Sète : l’autre rive des joutes nautiques
Plus qu’une tradition, les joutes nautiques sont dans l’Adn de ceux qui les pratiquent. Les jouteurs de la Lance Sportive Sétoise le revendiquent : « nous l’avons dans le sang ». L’Hérault Tribune a souhaité vous montrer l’autre côté de la vie de ces passionnés.
Sport d’équilibre, de force, qui peut parfois être ‘vicieux’, les joutes nautiques de Sète sont nées avec la création du port, le 29 juillet 1666. La Lance sportive Sétoise, qui nous a reçus, compte dans ses rangs entre 60 et 70 personnes : des jouteurs bien entendu, mais aussi les anciens, les anciens grands champions et les aficionados qui font tourner la société. La société de la Lance Sportive Sétoise va fêter son centenaire cette année, une surprise est en préparation après la Saint-Louis pour vous faire partager ce moment.
La tradition
L’esprit des joutes se transmet de père en fils, sur plusieurs générations. Côté public, un folklore strict est respecté. Les tournois sont précédés d’un défilé des jouteurs, tous vêtus de blanc et coiffés d’un canotier, accompagnés par la musique traditionnelle, où le hautbois et le tambour occupent la place centrale. Une première passe d’honneur ouvre le tournoi. Les jouteurs présentent leurs lances et se serrent la main lorsque les barques se croisent. Puis les deux hommes, juchés sur la tintaine des barques, la poitrine protégée par le pavois, tentent de se faire tomber à l’eau lorsque les bateaux se croisent, avec une lance de bois à bout ferré. Des fanfares basées dans les tribunes “chauffent” l’ambiance et saluent les jouteurs victorieux et les passes spectaculaires à grands coups de cuivres et de grosses caisses. En discutant avec les jouteurs, ils vous racontent quasiment tous que leur famille a un lien avec cette tradition : le père, le grand-père, l’arrière-grand-père était jouteur. Le lieu du reportage, le hangar de la Lance Sportive Sétoise, à la pointe courte, appartenait d’ailleurs à l’arrière-grand-père du trésorier, Christian Le Sur.
La transmission et les valeurs
L’école de joute de la Marine accueille les enfants de 3 à 17ans. Comme le raconte Léo Quidelleur-Camelio dans le reportage vidéo : « C’est Papa et les copains qui m’ont donné envie de pratiquer ce sport ». Le jeune Léo vient d’ailleurs de remporter son premier tournoi au Cadre Royal. Au sein de la Lance Sportive Sétoise, un autre jouteur s’est récemment illustré, suivant les traces de son père Thierry Lognos qui avait remporté en 2000 le grand prix de la Saint-Louis. Théo Lognos (LSS), jouteur depuis 11 ans qui a « appris à nager dans le ‘tas’ », a ainsi remporté fin juin le premier tournoi lourd de sa jeune carrière, devant Maxime MOLTO (APSM).
Sport masculin, le sujet est d’ailleurs débattu entre tous, les joutes nautiques se veulent surtout basées sur l’amitié. Quelle meilleure preuve d’amitié que de combattre lors d’une passe et de rire ensemble deux heures plus tard ? Théo Lognos explique que les liens entre les jouteurs de la même société sont très forts : « une bande d’amis qui s’entraînent, se soutiennent, se motivent et partagent le plus de moments possible », à l’image de la soirée festive lors du reportage.