Syndicats : Appel départemental unitaire, pour une marche de la liberté à Béziers
Le rendez-vous est donné à 14h00 le mardi 23 avril 2024 à Béziers Bourse du Travail, avec comme thématique centrale : « marchons pour nos libertés, contre les idées d'extrême droite »
La manifestation unitaire qui se déroulera mardi à Béziers se fait avec le soutien de « l’ensemble des forces politiques et associatives du département avec un mot d’ordre rejeter la banalisation des idées d’extrême droite, » explique Serge Ragazzacci, Secrétaire général de la CGT Hérault. Sans oublier le fait d’exiger « des mesures de progrès et de justice sociale et de condamner tout ce qui aujourd’hui participe à faire monter des idées racistes et xénophobes dans un contexte de guerre et de colère dans le pays, parce que le gouvernement ne répond en rien aux revendications et aux urgences sociales. »
Période de crise politique et démocratique, aggravation des inégalités, les urgences sociales s’accumulent, les réponses politiques patinent. L’appel à marcher ensemble pour la défense des libertés et contre les discours de haine et de division a été lancé. Les organisateurs de cette mobilisation défendent la nécessité de projets sociaux progressistes, la valorisation des diversités et des solidarités comme fondements de la citoyenneté. Avec une autre urgence : s’attaquer aux problématiques environnementales, avec la même intensité que pour les crises sociales. Mardi à Bézier, Sophie Binet Secrétaire générale de la CGT sera présente, avec aussi Benoit Teste Secrétaire général de la FSU.
Colère sociale et réglement de comptes
Face à l’abstention record attendue pour l’élection européenne du 9 juin, l’intersyndicale de l’Hérault souhaite faire passer un message fort à ceux qui iraient voter « ne pas confondre la colère sociale » avec une volonté de « régler ses comptes avec ce gouvernement. »
Stéphane Audebeau indique : « nous sommes fiers d’avoir pu construire cette intersyndicale, qui est quand même assez large. Et c’est quelque chose de précieux qu’il va falloir préserver. » Le secrétaire départemental FSU34 prévient « il y a effectivement de nombreux combats qui s’annoncent devant nous, » ce 23 avril se présente comme « une première étape. » Pour la CFDT, Patrick Crosnier confirme : « on est tous sur la même longueur d’onde. »
Sandy Conin du syndicat Solidaire précise : « nous considérons l’extrême droite comme un poison qui infuse depuis très longtemps la société française en banalisant les idées racistes, mais surtout antisociales, antiféministes […] Et tout ça, avec la complicité du gouvernement d’Emmanuel Macron, puisqu’il joue exactement sur le même terrain, en espérant un énième barrage républicain aux élections. »
Devant ce jeu permanent, qu’ils dénoncent, l’envie demeure plus puissante encore de créer un « Front populaire », pour Serge Ragazzacci ou un « Front unique » selon les termes de Matthieu Brabant de la Gauche Écosocialiste de l’Hérault. Pour Anne Pruvost du NPA « il ne faut pas se laisser aller à la sidération […] il y a des forces qu’il faut organiser et mettre en mouvement. »
La Bardellamania bat son plein, « c’est bien joli de voir sur les réseaux sociaux leurs vidéos de 15 secondes avec discours et belle musique, mais si on ne déconstruit pas le programme de l’extrême droite, on ne va pas y arriver, » déplore Adèle Choppé du Syndicat de combat héraultais lycéen. Mêmes inquiétudes pour l’UNEF Montpellier, Audric Pous-Roc témoigne : « on voit qu’aujourd’hui l’extrême droite progresse dans tous les milieux, y compris dans les milieux étudiants. Aux élections des représentants étudiants du Crous, il y a eu deux listes d’extrême droite. Donc pour nous, c’est super important d’être présent dans ce genre de manifestations, de Front commun. »
Le casting est presque complet pour le 23 avril : CGT, CFDT, FSU, Solidaire UNSA, Gauche Écosocialiste 34, Parti Communiste Français 34, Parti Socialiste 34, Humains et dignes, MRAP Montpellier, NPA 34, Parti de Gauche 34, Syndicat de combat héraultais lycéen, ARAC 34, LDH 34, Syndicat CNT 34 ESS, AFPS-34, Rencontres Marx, LFI 34, UNEF Montpellier, Jeune Garde, SCUM, il manque FO, Force Ouvrière.
Une absence de principe, explique Franck Mary-Montlaur, Secrétaire général FO : « nous avons répondu non à l’invitation, car il y a plusieurs partis politiques. On n’a rien contre les politiques, mais on ne peut pas participer, c’est dans nos statuts […] On défend les salariés, les demandeurs d’emploi et retraités. On n’a pas besoin de rappeler que notre organisation n’est pas du tout raciste. »
« L’extrême droite prospère sur les cendres laissées par les politiques néo-libérales ! » Sophie Binet.
Pour Sophie Binet, il faut s’interroger « sur les politiques de gauche qui ont porté la question de l’austérité, de la casse du service public, du libre échange et qui a fait beaucoup de mal aux travailleurs.» La Secrétaire générale de la CGT aime à rappeler qu’en France, en 2002, « quand l’extrême droite est arrivée pour la première fois au second tour de l’élection présidentielle, c’est lorsque le Premier ministre sortant qui était le candidat socialiste avait déclaré : l’État ne peut pas tout, on ne peut rien faire face aux licenciements et à la violence des politiques capitalistes. » Il s’agissait alors de Lionel Jospin. Pour la responsable syndicale : « l’extrême droite prospère sur les cendres laissées par les politiques néo-libérales ! »
« Dénoncer l’imposture sociale de l’extrême droite »
Lors du débat des syndicats européens du 16 avril, Sophie Binet note : « on ne gagnera pas la bataille avec uniquement des discours moralisateurs, et dire aux travailleurs et travailleuses vous n’avez rien compris […] nous devons montrer comment nous sommes l’alternative », et tous en conviennent, dans l’Hérault et sur l’Hexagone « il faut dénoncer l’imposture sociale de l’extrême droite qui est l’allier du capital et du patronat. »