TOURISME - Premier bilan et tendance future
La France est le pays le plus visité au monde, avec 429 millions de nuitées…
La France est le pays le plus visité au monde, avec 429 millions de nuitées en 2017. Elle se situe au 5ème rang mondial en terme de recettes liées aux activités touristiques qui représentent 8 % du PIB national.
En ce milieu de saison, les premières tendances de la saison 2018 viennent de tomber. Bilan et explications
Une fréquentation en baisse au printemps
Les conditions météorologiques et les épisodes de grève ont impacté la fréquentation touristique de ce printemps 2018. La clientèle française est en recul sur le littoral et ce en dépit d’un calendrier propice aux déplacements touristiques avec les multiples ponts de mai. La météo printanière assez médiocre a surtout pénalisé l’hôtellerie de plein air qui souligne un recul d’activité.
Plus de vacanciers mais plus à l'étranger
Autre constat, les Français sont partis plus nombreux en ce mois d'été : 300 000 personnes de plus en juillet que l'an passé. Mais malheureusement le bilan est négatif pour le tourisme hexagonal car si les Français sont plus partis, ils sont essentiellement partis à l'étranger. Il y en a eu 700 000 de plus qui ont décidé de voguer vers d'autres destinations et notamment une très forte progression de la péninsule ibérique, mais aussi de l'ensemble des îles et de la Méditerranée.
Explications
Un choix qui s'explique par “la volonté d'un ailleurs” et les “grèves du mois de mai”, d'après les spécialistes.
Autres explications, certaines destinations sont désormais rouvertes au tourisme. C'est le cas par exemple du Maghreb avec des progressions de plus de 25% notamment sur la Tunisie.
Et puis, les grèves du mois de mai, à la SNCF et à Air France, ont contribué à accélérer les réservations vers les destinations étrangères, beaucoup plus faciles au départ des grandes métropoles avec les compagnies low cost.
il y a une volonté d'un ailleurs, sachant que ces dernières années, les Français sont restés dans l'Hexagone avec la peur des risques géopolitiques.
Quelle tendance pour la seconde partie de saison ?
La situation pourrait évoluer plus favorablement en août car beaucoup de Français ont attendu la fin de la Coupe du monde pour partir en vacances. Une accélération des réservations est d'ailleurs enregistrée depuis le 21 juillet.
Un décalage de la saison
Ces réservations tardives et l'effet Coupe du Monde ont entraîné un décalage des départs chez nos compatriotes. Ce phénomène est de nature à se lisser sur l'ensemble du mois d'août. La baisse de fréquentation habituellement enregistrée après le 15 août pourrait ne pas se faire sentir cet été avec des réservations allant jusqu'à la fin du mois.
Un regain de la clientèle étrangère
Bonne nouvelle, le retour des clientèles étrangères dans l'Hexagone est noté par tous les indicateurs. Au podium des clientèles internationales, ce sont les Britanniques qui occupent la première place à l’échelle nationale, suivis par les Belges et les Néerlandais. C'est surtout l'Île-de-France qui bénéficie de cet afflux avec une croissance à deux chiffres pour l'activité touristique francilienne. A la différence de la façade atlantique qui est particulièrement touchée, la Normandie aussi qui subit une forte baisse de la fréquentation touristique, tout comme l'arc Méditerranéen.
Un effet météo ?
La météo est un critère important pour déclencher l'achat et les réservations. C'est en cela d'ailleurs que le mois de juillet est décevant parce que nous avons eu une belle météo avec un budget vacances de nos concitoyens qui est en hausse. Et pourtant les Français ont choisi des destinations étrangères.
Le rapport qualité prix étudié
Quand on les interroge, ils jugent que le rapport qualité-prix est meilleur dans bon nombre de destinations et ils ont aussi envie de redécouvrir des destinations étrangères.
Les tendances pour les prochaines saisons
Le tourisme des dix prochaines années passera par la difficile équation argent, distance, dépaysement, sécurité, monde connecté .
Il est loin, l’été 1937, durant lequel nos aînés ont découvert grâce aux congés payés, les premières joies du camping collectif et celles des plages bondées. Le tourisme évolue et à présent, le touriste cherche une émotion.
Hôtels, locations ou campings ?
Pour ceux qui sont restés en France, l'hôtellerie a subi une baisse beaucoup plus importante que les autres modes d'hébergement. Moins attrayante pour les familles, la formule en hôtels semble délaisser par les touristes au profit des campings haut de gamme et des villages clubs qui tirent leur épingle du jeu.
Un besoin de retour vers la nature et l'authenticité
Le besoin de couper avec la ville, de se ressourcer, de retrouver la nature se fait de plus en plus sentir. Le tourisme de masse comme on l’a connu dans les années 1980 et 1990 ne semble plus vraiment être la tendance. La nature et le retour aux valeurs authentiques reprennent le dessus. Le regain de popularité du Chemin de St-Compostelle qui attire de plus en plus de touristes et pas seulement des pèlerins est d'ailleurs très net. En France, environ 40% des séjours et nuitées touristiques sont désormais réalisés dans des espaces naturels et/ou à dimension patrimoniale.
Le tourisme solidaire et équitable
Ce tourisme axé sur les valeurs de solidarité et d’engagement se développe.
Aller loger chez un particulier plutôt qu’à l’hôtel, échanger sa maison pendant les vacances, louer chez l’habitant plutôt qu’en agence… ces pratiques sont de plus en plus courantes. L’esprit de la nouvelle consommation est à forte tendance collaborative.
L'écotourisme, le cyclotourisme et ses voies vertes, les activités de découverte ou de loisirs respectueuses de l’environnement, l'offre en hébergements participatifs ou alternatifs, l'authenticité, feront l’attractivité des destinations touristiques de demain.