Sète :"nous mettons en place une politique volontariste" sur l'accès au logement, insiste François Commeinhes
Confrontée à une pénurie de logements abordables, Sète tente de répondre aux besoins de ses habitants par une série de mesures. Lors de la conférence de presse de ce mercredi 11 septembre, le maire François Commeinhes a annoncé des actions pour rendre l'habitat plus accessible.
La crise du logement n’épargne pas Sète. Avec un marché immobilier tendu et des prix en constante hausse, de nombreux habitants, en particulier les jeunes actifs, peinent à se loger dans leur ville. Pour tenter de faire face à cette situation, François Commeinhes, maire de Sète, a présenté lors de sa conférence de rentrée plusieurs mesures censées alléger cette pression. “L’accès au logement est une difficulté pour les habitants, a-t-il déclaré, c’est pourquoi nous mettons en place une politique volontariste. Depuis 20 ans, nous avons doublé le nombre de logements sociaux.”
Des obligations imposées aux promoteurs
Parmi les solutions avancées, la municipalité demande désormais aux promoteurs de réserver une partie des logements dans les nouveaux immeubles aux primo-accédants et au logement social. “Nous demandons aux promoteurs, dans les immeubles de plus de 10 appartements, de réserver un minimum de logements au social et aux primo-accédants”, poursuit François Commeinhes. L’objectif est clair : freiner l’exode des jeunes actifs qui, faute de pouvoir se loger, se tournent vers les communes environnantes et augmentent ainsi les trajets domicile-travail.
Le futur quartier de l’entrée est, côté nord, incarne ce projet, avec 30 % de logements sociaux, 30 % de logements abordables et 40 % de logements libres. “Nous voulons par ce biais attirer les jeunes actifs. Il y aura une révision du PLU pour inscrire cela dans le marbre”, a précisé le maire. Toutefois, alors que la répartition des logements est présentée comme un modèle d’équilibre, les délais pour y accéder sont parfois très longs.
La mairie a récemment lancé une aide à la primo-accession, votée en juin 2024, avec des montants allant de 4 000 à 7 000 euros. Bien que bienvenue, ce coup de pouce est-il suffisant pour compenser les prix élevés de l’immobilier local ? À titre d’exemple, dans le quartier du Kursaal, les prix varient entre 3 300 euros/m² pour des logements abordables et 4 700 euros/m² pour des biens en accès libre.
Le permis de louer : un premier bilan
En plus de s’attaquer à l’accès à la propriété, la mairie a lancé, depuis le 1er avril 2024, un permis de louer “pour lutter contre les marchands de sommeil”, selon le maire. Ce dispositif, inscrit dans la loi Alur, entend réguler le marché locatif. Concrètement, pour louer un bien dans certains quartiers de la ville, les propriétaires doivent désormais obtenir une autorisation, après une inspection des lieux.
Le périmètre concerné comprend notamment l’îlot sud et le quartier des Quatre Ponts, où le logement dégradé est fréquent. Selon les données présentées lors de la conférence, 113 dossiers ont été déposés depuis avril, avec 86 accords donnés et plusieurs autres en attente. Les logements visés sont principalement ceux présentant des risques pour la santé, qu’il s’agisse d’installations électriques vétustes ou d’humidité. L’objectif : garantir des conditions de vie dignes aux locataires.