Animaux — Montpellier

Journal du zoo de Lunaret (3/4) : tortue, python, mygale, SOS Reptiles offre refuge aux "mal-aimés"

Installée depuis juin 2024 dans des locaux du zoo de Lunaret, l'association SOS Reptiles prend en charge des animaux saisis par les autorités ou abandonnés par des particuliers. Tortues, amphibiens, couleuvres, pythons ou encore boas : 70 individus sont actuellement pensionnaires du refuge.

“L’été est en général notre plus grosse saison, explique Dorian Blayac, président de SOS Reptiles. Cette année, ça a surtout été en juin, mais il y a beaucoup d’abandons durant les mois de juillet et août”. Les chiens et les chats n’étant pas les seuls à faire les frais de propriétaires peu scrupuleux, les tortues et autres serpents aussi se retrouvent parfois laissés pour compte. C’est l’une des missions de SOS Reptiles.

Abandons et saisies douanières

En ce moment, dans les nouveaux locaux situés dans l’enceinte du zoo de Lunaret, les 10 bénévoles s’occupent d’environ 70 animaux : beaucoup de tortues mais aussi des couleuvres, des pythons, des boas, des amphibiens, des Tegu d’Argentine et même une mygale, la première de l’association ! Tous les animaux pris en charge sont des espèces “exotiques”, l’association ne s’occupant pas de la faune française. “Pour les abandons et les placements, on se déplace ou on reçoit les gens sur rendez-vous, poursuit le spécialiste animalier. Mais nous ne le faisons plus gratuitement. C’est payant car on sanctionne par l’argent ce genre d’acte. Cela participe à financer le coût de la prise en charge, comme le puçage ou la nourriture, par exemple.”

Autre partie significative de l’activité de la structure : les saisies douanières, souvent issues de trafic. “Dans ces cas-là, on peut prendre en charge beaucoup d’animaux d’un coup. Nous allons bientôt accueillir une centaine de serpents venus du nord de la France”, ajoute Dorian Blayac. Car si l’association est née à Montpellier en 2018, aujourd’hui elle œuvre sur tout le territoire français, et même au-delà ! “Au départ on intervenait dans l’Hérault, le Gard et la Lozère et maintenant on va à Paris, Lyon mais aussi en Suisse ou en Belgique.” Les bénévoles forment également les acteurs du territoire comme les pompiers ou les services de l’Etat.

Boas, pythons : des effets de mode

Parmi les animaux abandonnés ou saisis, SOS Reptiles subit les “effets de mode” de ce marché. “Nous avons beaucoup de tortues d’Hermann, explique le président de l’association. En début de saison, on recevait jusqu’à 200 appels par semaine. Là, on est redescendu à une cinquantaine.” Et concernant les serpents, si la mode a longtemps été le “serpent des blés, cette année c’est plutôt le python royal et le boa.

L’arrivée de ces animaux en France n’est pas sans conséquence sur la biodiversité. Les tortues alligator, serpentine ou de Floride étant des espèces invasives, notre tortue de Cistude européenne décline. Et quand ce n’est pas l’environnement qui est impacté, ce sont parfois les habitants. “En 2019 par exemple, raconte Dorian Blayac, un homme nous a appelé en pensant avoir une couleuvre dans son placard. En fait, c’était un cobra ! Dans ces cas-là, notre rôle est d’agir vite.”

Des locaux au zoo de Lunaret… mais indépendants !

SOS Reptiles s’est installé en juin au zoo de Lunaret dans des locaux mis à disposition par la mairie. “Mais nous ne sommes pas le zoo, nous ne sommes pas ouvert au public“, précise le président de la structure. La Ville de Montpellier a également fourni une quarantaine de terrarium et donne une subvention de 1000 euros. Une aide précieuse pour l’association qui voit ses coût de fonctionnement augmenter avec chaque nouveau petit arrivant. “L’électricité va nous coûter très chère, explique Dorian Blayac, les terrarium consomment beaucoup. Et nous devons aussi acheter la nourriture des animaux.”

One Voice et l’association Brigitte Bardot ont également aidé dans le financement de matériel et de soins vétérinaires. Mais l’association regrette de ne recevoir que très peu de dons. “Les gens s’en foutent, déplore le spécialiste des reptiles. Ces animaux sont mal vus, on en a peur et on oublie de les protéger. C’est donc notre rôle, on se déplace quand un animal est en danger. Et on essaie de sensibiliser les gens afin de limiter les abandons et les maltraitances.”

Pour faire un don à SOS Reptiles, c’est ici : www.helloasso.com/associations/sos-reptiles

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