sociales de l’île de Thau à partir de janvier 2025. Par groupe de seize avec deux chiens de défense, équipés de bombes lacrymogènes, de bâtons télescopiques et de gilets pare-balles, ces agents du Groupement de sûreté résidentielle inter-bailleurs (GSRI), structure privée agréée par le préfet de l’Hérault déjà présente à Montpellier, passeront une fois par semaine, de façon aléatoire, entre 16 heures et 2 heures du matin, dans les parties communes des résidences. Des horaires adaptés aux moments où les incivilités sont les plus fréquentes. 

Nous avons constaté la détresse des habitants au sujet de la tranquillité résidentielle et de la sécurité des parties communes”, résume Vanessa Lebel, directrice générale de Sète Thau Habitat. Un projet expérimental d’une année en partenariat avec la ville de Sète, voté le 16 décembre en conseil municipal pour un coût de 468 000 euros annuels dont 200 000 euros subventionnés par la municipalité. 

Prévenir la délinquance

Le travail du GSRI sera alors autant de prévenir les nuisances et la délinquance, que de faire respecter les règlements intérieurs, signaler les dégradations ou renforcer le sentiment de sécurité des locataires. 

Cela peut se traduire par le fait d’identifier ou de signaler des anomalies techniques des bâtiments comme des pannes, des fuites d’eau ou des dégradations de boîtes aux lettres. Les agents peuvent aussi intervenir pour dégager les individus qui squattent ou qui occupent de façon illicite les halls d’immeubles, les garages, les cages d’escaliers, les caves, les parkings ou les toitures.

Découverte de stupéfiants

Mais cela arrive aussi régulièrement que les agents découvrent des stupéfiants dans les gaines techniques des garages ou des caves. “Dans ce cas, nous avons une convention avec la police nationale et le parquet : nous appelons un officier de police judiciaire qui nous autorise à saisir les stupéfiants pour les emmener au commissariat, ou qui nous demande de les sécuriser le temps qu’ils arrivent”, explique Steve Lefebvre, directeur général du  GSRI. “Une fois, nous avons ouvert une gaine pour localiser une fuite d’eau et nous avons trouvé 66 sachets de stupéfiants”, prend-il pour exemple, tout en précisant que leurs missions se limitent aux parties communes et non pas sur la voie publique.

Des agents de tranquillité résidentielle de GSRI. © GSRI
Des agents de tranquillité résidentielle de GSRI. © GSRI

Éviter le retour de la délinquance

C’est du privé, c’est comme une conciergerie améliorée qui est là pour rassurer les habitants. C’est complémentaire avec nos missions alors que la police n’a pas les moyens d’assurer cette proximité”, commente Robert Saby, le commissaire de Sète. Il précise que l’étang de Thau est un territoire qui “a vécu des choses pas très sympas sous l’influence de Marseille”, en faisant référence à la DZ Mafia, réseau de narcotrafiquants marseillais qui étendent leurs activités. 

Un territoire qui a été “assaini”, veut-il rassurer. La présence de ces agents “empêchera des groupes d’avoir des points de repli” et “rendra plus difficile la réinstallation de malfaiteurs”, estime le commissaire.

1 000 constatations de dégradation

Sète est la première ville moyenne, la 5ème au niveau national, a sollicité les services du GSRI. Des agents sont déjà déployés à Paris, Toulouse et à Nice. Ils sont aussi présents dans l’agglomération de Montpellier et à Juvignac depuis octobre 2023, où le GSRI intervient sur 3 600 logements et dans une quarantaine de résidences. “Nous avons effectué plus de 2 200 rondes et patrouilles, plus de 1 000 constatations de dégradation, plus de 50 assistances en cas de fuite d’eau ou de gaz et nous avons demandé à plus de 1 000 individus d’évacuer”, résume Steve Lefebvre. 

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