Expositions — Sète Agglopôle Méditerranée

Sète : l'exposition D'Oc documente l'Occitanie via 6 regards différents

Jusqu'au 31 décembre, six jeunes photographes exposent leur série D'Oc. Portée par ImageSingulières, c'est le résultat d'une commande de deux années. Trois femmes et trois hommes proposent une itinérance, guidée par les grandes lignes qui dessinent la géographie de ce territoire. Rencontre avec les artistes.

Sophie Fages

Publié le 18 octobre 2022 à 17:00

Interview

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Le directeur artistique du projet, Gilles Favier rappelle la génèse du projet : “notre projet est inspiré de La France Vu d’ici qui regroupait 25 photographes sur une matière sociale intéressante en France. Nous l’avons imaginé avant la Covid. Le travail parle de cette confusion de la nouvelle géographie des régions. Nous cherchons à donner des limites sur la question des paysages dans notre imaginaire de la région“. Paul Baudon, Théo Combes, Pauline Dupin, Melody Garreau, Adrien Ribet et Marianne Thazet sont les 6 jeunes photographes à qui le directeur artistique a laissé une grande liberté dans un cadre peu contraignant : “bizarrement, cela s’est avéré un peu complexe pour certains de leur donner autant de liberté“, raconte Gilles Favier.

Paroles de photographes

Les photographes ont surtout parlé des rencontres que ce travail leur a fourni, des moments rares et humains. Voici des extraits de leur ressenti :

Melody Garreau a travaillé sur les voies navigables, le Canal du Midi “que je trouvais peu attirant. Finalement cet inconfort m’a plu. J’ai cherché le monde caché sur et autour du canal. Je suis partie à vélo, puis j’ai voyagé avec un marinier quelques jours sur sa péniche et ma recherche des images au hasard a ainsi commencé, par l’errance“.

Théo Combes s’est intéressé au quartier de Figuerolles à Montpellier : “c’est un peu le Belleville d’ici. Un quartier d’immigration et de classes populaires. Mais la Covid a fait que le quartier se cherche une nouvelle identité. Le quartier me semblait assez fermé au début, puis finalement par les rencontres, c’est un quartier accueillant toutes les nationalités. Un quartier riche de vies“.

Pauline Dupin est partie dans les Cévennes. “J’ai toujours été fascinée par ce territoire et sa diversité des paysages. J’ai ressenti l’envie de me rapprocher des locaux et d’intégrer de l’humain par une présence suggérée. Toutes mes rencontres m’ont permis de prendre la mesure de l’histoire du territoire et de ses mémoires, avec notamment le terme de ‘résistance’ qui est revenu souvent dans nos conversations.“

Marianne Thazet s’est questionnée sur les chemins de Compostelle. Pour elle, les chemins de Compostelle représentaient “introspection, défi sportif et religieux. J’ai fait ce projet avec mon bébé sur le dos qui avait quelques mois. J’ai ensuite pris ces chemins comme simplement une indication géographique pour mailler le territoire. J’ai regardé sur le côté de la route. Beaucoup de gens passent sur ces chemins, mais beaucoup y vivent, il s’y passe beaucoup de choses et je me suis intéressée à eux.“

Adrien Ribet a rencontré les gens installés dans les Hautes-Pyrénées, presqu’une “initiation à ce temps qui est plus long qu’à la ville. C’est un endroit que je connais et qui m’inspire, notamment grâce à mon grand-père. Je suis allé frapper aux portes dans cette vallée. J’ai réalisé les portraits de ces ‘vieux’ que je respecte tant après avoir écouté toutes leurs histoires. J’ai appris beaucoup de ces anciens qui ne forcent pas le rythme du temps.“

Paul Baudon a travaillé sur la jeunesse au sortir du Covid à Toulouse. Il raconte qu’il “a essayé de ne pas tomber dans les stéréotypes, qu’on ne catalogue pas les jeunes Toulousains, d’aller vers des milieux qui m’attiraient. Il y a beaucoup d’étudiants dans cette ville, étudiants qui ont du mal à quitter la ville après leurs études. Il y a aussi un investissement flagrant de cette jeunesse dans la culture alternative et militante“.

Edition d’un ouvrage d’art

Le livre “D’OC, six regards en Occitanie” est un livre co-édité avec les éditions Lamaindonne au tarif de 30€ (hors livraison). Des tirages signés en édition limitée sont également en vente à 70€. Les textes sont de Marie-Hélène Lafon. L’éditeur est installé sur le territoire.

Informations pratiques

Du mardi au dimanche de 14h à 18h
Fermé les jours fériés et hors expositions
Entrée gratuite
Centre photographique documentaire – ImageSingulières 17 rue Lacan 34200 Sète / +33 4 67 18 27 54 / info@imagesingulieres.com