Téléphones interdits, groupes de besoin, nouveau brevet : les annonces de la ministre démissionnaire de l'Education Nationale
À l’approche de la rentrée scolaire, Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, a choisi de ne pas partir discrètement. Lors de sa conférence de presse du mardi 27 août, elle a dégainé une série de réformes qui, à n’en pas douter, feront couler de l’encre.
Dès l’ouverture de son discours, Nicole Belloubet a mis les pieds dans le plat en parlant d’un “contexte inédit” sur le plan politique. Un euphémisme… Mais pour autant, pas question de laisser les dossiers s’empiler en attendant le prochain locataire : “Il me semble que le rôle d’un ministre est d’assurer la mission qui lui a été confiée, y compris lorsqu’il expédie les affaires courantes. Il en va de la continuité de l’État.”
Le téléphone portable, ennemi public n°1
Première cible dans le viseur : les téléphones portables. Pour rappel, depuis 2018, ces appareils sont déjà persona non grata en classe, mais la ministre a décidé de pousser le curseur plus loin. Et ça commence fort : dès septembre, 200 collèges se lancent dans une phase expérimentale de “pause numérique” totale, avant leur interdiction totale dans toutes les écoles et tous les collèges dès janvier 2025.
L’idée ? Bannir ces distractions non seulement en classe, mais aussi dans la cour de récré. Selon elle, il faut “créer un sanctuaire scolaire où les distractions numériques laissent place à une concentration accrue”. Une décision qui tombe aussi après de nombreuses affaires de harcèlement en ligne, dont celle liée à l’agression de Samara à Montpellier.
Des réformes pédagogiques
La ministre ne s’est pas arrêtée là, car la rentrée scolaire est aussi celle des réformes pédagogiques. Les évaluations nationales s’étendent désormais aux CE2 et CM2. Pourquoi ? Pour mieux calibrer les enseignements en fonction des besoins réels des élèves selon elle. Côté primaire, le dédoublement des classes de grande section dans les écoles REP sera finalisé, tandis que des “groupes de besoin” en français et en mathématiques verront le jour en 6e et 5e. L’objectif est d’assurer que tous les élèves aient les bases nécessaires pour avancer.
Les autres dossiers chauds
Le brevet des collèges, lui aussi, subit un lifting. À partir de 2025, le contrôle continu verra sa part réduite à 40 %. Pour le moment, la question de l’obligation du brevet pour entrer au lycée n’est pas encore définitivement tranchées. La partie est donc loin d’être finie.
Nicole Belloubet a aussi abordé la question de la tenue unique dans les établissements scolaires. Bien que l’objectif initial de 100 établissements ne soit pas atteint, 90 établissements, dont 70 écoles, se sont lancés dans l’aventure.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, la ministre a également appuyé sur la question de la sécurité. Dans un contexte marqué par des actes de violence, elle a martelé la nécessité d’une “tolérance zéro face aux atteintes à la laïcité, aux valeurs de la République ou la contestation des enseignements”. Les recteurs d’académie ont reçu l’instruction de redoubler de vigilance, notamment dans les écoles confessionnelles juives. Quant aux espaces numériques de travail (ENT), ils bénéficieront d’une sécurité renforcée après les incidents de piratage du printemps dernier.
Reste à savoir comment toutes ces mesures seront accueillies et surtout, mises en œuvre…