Santé — France

Sexplorons-nous : le dépistage, un sauveur qui effraie

Chlamydia, syphilis, hépatite B, VIH… Nombreuses sont les infections sexuellement transmissibles (IST) qui, lorsqu’on en entend le nom nous tétanisent. Pire peut-être : ce moment de doute et de solitude qui survient lorsqu’on doit se faire dépister. Comment expliquer un tel phénomène ? Quand, où et pourquoi pratiquer le dépistage ? Focus aujourd’hui sur ce sauveur qui effraie.

De la peur au premier pas

Je me souviens encore de mon premier dépistage. J’étais un jeune adulte, pas complètement éduqué aux questions de sexualité mais tout de même sensibilisé aux différents moyens de protection. Pour moi, les 98% d’efficacité du préservatif couplés à mon sérieux en la matière étaient nettement suffisants pour éviter de contracter une IST. C’est simple, je ne prenais aucun risque. Pourtant, lorsque je décidai de me faire dépister pour la première fois afin de me passer du port du préservatif, je fus le premier surpris par la peur que ces tests engendraient. Les questions se bousculaient dans mon esprit : Et si j’avais contracté une IST sans m’en rendre compte ? Et si j’étais atteint du VIH ? Et si une capote avait craqué, je
l’aurais senti, non ? D’ailleurs, comment est-ce qu’on attrape toutes ces IST ? Est-il possible que je sois passé à côté de quelque chose ? Après quelques jours d’attente, je recevais les résultats : tout était OK. Je pouvais souffler. Mais force est constater que comme moi à l’époque, des milliers de personnes se posent ces questions chaque jour, et les causes sont nombreuses. On peut mettre ça sur le dos d’un manque d’éducation sexuelle ou, au contraire, sur celui d’une éducation sexuelle accrue – ce qui, dans ce cas, n’est pas une mauvaise chose. Ces peurs peuvent également provenir d’un risque que l’on a pris (rapport non protégé, pratiques à risques…) ou, dans les cas les plus graves, d’agressions sexuelles (viol, stealthing…). Les situations sont multiples et nous avons cette chance de pouvoir nous faire dépister avant que bon nombre de problématiques surviennent.

“80% des IST ne sont pas détectées”

Comme le mentionne l’assurance maladie, “les IST se transmettent très facilement. Il n’y a pas toujours de signes visibles et il ne faut pas attendre d’avoir des symptômes pour agir”. De plus, notons qu’aujourd’hui, 80% des IST ne sont pas détectées même si la plupart d’entre elles peuvent être soignées, et que les rapports oraux sont, en majorité, à l’origine des milliers de cas de séropositivité diagnostiqués chaque année en France. Afin de vous faire dépister pour toutes les IST, vous pouvez demander à votre médecin, votre sage-femme ou votre gynécologue de vous prescrire aussi bien à vous qu’à votre conjoint·e un dépistage complet qui comprendra un examen clinique, une analyse d’urine ainsi qu’une prise de sang.

Ce dépistage est d’ailleurs recommandé dans les situations suivantes :

  • Lorsque vous présentez des symptômes urinaires et gynécologiques
  • Avant de vous passer du port du préservatif, notamment si vous avez une nouvelle ou un nouveau partenaire
  • Après un rapport sexuel non protégé
  • Avant une IVG (Interruption Volontaire de Grossesse)
  • Avant de débuter une contraception
  • Si vous avez un désir d’enfant
  • Ou encore, en présence de divers facteurs de risques

Ces risques sont nombreux et rejoignent ceux évoqués précédemment : le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels, d’être soi-même (et/ou sa/son partenaire) diagnostiqué avec une IST, d’avoir déjà contracté une IST par le passé ou encore, d’avoir été victime d’un viol.

Où se faire dépister ?

Les dépistages sont pratiqués dans plusieurs lieux en France : les laboratoires d’analyses, les CeGIDD (Centres Gratuits d’Information de Dépistage et de Diagnostic), dans les centres de santé sexuelle, les centres de PMI (Protection Maternelle et Infantile), les associations de luttes contre le SIDA ou encore, dans des PASS (Permanences d’Accèsaux Soins de Santé) si vous êtes en situation de précarité et sans couverture médicale. Un véritable sujet de santé publique

Que ce soit pour vous ou votre partenaire et même si la peur est présente, se faire dépister reste et restera toujours le meilleur moyen de vivre sa sexualité de façon sécurisée et épanouie. Vous pouvez également faire le choix de ne prendre aucun risque et de vous protéger à chacun de vos rapports. Pour cela, des solutions existent. En effet, “la loi du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023 prévoit le remboursement du dépistage d’autres IST que le VIH sans ordonnance et leur prise en charge intégrale pour les moins de 26 ans”. De plus, certains préservatifs sont gratuits (pris en charge à
100% par la sécurité sociale) sans ordonnance depuis le 1er janvier 2023 pour les moins de 26 ans. Au-delà de cet âge, un médecin ou votre sage-femme peut également vous en prescrire. La prise en charge est de 60% et il vous est possible de vous faire rembourser les 40% restants par votre mutuelle. Alors, pourquoi s’en passer ? Prenez soin de vous et… sortez couverts.

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