Sète : le maire François Commeinhes relaxé

François Commeinhes risquait une peine de cinq années d’inéligibilité, un an de prison avec sursis et 144 000 euros d’amende. Telle était la teneur des réquisitions formulées le lundi 17 octobre dernier. Durant l’été 2020, la Chambre régionale des comptes avait en effet effectué un rapport mettant au jour des versements de bonus mensuels de 2 000 puis de 3 000 euros au directeur général des services de la Ville de Sète de l’époque, Patrice Millet, soit un total de quasiment 100 000 euros de 2016 à 2019. Le maire était suspecté d’avoir réalisé volontairement ces versements.

Le lundi 12 décembre, le tribunal correctionnel de Montpellier a accordé “le bénéfice du doute” à François Commeinhes, jugeant qu’un maire ayant de nombreux documents à parapher quotidiennement, il avait tout à fait pu signer ces documents sans en prendre connaissance, sur la foi de la confiance accordée à son directeur général des services. Telle était d’ailleurs la ligne de défense de François Commeinhes, représenté dans cette affaire par son avocat, M^e David Mendel, qui plaidait “la faute d’imprudence”.

Dans un communiqué, le maire de Sète s’affirme “satisfait” d’être “lavé de tout soupçon”.  Il regrette d’avoir “accordé [s]a confiance” à Patrice Millet. François Commeinhes explique : “Oui, j’ai signé ces arrêtés. En confiance. Comme j’en signe, tout au long de l’année, rien que pour le pôle Ressources Humaines, environ 5 000 par an. Par le biais des parapheurs qui me parviennent, validés sur une page de garde par les différents services compétents, et surtout, en dernier contrôle m’assurant de leur exactitude, par le DGS lui-même. C’est une garantie pour moi, parce que je travaille dans la confiance. Un chirurgien, quand il arrive au bloc, fait confiance en son équipe. C’est une confiance partagée entre tous ceux qui composent cette équipe. Chacun est impliqué, joue son rôle, dans les règles de l’art, de la stérilisation des instruments jusqu’à tous les protocoles pré et post opératoires. Et l’ensemble de ces actes sont importants, nul n’est mineur. Cette équipe sûre, fiable, entourant le patient et le chirurgien, permet à celui-ci de pouvoir se concentrer en toute sérénité sur sa propre mission. Je conçois mon travail de maire dans la même confiance envers les équipes administratives qui m’entourent. Cela a été entendu par les juges aujourd’hui. L’ancien DGS a manqué à ses responsabilités, vis-à-vis de moi, comme il l’a d’ailleurs reconnu lors de l’audience, en me cachant des informations. Sur cela, il n’y a aucun doute. L’affaire est close, de mon côté”.

Laura Seguin, conseillère municipale et communautaire d’opposition, indique pour sa part espérer “que le procureur de la République fasse appel”. Gabriel Blasco, conseiller départemental du canton de Sète, dénonce “les autres affaires Commeinhes”.