Sète : le nouveau management militaire de la marine, transformer un fantasme en vocation
La fête nationale française, le 14 juillet, instaurée en 1880, est l’occasion notamment de valoriser les métiers qui défendent la France. Défense bien sûr lors de combats partout dans le monde, mais également défendre l’image du pays. L’occasion de mettre l’accent sur la Préparation Militaire Marine (PMM) de Sète, dirigée par le Capitaine de Corvette Luc Bénéteau. Entretien.
Cela fait partie de la récompense d’avoir suivi cette préparation : être présent lors de la prise d’armes du 13 juillet sur la place de la Comédie à Montpellier. Une prise d’armes est un rassemblement de militaires ayant pour objet de commémorer un événement historique ou d’honorer une personnalité, elle se déroule sur la voie publique ou dans une enceinte civile ou militaire. Au milieu des différents corps militaires, nos jeunes diplômés de la PMM de Sète (qui ont toujours un statut civil) ont défilé au milieu de la foule.
La pertinence de la Préparation Militaire Marine
Cette PMM s’apparente à tout type de ‘prépa’ que l’on trouve dans les autres secteurs. En moyenne, chaque année, 20 à 30 jeunes suivent cette formation à Sète (il en existe plusieurs en France). En 2020, crise sanitaire en cause, seuls 8 jeunes ont suivi les 20 samedis à Sète et 5 jours à Toulon. Les instructeurs, emmenés par le capitaine de corvette Luc Bénéteau, leur ont fait découvrir la Marine, ses missions, ses valeurs, ses moyens et ses 51 métiers. Malgré les confinements et les mesures sanitaires, les jeunes ont également été initiés à la vie militaire, au maniement du Famas, à la sécurité et au secourisme. Ce fut aussi l’occasion de les préparer aux entretiens de sélection de la Marine. Luc Bénéteau dirige cette PMM depuis 4 ans : « j’ai beaucoup dirigé des équipages et j’ai toujours eu l’envie de transmettre. J’aborde cette mission en ayant en tête que les jeunes qui s’y s’inscrivent ont souvent une image de la marine fantasmée. Notre rôle, à mon équipe et à moi, est de transformer ce fantasme en vocation. Ces jeunes découvrent avec nous l’étendue des métiers accessibles par la marine. » Même si cette préparation se déroule au centre de loisirs du Lazaret avec qui la Marine a une convention, ce ne sont pas des vacances découvertes : « Ces jeunes ont fourni beaucoup d’efforts pour suivre la formation. Ils sont récompensés à la fin par l’obtention de leur diplôme. » Cette promotion a reçu les félicitations de la part du chef de la PMM pour « leur réussite, leur assiduité et leur maturité acquise tout au long des rencontres. Il a également remercié les parents pour le soutien qu’ils ont apporté aux stagiaires tout au long de l’année. ». Nicolas, l’un des stagiaires a reçu le prix « Enseigne de vaisseau Christian Marot » qui vient récompenser le stagiaire le plus méritant parmi toutes les PMM de France. C’est le major Pierre Mametz, président de l’ICEREMIL, qui lui a remis son prix.
La Marine recrute des talents capables d’innover
Finalement, on pourrait comparer la marine a une entreprise ou une administration : des métiers de l’informatique à la logistique, en passant par la restauration, la mécanique, l’administratif ou encore la communication, on retrouve les mêmes missions transversales. Dans les 51 métiers dans la Marine, ce qui fait la spécificité du corps militaire et donc de la Marine, c’est bien la défense de la France : « c’est pour cela que je commence par leur expliquer la géopolitique internationale », raconte Luc Bénéteau, « cela peut porter à questionnement pour des jeunes de 16 à 21 ans, mais en même temps, je dois leur expliquer les enjeux. Nous ne sommes plus de soldats qui exécutent des ordres. Notre rôle est de défendre l’image de la France et nos zones d’intérêt lorsque nécessaire. Tous nos ‘adversaires’ ont les mêmes technologies que nous. Nous sommes donc sur un pied d’égalité. Nous faisons la différence sur la stratégie et la capacité de nos hommes à innover, à créer de nouveaux schémas, à trouver une réponse adaptée. » Là où beaucoup d’employeurs privés s’interrogent aujourd’hui sur la « quête de sens » des nouvelles générations, Luc Bénéteau lui est confiant « puisque je les aide à définir le sens qu’ils ont pressenti à rejoindre la Marine en les préparant aux réalités des métiers. Bien sûr que chez nous il y a des protocoles stricts, des règles et un système hiérarchique ; mais la confiance se met en place par notre organisation, parce que les talents sont identifiés et quand le marin reçoit une demande il sait que c’est parce qu’il en est capable. »