Sète : manifestation ce dimanche matin contre le tracé de la ligne TGV
Devant la gare de Sète, 80 personnes se sont rassemblées ce dimanche 9 janvier à 11 heures pour protester contre le tracé de la ligne TGV qui doit relier Montpellier à Perpignan en 2040.
A l’appel de l’Observatoire du pays de Thau, les opposants au tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) ont réitéré leur désaccord sur le projet qui serait nuisible pour l’environnement et les habitants. Porte-parole de la manifestation, l’association Alerte LGV Thau s’insurge contre une décision inadaptée au territoire.
Une atteinte au patrimoine
Pour les opposants, le tracé de la LGV ne se juge pas à partir d’une vue du ciel mais sur le terrain. Dans le détail, ils relèvent de nombreuses “aberrations”, preuves d’un mépris des ressources naturelles et culturelles du territoire. La future ligne passera en effet sur Issanka, lieu de captage de l’eau potable pour l’agglomération de Sète. Une étude a été menée sur ce point dont les acteurs de la protestation attendent les résultats. Le tracé va aussi défigurer la garrigue sur des kilomètres, impactant son écosystème, selon les manifestants.
Plusieurs sites préservés ou classés seront enjambés ou traversés, comme La Crique de l’Angle et la Gardiole. Le terroir viticole du Picpoul de Pinet devrait être coupé en deux, sacrifiant 10% des 150 hectares de sa surface actuelle, selon Alerte LGV Thau. Les travaux vont également anéantir un large segment de la Via Domitia, axe routier de l’époque Gallo-romaine classé.
Regarder passer les trains
Les nuisances sonores pour les habitants arrivent en tête des griefs contre le tracé. Des décibels qui risquent de dévaloriser certains logements. De plus, le TGV ne devrait plus s’arrêter en gare de Sète, mais dans 2 nouvelles gares excentrées à Béziers et Narbonne. Si les usagers gagneront dix-huit minutes pour rallier Béziers à Montpellier Sud de France, les Sétois seront pénalisés de soixante à quatre-vingt-dix minutes supplémentaires par rapport à aujourd’hui pour rejoindre Montpellier.
Cependant, la SNCF s’est engagée à maintenir 2 TGV sur 12 en gare de Sète. Une promesse que les collectifs contre le tracé ne prennent pas au sérieux. Ils affirment au contraire que l’absence d’arrêt du TGV dans la commune nuira à l’économie des Thermes de Balaruc-les-Bains qui accueillent 53 000 curistes et dont beaucoup descendent en gare de Sète. Enfin, le montage financier de la LGV pourrait se traduire par une augmentation des impôts, selon les opposants. Si l’Europe et l’Etat couvrent 60% des dépenses, les 40% restants reviennent aux collectivités locales. On apprend qu’une pétition en ligne contre le tracé aurait déjà recueilli près de 1 000 signatures.